Grande indigence

Il n'y a pas de fumée sans feu, mais la vérité est que le standing de l'équipe du Maroc sert à dissimuler la grande indigence managériale, structurelle et économique des clubs de football.

Et certainement encore beaucoup plus depuis Qatar 2022 , vu le flagrant écart entre l'image de l'équipe du Maroc depuis son retentissant exploit et le quotidien de la Botola Pro  qui n'a rien de reluisant. 

Si l'on excepte ainsi deux ou trois clubs bien structurés dont le FUS et l' ASFar  , tous les autres sont déficitaires , surendettés , pour ne pas dire presque en faillite , et gérés telles des entreprises familiales appartenant  au président !

On est franchement très loin des structures professionnelles et d'une gestion d'entreprise productive qui gagne de l'argent et n'a pas de problème de fin de mois et des tonnes d'impayés qui trainent !
Normalement, le football devrait servir de locomotive pour toutes les autres disciplines sportives et à commencer par les grands clubs omnisports qu'on peut compter avec les doigts des deux mains .

Les sports collectifs vivent une situation dramatique avec le handball, le basket Ball , et encore plus pour le Rugby qui a complètement disparu des radars.

Concernant les disciplines individuelles,  certes nous avons en Soufiane Bekkali un champion du monde et un champion olympique, mais cela n'empêche pas qu'il s'agit d'un surdoué  et une force de la nature et absolument pas un produit d'une quelconque stratégie.

Le constat est flagrant : l'école marocaine d'athlétisme dont on parlait avec fierté ne produit rien de bon. Alors à qui la faute !?
Nous avons  eu tout récemment une boxeuse championne du Monde des poids lourds , mais comment expliquer qu'elle s'entraîne toute seule et que son exploit elle ne le doit qu'à elle-même !?

Exit la faillite des jeux scolaires qui n'existent plus, et si on laisse de côté la responsabilité du Comité olympique marocain , le CNOM qui devrait revoir sa copie ainsi que celle des collectivités locales qui ne garantissent pas toujours des infrastructures de qualité , le constat est que l'accès à des sports comme le tennis ou la natation n'est réservé qu'à des privilégiés qui ont les moyens !

A quoi sert le département de la Jeunesse et des Sports!?

Les années passent , les gouvernements se suivent et se ressemblent et rien de nouveau du côté de la Jeunesse et des Sports  .
Avec des " responsables " sans compétences ni imagination, mais avec des ambitions personnelles qui méprisent l'intérêt général , on ne risque pas de sortir de l'auberge.

Dans un pays où une majorité de jeunes passent leur temps soit scotchés devant leur smartphone, soit entassés dans des cafés à suivre les rencontres de football retransmises par la célèbre mais pas innocente chaîne Qatarie , il doit y avoir normalement une attention particulière aux attentes légitimes de ces jeunes   !

Dans une société où le pourcentage de jeunes va exploser durant les années à venir , il faudra absolument trouver des solutions pour cette jeunesse au potentiel incroyable et encore davantage si on prend la peine de le valoriser , le canaliser et l'exploiter dans le bon sens !.

A commencer par imaginer des méthodes efficientes de contrôle et d'évaluation des politiques publiques.

Pour cela, il faudra commencer par réunir la volonté politique nécessaire pour mettre sur les rails un véritable modèle de développement du sport au Maroc.


Hafid Fassi Fihri