Vider l’huile d’une boîte de thon dans l’évier semble banal, mais ce geste a des conséquences bien réelles.

Une fois refroidie, l’huile se solidifie dans les canalisations, s’agglomère à d’autres résidus et forme des bouchons tenaces.

Résultat : mauvaises odeurs, écoulement ralenti et parfois même des réparations coûteuses. Ce problème ne s’arrête pas là.

En atteignant les stations d’épuration, cette huile complique le traitement des eaux usées. Et si elle atteint les milieux aquatiques, elle empêche l’oxygène de pénétrer dans l’eau, menaçant ainsi la faune marine.

Au-delà des dégâts techniques et écologiques, ce simple geste contribue aussi au gaspillage alimentaire : cette huile parfumée est bien plus qu’un résidu. Elle peut être un atout en cuisine.

Souvent à base d’huile de tournesol ou d’olive, l’huile de thon est enrichie naturellement par le goût du poisson.

C’est un liquide plein de saveur, riche en oméga-3, prêt à être utilisé pour relever vos plats.

Vous pouvez l’ajouter à une salade de lentilles, de pois chiches ou de pommes de terre à la place d’une vinaigrette classique.

Elle se marie également très bien avec des plats méditerranéens : un filet sur du taboulé, dans des pâtes, sur des bruschettas…

Elle devient une sauce rapide lorsqu’on l’émulsionne avec du citron ou du vinaigre balsamique. C’est un moyen simple et malin de donner du goût tout en évitant le gaspillage.

On pense souvent – à tort – que cette huile ne peut pas être chauffée. Pourtant, tant qu’on ne dépasse pas son point de fumée, elle peut servir à faire revenir des légumes, cuire des œufs ou parfumer un risotto.

Elle donne aux plats une délicate touche iodée. Elle peut aussi remplacer le beurre ou une autre huile végétale dans un gratin ou une tarte salée. Autre usage astucieux : la conserver pour faire des pickles ou des conserves maison.

Plongez-y des poivrons grillés, des courgettes ou même des morceaux de fromage de chèvre avec des herbes, de l’ail et quelques épices.

Enfin, si vous avez un chat ou un chien, quelques gouttes dans leur nourriture peuvent leur faire plaisir – à condition d’éviter les huiles contenant des épices ou du sel. Une astuce utile pour améliorer un repas sans gaspiller une huile encore parfaitement bonne.

Pour garder toutes ses qualités, il est conseillé de filtrer l’huile (à l’aide d’une étamine ou d’un filtre fin) pour retirer les morceaux de poisson.

Transvasez-la ensuite dans un petit bocal propre et hermétique, puis conservez-la au réfrigérateur, à l’abri de la lumière.

Elle peut se garder plusieurs jours tant qu’elle reste claire et agréable à l’odeur. Si elle devient trouble ou sent fort, mieux vaut ne pas l’utiliser.

Mais tant qu’elle est fraîche, vous pouvez l’exploiter pour cuisiner, mariner, assaisonner… ou nourrir intelligemment vos animaux.