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Apocalypse… Arrêtons l’apocalypse avant qu’il ne soit trop tard…!

Par Rachid Boufous


Avec l’attaque soudaine et inattendue du Hamas, à l’intérieur d’israël, une nouvelle phase de violences va s’ouvrir au moyen-orient. C’est la conséquence de la cécité des politiciens israéliens qui ne veulent pas établir une paix définitive avec les palestiniens depuis plus de vingt ans, préférant le son des canons, à celui des colombes de la paix.



Israël a créé le monstre qui l’a frappé de plein fouet aujourd’hui: le Hamas; après avoir démantelé le Fatah de Yasser Arafat.

Qui est l’oppresseur et qui est l’opprimé ? 

Depuis 1948, quand l’irgoun et de la hagannah ont pris le pouvoir en Israël, qui étaient considérés comme des groupes terroristes par les anglais eux-mêmes, ce pays n’a eu de cesse de mener une politique de nettoyage ethnique vis-à-vis des habitants originaires de la Palestine. 

Israël a pris la terre, mis les palestiniens sur les routes de l’exil, vers les pays arabes voisins et pour les portions minuscules de terres laissées aux autochtones, elle a conduit une politique de colonisation tous azimuts, au vu et au su du monde, sourd et muet, devant une telle injustice humaine. 

Israël a profité d’un élan de sympathie après la Shoah, mais aussi d’un sentiment de culpabilité des pays européens face à leur comportement ignoble envers les juifs durant la seconde guerre mondiale, afin de construire un pays moderne et par la suite, à étendre sa  domination, presque totale, sur toutes les terres en Palestine, mêmes celles qui ne faisaient pas partie du plan de partage de 1948 instauré par l’ONU…

Elle a fait la guerre à plusieurs reprises à ses voisins arabes, mais elle a pourtant fini, une première fois, par faire la paix avec l’Égypte, contre la restitution du Sinaï à ce pays et une seconde fois à Oslo au début des années 90, quand elle a compris que l’état de guerre perpétuelle, avec ses voisins et avec les palestiniens, n’était pas viable. 

Moins de dix ans après les accords d’Oslo, cette trêve a volé en éclats à cause des extrémistes de droite menés par Ariel Sharon et un certain Benyamin Nétanyahou, mais aussi à cause des tergiversations des palestiniens et de Yasser Arafat devant les multiples plans de paix qui lui ont été proposés…

Des accords de paix dits « Accords d’Abraham » ont été signés ces dernières années entre Israël et certains pays arabes, dans le but de clore ce conflit latent. Ils sont toujours moribonds ou au point mort, car n’étant pas emprunts de la sincérité et de l’engagement, nécessaires à leur activation.

Depuis vingt ans, ce n’est que guerre et désespoir dans les territoires occupés par Israël et aujourd’hui sur le territoire même de ce pays.

L’attaque de ces dernières heures du Hamas sur Israël sera sévèrement puni par l’état hébreu, qui saisira ici une occasion en or pour en finir avec toute résistance palestinienne et à la clé, des milliers de morts innocents, des deux côtés. 

Mais ce que cette attaque démontre, c’est le extrême vulnérabilité d’un état réputé pour être bien organisé et surarmé, possédant l’arme nucléaire, ainsi que les meilleurs services de renseignement du globe.

Pourtant, il n’a rien vu venir et sommet de l’humiliation : être attaqué par une horde de cagoulés à bord de motos, d’ULM et par une armada de milliers de missiles à partir du territoire ultra surveillé de Gaza…
Cela démontre aussi la faiblesse des services de renseignement israéliens, pourtant réputés, à prévoir ou du moins à anticiper ce genre d’attaques. 

Ni le Mossad, ni l’Aman ou le ShinBeth, les trois principales agences de renseignement israéliennes, n’ont pu détecter l’attaque qui s’est faite hier et qui semble avoir été minutieusement préparée durant de longs mois par le Hamas. Un pays doté de satellites espions, de drones performants, de logiciels d’espionnage redoutables et de boucliers antimissiles étanches, comme l’est Israël, n’a pas pu juguler des attaques qui se sont déroulées durant plusieurs heures, à l’intérieur du territoire israélien, par des militants du Hamas qui sont même arrivés à prendre des dizaines d’otages civiles et militaires israéliens et les extraire vers Gaza…

Dans une guerre asymétrique, les armées les mieux entraînées, sont souvent bousculées par les bricolages de personnes agissant seules, sans commandement unifié. Aucune armée au monde, aussi sophistiquée soit-elle n’est arrivée à juguler des attaques séparées d’individus utilisant des moyens rudimentaires. On se souvient des américains au Vietnam, des russes en Afghanistan, des américains en Irak et en Afghanistan. 
Toutes ces armées ont dû battre en retraite à la fin, vaincues par le climat de terreur, entretenu par des éléments disparates, très mobiles et surtout motivés. On peut en tuer des milliers d’un coup, d’autres kamikazes les remplaceront.

Alors quelle solution à ce conflit qui s’enlise depuis plus d’un demi-siècle ?

La paix, toute la paix et rien que la paix. Cela suppose de gros efforts et de grands sacrifices de part et d’autre. 
D’abord les territoires contre la paix. Les israéliens doivent restituer aux palestiniens les territoires qu’ils occupent depuis 1967. 
Il faut permettre aux réfugiés de 1948 et leurs descendants de revenir en Palestine. 

Et aussi Admettre l’idée d’une terre avec deux états indépendants et voisins, l’un palestinien et l’autre israélien. 

En contrepartie, les palestiniens doivent s’engager fermement à changer de système politique, à élire démocratiquement leurs représentants et à combattre la corruption qui détourne les milliards d’aide internationale prévue initialement pour les populations civiles.

Ce conflit semble insoluble à première vue, mais la paix a été tentée à maintes reprises aux pires moments du conflit dans cette région justement. Le dialogue a déjà existé et il devra être ressuscité, coûte que coûte entre israéliens et palestiniens. 

La guerre n’est jamais la solution, sous quelque latitude que ce soit. Ça peut durer cent ans ou trois cents ans. À la fin, les descendants se fatiguent à trop se taper dessus, durant si longtemps, oubliant même l’origine du conflit et finissent toujours par s’asseoir autour d’une table de négociation.

Contrairement à ce que l’on pense, c’est à Israël de faire le plus de sacrifices.

Tout d’abord arrêter de croire qu’elle est entourée de hordes d’arabes qui veulent sa destruction. 
Arrêter avec une économie tournée vers la guerre qui empêche toute possibilité de paix. 
Arrêter la politique insensée de colonisation des territoires palestiniens, car celle-ci attise la violence, inutilement.
Arrêter de prendre des otages dans la population palestinienne et retenir des milliers de prisonniers civils dans les geôles israéliennes sans jugement.
Arrêter avec le messianisme religieux. La terre d’Eretz Israël est une pure utopie,  apparue au siècle dernier et qui n’a aucun fondement juridique ou religieux. L’Angleterre a contribué à la création de l’état d’Israël, comme elle a créé la plupart des monarchies et républiques Arabes du moyen-orient, au cours de la première partie du 20eme siècle. Elle a fait en sorte que personne ne soit d’accord avec son voisin, en choisissant des systèmes politiques et des chefs qui ne pouvaient pas s’entendre. 

En cela, elle a été approuvée et aidée par tous les pays occidentaux par la suite. Ces derniers trouvaient sans doute dans ces distorsions, une revanche historique qui remonte aux temps des croisades, mille ans plutôt. 

Par ailleurs, ces chefs d’états israéliens ou arabes se sont servis de la cause palestinienne, chacun à sa manière. Israël d’abord, en se faisant passer pour l’éternelle victime des arabes envahisseurs et réclamant toujours un maximum d’aide militaire aux occidentaux, à qui ils ont vendu l’idée de gendarme du moyen orient, à l’heure de l’exploitation pétrolière et gazière.

Les arabes ensuite, qui ont vu dans la cause palestinienne, un formidable outil de propagande, pour attiser l’ardeur religieuse et nationaliste de leurs populations, les détournant des vrais problèmes de développement et de démocratie de leurs pays.

Les palestiniens enfin, qui ont utilisé leur propre cause pour pomper un maximum d’argent aux arabes riches et à la communauté internationale, quitte à en détourner une grande partie, sur des comptes étrangers inscrits aux noms de leurs leaders politiques.

In fine, c’est toujours le pauvre peuple palestinien, toujours aussi pauvre et meurtri, balloté qu’il est depuis un siècle, entre ces manigances politiciennes et qui finit toujours par en payer le prix lourd, en pertes humaines et en destructions…

Dieu, Yahvé, Allah, Moïse, Jesus, Mohammed, le pétrole et le gaz, se sont donnés rendez-vous dans cette partie du monde. Un cocktail détonnant et pétaradant qui a fait plus de morts que de vivants dans toute l’histoire de l’humanité. Au bout d’un moment tout cela doit s’arrêter….

Israël ne gagnera jamais la guerre contre les palestiniens et les palestiniens, non plus, ne libèreront jamais leurs territoires par la violence. 

Les peuples israélien et palestiniens sont condamnés à s’entendre et à vivre en paix côte à côte, aujourd’hui ou dans un siècle…

Autant se calmer, freiner la fureur des canons et parler, négocier, parlementer. Si la paix a un coût certain, la guerre en a un, plus élevé.

L’heure de la guerre a sonné. Celle-ci sera terrible et des milliers de morts innocents y laisseront la vie, une nouvelle fois, malheureusement. 

La responsabilité de ce carnage attendu est partagée entre les israéliens et les palestiniens.

Arrêtons l’apocalypse avant qu’il ne soit trop tard…!

Rachid Boufous



Lundi 9 Octobre 2023


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