Par Adnane Benchakroun
A pris un dirham, hélas, je dois le souligner,
Et les amandes fines, naguère généreuses,
Ont maigri de moitié, apparence trompeuse.
Où sont donc ces douceurs, ces plaisirs du matin,
Quand un simple croissant coûtait moins qu'un festin ?
La vie s'alourdit sous ce fardeau quotidien,
Mais l'espoir nous habite, chantant un doux refrain.
Les temps sont difficiles, les prix montent sans fin,
L'inflation mord nos rêves, nos plaisirs clandestins,
Et chaque jour passé, on sent le poids grandir,
Des amandes trop chères, qui font le cœur languir.
O mon croissant jadis, abondant et prospère,
Où s'en vont tes saveurs, ton goût que j’espère ?
Les amandes s'amenuisent, leur parfum s'efface,
Sous l'ombre des hausses, tout devient menace.
Et si l'état social pouvait un jour comprendre,
Que les petites joies, il nous faut défendre,
La CNOPS, en aide, viendrait à notre secours,
Remboursant le tiers de nos plaisirs de toujours.
Mon croissant est plus cher, et mon cœur le ressent,
Quand les amandes maigres trahissent le présent,
Si le social existe, qu'il montre son soutien,
En remboursant ce prix, apaisant le quotidien.
O vous, qui décidez du prix de nos matins,
Sachez que le croissant est plus qu'un festin,
Il est ce réconfort, ce sourire caché,
Dans les plis d'une vie souvent trop entachée.
Que la justice sociale vienne donc allégée,
Ces charges qui pèsent sur le moindre déjeuner,
Que la CNOPS comprenne qu'un croissant à moitié,
Vaut bien un remboursement pour nos jours accablés.
Mon croissant aux amandes, symbole de ce temps,
Où chaque dirham compte, où chaque goût est tant,
Rendons à ce plaisir sa vraie valeur d’antan,
Et que le social aide à rendre l’instant grand.
Dans l’attente de jours où tout sera plus juste,
Où chaque croissant sera un plaisir robuste,
Je rêve d'un matin, où les prix seront doux,
Où les amandes pleines rendront nos âmes floues.
Victor, en son temps, aurait pu comprendre,
Que la vie, parfois, dans un croissant se suspendre,
Alors, en ce matin, j'élève ma plainte,
Pour un croissant meilleur, sans cette crainte.
Puissent les esprits forts entendre notre cri,
Et qu'un simple croissant nous donne encore envie,
De croire en des jours meilleurs, en des matins parfaits,
Où chaque dirham gagné rendra le cœur satisfait.