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Afin de maquiller ses véritables motivations, notre voisine du Nord a jugé bon de se servir d’un prétexte léger : les propos légitimes, mais passablement maladroits, du chef du gouvernement marocain sur les villes occupées de Sebta et Melilia qui lui ont été soutirés par un journaliste moyen-oriental en mal de buzz et de déclarations fracassantes. L’Espagne oublie en cela les propos autrement plus polémiques de sa chef de la diplomatie Arancha Gonzalez Laya qui avait clairement signifié, quatre jours avant la sortie d’El Othmani, son intention de manœuvrer pour faire infléchir la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
L’Espagne, ancienne puissance colonisatrice du Sud et du Nord du Maroc, qui a longtemps campé en coulisses le rôle du pompier pyromane dans le dossier fatigant du parachèvement de notre intégrité territoriale, sort donc de son maquis et assume pleinement son statut de force de complication de notre cause nationale. En parallèle, elle feint de s’offusquer outre mesure de nos légitimes aspirations sur les villes de Sebta, de Melilia, ainsi que sur la poignée d’îlots et de confettis reliques d’un passé colonial que plus rien ne justifie.
La France, quoiqu’indisposée au même titre que l’Espagne par les avancées diplomatiques du Maroc dans son Sahara qui y réduisent considérablement son influence et son poids géostratégique, privilégie jusqu’ici une habile retenue basée sur une apparente neutralité. Pragmatique car moins émotive que le Royaume Ibérique dans ses relations avec le Maroc, elle continuera à le faire.
Rédigé par Majd EL ATOUABI le Mardi 22 Décembre 2020 sur https://www.lopinion.ma/