La sécheresse frappe le Maroc avec une intensité sans précédent. En ce début d’année 2025, les chiffres sont alarmants : les précipitations ont diminué de plus de 40 % par rapport à la moyenne annuelle, et les barrages affichent des taux de remplissage critiques, souvent inférieurs à 25 %. Cette situation met en péril l’approvisionnement en eau potable, l’agriculture et l’ensemble de l’économie nationale.

Le secteur agricole, pilier de l’économie marocaine, est le premier touché. Les cultures céréalières, fortement dépendantes des pluies, enregistrent des pertes massives, tandis que les éleveurs peinent à nourrir leur bétail en raison de la raréfaction des pâturages. Selon les experts, cette sécheresse pourrait entraîner une baisse significative du PIB agricole, avec des répercussions directes sur les revenus des agriculteurs et les prix des denrées alimentaires.

Les villes ne sont pas épargnées. Dans plusieurs régions, des restrictions d’eau ont été mises en place, obligeant les habitants à s’adapter à des coupures régulières. À Casablanca et Marrakech, des campagnes de sensibilisation incitent les citoyens à réduire leur consommation d’eau, tandis que des projets de dessalement de l’eau de mer sont accélérés pour répondre à la demande croissante.

Face à cette crise, le gouvernement marocain a annoncé un plan d’urgence hydrique, doté d’un budget de plusieurs milliards de dirhams. Ce plan comprend la construction de nouveaux barrages, le développement de la réutilisation des eaux usées et l’accélération des projets de dessalement. Cependant, ces mesures à moyen et long terme ne suffisent pas à apaiser les inquiétudes immédiates.

Les spécialistes du climat soulignent que cette sécheresse s’inscrit dans une tendance plus large de changement climatique. « Le Maroc est de plus en plus exposé aux cycles de sécheresse prolongée en raison de l’augmentation des températures et de la variabilité des précipitations », explique un climatologue. Il appelle à une gestion plus durable des ressources en eau et à une transition vers des pratiques agricoles résilientes face au climat.

Pour les citoyens, cette crise est un rappel brutal de l’urgence d’agir. Des initiatives locales émergent, comme la promotion de l’irrigation goutte-à-goutte ou la plantation d’espèces végétales adaptées aux conditions arides. Mais pour beaucoup, ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur du problème.

La sécheresse actuelle, décrite comme l’une des pires de l’histoire du Maroc, met en lumière les défis colossaux auxquels le pays doit faire face pour garantir la sécurité hydrique de ses habitants. Une gestion innovante, solidaire et durable des ressources en eau sera essentielle pour surmonter cette crise et se préparer aux défis climatiques à venir.