Malgré un contexte international marqué par l’instabilité, les dirigeants marocains conservent une confiance solide dans l’avenir de leurs entreprises. C’est ce que révèle la 3e édition marocaine de l’enquête mondiale PwC CEO Survey 2025, menée auprès de plus de 50 chefs d’entreprise marocains, représentatifs de différents secteurs de l’économie nationale.

Alors que la confiance envers la croissance économique mondiale poursuit son repli (seulement 20 % des dirigeants s’y disent confiants), 90 % des patrons marocains interrogés se déclarent optimistes quant à la croissance de leurs propres entreprises sur les 12 mois à venir. Ce paradoxe reflète une confiance en la résilience des modèles locaux, mais aussi une lucidité face aux risques globaux.

Parmi les principales préoccupations figurent en tête les conflits géopolitiques, identifiés comme le risque numéro un par 68 % des répondants. Cette perception est en nette hausse par rapport à l’année précédente. Le changement climatique, quant à lui, est perçu comme une menace sérieuse par 65 % des dirigeants, notamment en raison des impacts sur l’accès aux marchés internationaux et des exigences croissantes en matière de conformité environnementale.

2025 marque également l’entrée remarquée de l’intelligence artificielle dans les agendas stratégiques. 71 % des dirigeants marocains interrogés déclarent avoir une grande confiance dans l’intégration de l’IA dans leurs processus clés. L’IA est perçue comme un levier de productivité et d’innovation, notamment grâce à l’automatisation des tâches répétitives.

À l’international, 65 % des dirigeants au Moyen-Orient et 53 % en Europe de l’Ouest ont déjà constaté une amélioration notable de l’efficacité de leurs équipes grâce à l’IA en 2024. Les entreprises marocaines semblent prêtes à rattraper ce virage.

Alors que le coût mondial de la cybercriminalité a bondi de 50 % en deux ans pour atteindre 1 000 milliards de dollars, les patrons marocains restent modérément inquiets. Seuls 23 % se disent très exposés à ce risque, bien que la digitalisation accrue des entreprises accentue leur vulnérabilité. Une vigilance accrue est donc attendue dans ce domaine.

Parallèlement, les enjeux ESG (environnement, social, gouvernance) ne sont plus perçus comme de simples contraintes réglementaires, mais comme des vecteurs d’accès aux marchés. 45 % des dirigeants ayant investi dans des produits ou services climatiquement responsables affirment avoir constaté une augmentation de leurs revenus.

Enfin, près de la moitié des dirigeants marocains (47 %) envisagent une opération de croissance externe dans les trois prochaines années. Les destinations privilégiées pour l’expansion ? Les États-Unis (24 %), la France, l’Espagne et la Côte d’Ivoire (17 % chacun), suivis du Sénégal et de la Chine.