HCP : analyse de la croissance économique au Maroc
Selon les dernières données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la croissance économique du Maroc au quatrième trimestre 2024 s’est établie à 3,7 %, contre 4,2 % au même trimestre de l’année précédente. Ce ralentissement, bien que modéré, reflète les défis auxquels l’économie nationale est confrontée dans un contexte mondial marqué par des incertitudes.
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse : tout d’abord, le secteur agricole, traditionnellement moteur de l’économie marocaine, a enregistré une performance en demi-teinte en raison des conditions climatiques défavorables. La sécheresse persistante a réduit les rendements, impactant directement la contribution de l’agriculture au PIB. Par ailleurs, les secteurs industriels et des services, bien qu’en croissance, n’ont pas compensé pleinement le recul du secteur primaire.
Le commerce extérieur, autre pilier de l’économie marocaine, a également été affecté. Bien que les exportations aient continué à croître, notamment grâce aux secteurs de l’automobile et du textile, la hausse des importations, liée à la flambée des prix des matières premières, a creusé le déficit commercial. Cette situation exerce une pression sur les réserves de change et limite la marge de manœuvre économique du pays.
Par ailleurs, la consommation des ménages, qui représente une part importante du PIB, a montré, elle aussi, des signes de ralentissement. L’inflation, bien que maîtrisée par les politiques monétaires de Bank Al-Maghrib, continue d’affecter le pouvoir d’achat des citoyens, réduisant ainsi la demande intérieure.
Malgré ces défis, les investissements publics, notamment dans les infrastructures et les énergies renouvelables, restent dynamiques. Des projets comme le parc solaire Noor et les extensions portuaires à Tanger Med renforcent la capacité du Royaume à attirer des capitaux étrangers et à stimuler la croissance à moyen terme.
Pour le gouvernement marocain, ces résultats soulignent l’importance de diversifier davantage l’économie. La dépendance au secteur agricole, vulnérable aux aléas climatiques, nécessite un rééquilibrage en faveur des secteurs industriels, technologiques et financiers. Par ailleurs, des réformes structurelles, comme l’amélioration de l’environnement des affaires et le soutien aux PME, pourraient dynamiser l’activité économique.
À l’échelle mondiale, les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques continuent de peser sur les perspectives de croissance. Le Maroc devra renforcer sa résilience en consolidant ses partenariats internationaux, tout en poursuivant ses efforts pour intégrer davantage l’Afrique dans ses stratégies économiques.
In fine, la croissance économique de 3,7 % au dernier trimestre 2024 reflète les défis structurels et conjoncturels auxquels le Maroc est confronté. Si des efforts sont nécessaires pour relancer la dynamique, le Royaume dispose des atouts nécessaires pour maintenir une trajectoire de croissance durable et inclusive.