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Le degré zéro et le caniveau !
Un jour peut- être, la science nous dira pourquoi le marocain moyen éprouve un malin plaisir à constater les dégâts des scandales et faits divers à répétition qu'on lui sert régulièrement alors qu'il aimerait plutôt que toute la priorité soit donnée à ses préoccupations quotidiennes !
Certes, nous ne sommes pas les seuls au monde à avoir maille à partir avec les scandales mais le catalogue est impressionnant : tel fil de conseiller de la capitale organise des funérailles pour feu son chien, c'est trop mignon, une fête de mariage gargantuesque et pharaonique pour la cérémonie d'epousailles du fils d'un haut responsable, le président dun club impliqué dans un trafic de drogue, tel élu est détenu pour détournement de fonds et untel pour corruption, et ainsi de suite car la source semble inépuisable !.
Et on ne vous parle même pas des viols , des affaires d'escroquerie, de chantage sexuel , de crimes crapuleux ou passionnels , de banditisme ou autres trafics en tous genres car la liste est encore bien longue !
Et on ne vous parle même pas des viols , des affaires d'escroquerie, de chantage sexuel , de crimes crapuleux ou passionnels , de banditisme ou autres trafics en tous genres car la liste est encore bien longue !
S'agit -t -il d'une posture psycho -culturelle en réaction aux multiples injustices socio-économiques et les frustrations engendrées et accumulées au quotidien !?
Une soif de vengeance, un plat qui se mange froid , pour tous les déçus et les revanchards qui ont énormément de comptes à régler avec certains nouveaux riches, ces people qui sont devenus célèbres du jour au lendemain, ou tout simplement ces hauts responsables qu'on n'aime pas et ces stars pas très sympathiques!?
Face à la recherche désespérée du buzz à tout prix qui a poussé certains à faire des faits divers et des scandales, des people ou autres responsables, une ligne éditoriale pure et dure et surtout sans gêne et sans le moindre état d'âme , une culture de caniveau a fatalement envahi la place publique.
On dit culture par défaut, vu que franchement le degré zéro n'est carrément plus loin !
Les enfants du peuple, et c'est bien le cas de le dire , peuvent souffrir d'une grève des enseignants qui n'en finit plus, les déboires de Dounia Batma avec la justice sont jugés plus importants .
Hakim Zyech peut refuser de serrer la main à Fati Jamali , et voilà qu'on saute sur le filon pour en faire une affaire d'état alors que les marocains souffrent de la sécheresse, de l'inflation de la flambée des prix du carburant et de la course effrénée du coût de la vie.
Entre nous, de quoi se plaignent les marocains puisqu'on prend la peine de leur servir et de leur concocter des feuilletons qui peuvent leur faire oublier les tracas de la vie et les soucis du quotidien !?
Alors, à qui profite ce déversement de très mauvais goût et cette déferlante populiste qui , en même temps , ne manquent pas de ternir l'image du Royaume ceci soit dit en passant !?
Jeter la tête d'un responsable à l'opprobre de la vindicte populaire et sacrifier quelques pourris en pâture à l'opinion publique n'est-ce pas un exercice nauséabond lorsque les médias et les réseaux sociaux en font leurs choux gras !?
En même temps, il faut savoir exactement ce que l'on veut car si un nombre impressionnant et inhabituel d'élus ont actuellement des démêlés avec la Justice, il est de bon ton que les populations aient le sentiment que personne n'est au-dessus des lois !
A ce sujet, il faut rendre au chef du gouvernement ce qui lui appartient pour une fois, car Si Aziz Akhanouch n'a jamais promis aux députés de la majorité gouvernementale la garantie qu'ils échapperaient à la justice s'ils se rendaient coupables de quelques délits !
Quand médias et médiocrité font bon ménage !
Entre nous, si les médias toutes tendances et genres confondus , quoique surtout les chaînes de télévision et les radios, produisaient des émissions de qualité, intellectuellement parlant, au lieu de la médiocrité on n'en serait pas là aujourd'hui à déplorer et subir surtout cet étalage digne du caniveau et qui effleure étrangement le degré zéro de la culture.
L'addition s'il vous plaît !
L'addition s'il vous plaît !
Par Hafid Fassi Fihri