Le tube "Djadja" d’Aya Nakamura, déjà un phénomène planétaire, a récemment refait surface sur les réseaux sociaux sous une forme des plus inattendues.
 
En effet, une version yodel de cette chanson, interprétée par la chanteuse suisse Miss Helvetia, alias Barbara Klossner, rencontre un succès retentissant quatre ans après sa publication sur YouTube.
 
Miss Helvetia est une figure emblématique du yodel, ce chant folklorique traditionnel des montagnes suisses.
 
Le yodel, historiquement utilisé comme moyen de communication entre les paysans et les vachers dans les Alpes, se caractérise par une technique vocale qui passe rapidement de la voix de poitrine à la voix de tête, jouant avec virtuosité sur les octaves et les harmoniques.
 
Ce style, profondément enraciné dans la culture helvète, semble a priori très éloigné du monde urbain et moderne de la pop urbaine et du rap d’Aya Nakamura.
 

Pourtant, c'est précisément cette fusion de deux univers si différents qui a captivé le public.
 
Le clip de Miss Helvetia, tourné dans les montagnes suisses et mettant en scène la chanteuse en tenue traditionnelle, propose une version unique de "Djadja" qui transcende les frontières culturelles et musicales.
 
« Qui a dit que la musique avait des frontières ? Que les instruments traditionnels suisses devaient se cantonner à un seul répertoire ? », peut-on lire dans la description de la vidéo sur YouTube, postée en 2020.
 
Cette version yodel du hit a été redécouverte récemment et partagée massivement sur les réseaux sociaux, en partie grâce à sa singularité et à l'étonnant contraste entre le rap moderne et le chant folklorique traditionnel.
 
Miss Helvetia, qui avoue que « le rap, c’était tellement loin d’elle, parce qu’elle vient des montagnes », montre avec cette reprise que la musique peut être un terrain d'expérimentation sans limite, où les styles les plus divers peuvent se rencontrer et se réinventer.

Pour Miss Helvetia, le yodel n’est pas simplement un chant traditionnel, c’est aussi un symbole de liberté et d'intuition.
 

« Le yodel, c’est quelque chose qui signifie pour moi la liberté, qui vient de l’instinct, c’est quelque chose qui vient de l’intuition », explique-t-elle.

 
Cette liberté d'interprétation, cette capacité à transcender les genres et les attentes, est sans doute ce qui rend sa version de "Djadja" si spéciale et, finalement, si universelle.