Si au siècle dernier les parents et les enfants considéraient l’enseignant comme le sachant et le respectaient, aujourd’hui ils sont souvent critiques, dévalorisent son travail et le jugent privilégié. De leurs côtés, confrontés parfois à des comportements d’élèves exacerbés et irrespectueux, les professeurs remettent en cause l’éducation des parents allant jusqu’à les considérer comme démissionnaires. Dans ce contexte conflictuel, la relation entre enseignants et parents s’est détériorée, au point de devenir parfois inexistante.

Il est donc urgent de réagir et de renforcer ce lien entre enseignants et parents afin que chacun dans son rôle, puisse participer à la coéducation des enfants. Cette démarche pédagogique de création de lien entre familles et corps enseignant doit être déployée sur toute la scolarité des élèves. Car si le décrochage scolaire des adolescents est régulièrement souligné dans la presse, ce problème existe dès l’entrée en CP.

C’est d’ailleurs ce que révèle les décrocheurs scolaires du secondaire qui, dans de nombreuses enquêtes, confient avoir baissé les bras dès le plus jeune âge. C’est pourquoi la communication enseignant - famille doit être au cœur des priorités dès le primaire.

Une bonne communication est possible lorsque les échanges sont facilités. Les instituteur.rice.s ont besoin d’informer sur le travail effectué en classe, les devoirs à faire, les évènements passés dans la journée, les informations générales sur l’école et la classe, etc. De leurs côtés, les parents doivent pouvoir alerter l’enseignant sur un problème familial, une difficulté de compréhension de leur enfant ou l’interroger sur un évènement. Faciliter ce dialogue, c’est embarquer les parents dans le processus pédagogique tout en donnant à l’enseignant les éléments lui permettant de mieux comprendre les difficultés de l’enfant. Avec des parents impliqués, les enfants se sentent valorisés et prennent mieux conscience de l’importance de l’école.

Si le cahier de liaison, ou encore le cahier de bord, fut le support d’échange entre l’établissement scolaire et les familles, il n’est plus l’outil le mieux approprié aux nouvelles façons de communiquer et aux conditions de vie des familles (parents séparés, peu disponibles, ne parlant pas la même langue, etc.) L’outil de communication adapté est aujourd’hui le numérique et plus précisément le smartphone à travers des applications simples et accessibles à tous.

Si la technologie se concentre sur l’expérience utilisateur, elle sera massivement utilisée et aura un impact social phénoménal. Si l’on parle souvent de fracture numérique en particulier chez les personnes âgées, pour des jeunes parents d’élèves du premier degré, le numérique fait partie de leur quotidien (plus de 95% des moins de 40 ans sont équipés d’un smartphone d’après le Barometre du Numérique 2019 piloté par l’ARCEP). Il est donc essentiel de comprendre ce nouveau contexte et de proposer des solutions adaptées à cette réalité.

Les établissements scolaires ont donc tout intérêt à mettre en place des applications « mobile first », c’est-à-dire pensées pour une utilisation sur smartphone, afin que s’installe cette communication entre enseignants et parents si cruciale à la réussite scolaire des enfants.

La pandémie ayant boosté ces nouveaux usages dans l’éducation, il est essentiel de proposer le même niveau de simplicité et de convivialité que celui offert dans les applications grand public pour que cette transformation soit pérenne. L’après Covid a révélé le décrochage de nombreux élèves. Il est donc plus que jamais nécessaire de favoriser la co-éducation pour y faire face. C’est le moment ou jamais de faire de la technologie un atout.


Rédigé par Frank-David Cohen, publié sur le JDN 
Repris par la Fondation Tamkine 
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