Par TAOUFIQ BOUDCHICHE, ECONOMISTE
Les sujets d’actualité ont été traité avec compétence, sobriété et efficacité sans mise en scène, ni fanfaronnade, comme on peut le noter dans certaines enceintes où la science est devenue un spectacle dans lequel la forme prime sur le fond. Les thématiques abordées ont touché des questions stratégiques : intelligence artificielle, la question de l’eau, l’environnement, le développement urbain ….
L’ensemble a été organisé avec une générosité humaine et intellectuelle que les responsables de l’association savent transmettre du fait de leur engagement et de leur dévouement à servir les valeurs citoyennes de notre pays. La semaine a été ponctuée par des présentations d’ouvrages à Mahaj Ryad où a été érigée une tente caïdale (Al Khaima en symbole du lieu de rassemblement communautaire) ouverte sur la rue et sur les citoyens de la ville.
Des temps forts en conférences agrémentée d’une soirée artistique offerte gracieusement au public au théâtre national Mohammed V de Rabat, le vendredi 15 décembre. Elle a été animée par le talentueux Noumane Lahlou qui a ébloui le public d’un répertoire original de chansons et de rythmes nous transportant d’une ville à l’autre en faisant le tour du Royaume.
C’est à propos de ville d’ailleurs que la thématique d’ensemble des séquences de la clôture ayant eu lieu les 15 et 16 décembre a été construite. Les ouvrages et conférences données nous ont introduit dans une connaissance fine et profonde de l’urbanisme, l’urbanité, l’aménagement territorial, …dans ses dimensions historiques (Maroc antique, Maroc médiéval, Maroc colonial et post colonial, Maroc d’aujourd’hui et de demain …). Nous avons été instruit sur l’actualité urbaine au Maroc, de la médina à la ville hybride moderne par l’adoption de différents modèles urbains (endogène, exogène, hybride…).
Ainsi avons nous appris, par exemple que la ville marocaine est sujette à des transformations qui ont été, dans le passé, « subies plus que maîtrisées ».
La politique de la ville, malgré des efforts gigantesques des pouvoirs publics ces dernières années, serait néanmoins à repenser en lien avec le projet de société souhaitable pour notre pays. Parmi les enjeux, il y a celui de définir d’urgence des stratégies de restructuration et de rénovation urbaines non seulement des grandes villes engagées depuis le nouveau règne avec un certain succès, mais aussi pour les petites et moyennes villes dont le nombre dépasse le nombre de 300.
Le défi est de les intégrer dans une vision urbaine prospective, inclusive et durable. Un enjeu de taille au regard des dynamiques urbaines, démographiques, socio-économiques (exode rural, rareté foncière, lutte contre l’habitat insalubre, disparités sociales et territoriales…).
Les échanges ont en outre permis d’aborder également la situation de la reconstruction des sites et zones touchés par le séisme du 8 septembre dernier dans la Région d’Al Haouz en conformité avec les Orientations Royales.
Des focus sur certaines villes ont été exposés tels que sur la ville de Rabat, dont la rénovation urbaine fait la fierté de ses habitants. Les citoyens s’approprient leur ville en investissant comme espace de vie, les espaces côtiers, les espaces verts,…Rabat se projette dans un avenir futuriste dans le cadre du projet dit « Bouregreg » dans lesquels la réalisation du nouveau musée et de la Tour Mohammed VI donne un avant goût des nouvelles ambitions pour la capitale du ‘Royaume millénaire’.
Rabat, ville vertueuse, ville lumière, capitale culturelle africaine, …. Elle se veut demain une ville intelligente.
Sur le plan urbain, la capitale se heurte à une forte problématique d’extension. Son nombre d’habitants dépasse à peine les 500.000 habitants car elle se heurte à une rareté foncière devenue préoccupante, nous apprend Monsieur Réda Kanoun, Inspecteur Général du Ministère de l’Aménagement du territoire. Une donnée qui conduit les nouveaux habitants de la ville à résider dans les environs. La ville de Salé dépasse déjà 1,2 millions d’habitants, Témara-Skhirat plus de 700. 000 habitants, Kénitra également dans ses proportions…
La ville de Dakhla a également fait l’objet d’une attention particulière avec l’intervention de l’enseignant chercheur et militant associatif, le Professeur Hassan LAHOUIDEK. Son ouvrage en version arabe présenté le samedi 16 décembre intitulé « Souvenirs de Dakhla (volume 4) », évoque « les questions essentielles de la mémoire, de l’identité et de l’unité nationale ».
Un ouvrage qui met en perspective la question de l’intégrité territoriale avec le souci de l’ouverture à l’autre et le désir de paix dans la Région en empruntant de nouveaux chemins de concertation initiés par la société civile sahraouie, a-t-il été mentionné par les conférenciers, lors du mot de présentation de l’auteur.
Celle-ci a été en effet enrichie par le témoignage et une participation soutenue de représentants des tribus et de chioukhs des provinces du Sud. Notamment celle du Professeur Sidi Maa Al Aïnine, coordinateur de l’association Ribat Al Fath dans les provinces du Sud. Des représentants sahraouis dont les mots prononcés empreints de culture profonde, de sagesse et de poésie Arabe et Hassanie ont ravi l’assemblée réunie dans la Khaïma.
Dakhla, ville côtière atlantique, a-t-il été souligné, est forte d’une Vision Royale et d’un programme de développement aux dimensions continentales soutenu au plus haut niveau de l’Etat, par le Souverain (Grand Port de Dakhla Atlantique). Elle affiche sans complexe et d’ores et déjà son ambition d’être une nouvelle capitale africaine sur l’axe atlantique du Royaume en intégrant les pays du Sahel dont elle est une porte d’entrée stratégique.
Enfin, lors du dîner de clôture offert par le Wali de Rabat un vibrant hommage a été rendu par les participants aux intervenants-conférenciers et au Professeur Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat Al Fath, qui se fait un devoir d’être présent activement à toutes les manifestations.
Son dévouement à l’association, toute dédiée au service des causes patriotiques et les valeurs citoyennes, est inspirant pour toute l’équipe de l’association et un modèle de militantisme associatif à l’échelle nationale. D’anciens diplomates et ambassadeurs membres de l’association Ribat Al Fath étaient également présents à l’instar de MM. Mohamed Benhasani et Mohammed Belmahi, militants actifs de l’association, ainsi que plusieurs personnalités dont je m’excuse de ne pouvoir tous évoquer leur brillante participation.