L'histoire du Ballon d'Or commence avec une ambition simple : honorer le meilleur joueur de football évoluant dans un club européen. C’est Gabriel Hanot, journaliste de France Football, qui propose cette idée, initialement destinée aux seuls joueurs européens.

En 1956, Stanley Matthews, légendaire ailier anglais évoluant à Blackpool, devient le tout premier lauréat de cette distinction. Il devance Alfredo Di Stéfano, étoile montante du Real Madrid, marquant ainsi le début d'une longue tradition de reconnaissance.

 

Au début des années 1990, le Ballon d'Or s’adapte à la mondialisation du football. En 1995, George Weah, icône libérienne évoluant au Paris Saint-Germain, devient le premier joueur non-européen à recevoir cette distinction, à la suite de l'ouverture du trophée aux joueurs étrangers évoluant dans des clubs européens.

Cette victoire marque un tournant majeur, symbolisant la reconnaissance de talents venus de tous horizons et ajoutant une dimension internationale au prix.

 

En 2010, le Ballon d'Or se modernise en fusionnant temporairement avec le titre de "Joueur de l’année FIFA", pour devenir le "FIFA Ballon d'Or". Cette fusion, qui dure jusqu'en 2015, entraîne un vote des journalistes, entraîneurs, et capitaines de sélections nationales.

Pendant cette période, le duel Messi-Ronaldo atteint son apogée. De 2008 à 2017, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo se partagent presque exclusivement le trophée, transformant le Ballon d'Or en un symbole de leur rivalité légendaire.

Cependant, en 2016, France Football décide de reprendre son indépendance, mettant un terme à la collaboration avec la FIFA. Depuis, le Ballon d'Or est redevenu la propriété exclusive du magazine, qui continue d’organiser le vote avec un jury international de journalistes.

Le Ballon d'Or s'appuie sur plusieurs critères : performances individuelles et collectives, talent, fair-play, et influence au sein de l'équipe.

Cependant, la définition même de ces critères a suscité des débats, certains reprochant au prix d’accorder trop d’importance aux compétitions européennes et à la Ligue des Champions.

Les polémiques s'intensifient chaque année avec les fans et experts exprimant parfois leur désaccord, notamment lorsque le favori attendu ne remporte pas le trophée.

 

En 2018, le Ballon d'Or féminin est instauré, en réponse à l'essor du football féminin mondial et au besoin de reconnaissance pour les performances des joueuses.

La Norvégienne Ada Hegerberg est la première à recevoir cette distinction, suivie par des joueuses emblématiques comme Megan Rapinoe, Alexia Putellas, et Aitana Bonmatí.

Ce Ballon d’Or féminin reflète une prise de conscience quant à l’importance du football féminin, autrefois éclipsé par l'édition masculine.

 

Aujourd'hui, le Ballon d'Or incarne bien plus qu'un trophée individuel : il est le miroir des enjeux et des préférences de l’industrie du football.

L'édition 2024 n’a pas échappé aux critiques, certains reprochant encore des critères jugés flous et des décisions discutables, en particulier lors d'années de Coupe du Monde ou d'Euro, où les résultats de ces tournois influencent fortement les votes.

 

De Stanley Matthews à Lionel Messi, en passant par Michel Platini, Zinedine Zidane, Cristiano Ronaldo et Alexia Putellas, le Ballon d'Or a évolué avec son temps, reflétant les talents et les mutations du football.

S’il reste une récompense prestigieuse, il continue de diviser les opinions et de faire vibrer les fans, année après année.

Que ce soit pour le football masculin ou féminin, le Ballon d'Or reste aujourd'hui le graal ultime, couronnant les performances exceptionnelles des plus grands noms du ballon rond.