Conçu et mis en scène par Alain Weber, ce spectacle haut en couleur a offert un mélange captivant de chant, de musique et de danse, réunissant une pléiade d'artistes venus d'Ouzbékistan, d'Iran, de Syrie, d'Inde, d'Espagne, d'Égypte, d'Italie, d'Arménie, de France et du Maroc.

"Zyriab ou la cinquième corde" a transporté le public dans un voyage envoûtant à travers les univers musicaux de l'Andalousie arabe. Une fresque poétique et musicale où se mêlaient harmonieusement la beauté de la nature et la spiritualité des textes sacrés de la Torah, de l'Évangile et du Coran, symboles des valeurs de coexistence et de tolérance qui ont marqué la civilisation andalouse.

Le spectacle a ébloui l'audience par sa scénographie grandiose, fusionnant chorégraphies, jeux de lumière féeriques illuminant les remparts de Bab Al Makina, calligraphie, mosaïques et autres arts visuels, le tout sublimé par une composition musicale envoûtante qui a transporté le public à travers le temps et l'espace.

Rabii El Qatty a eu l'honneur d'incarner le personnage central de Zyriab, qu'il décrit comme "un oiseau magnifique au chant mélodieux". Dans une déclaration à la presse, il a souligné la complexité du personnage de Zyriab, artiste visionnaire en avance sur son temps.

"Lorsque Zyriab a débuté sa carrière artistique à Bagdad sous le règne du calife abbasside Haroun al-Rachid, son étoile a brillé de mille feux. Mais certains de ses contemporains du monde artistique voyaient son succès d'un mauvais œil, le contraignant à quitter la ville malgré lui. Il a alors entamé un long voyage à travers le temps et l'espace, pour finalement s'installer en Andalousie".

Rabii El Qatty a également rappelé que Zyriab a fondé à Cordoue le premier conservatoire de musique au monde et a contribué au développement de nombreux aspects de la vie en Andalousie. "Il est celui qui a introduit la cinquième corde au luth", a-t-il ajouté. "Nous sommes fiers que cet homme ait enrichi le patrimoine culturel immatériel du Maroc en perfectionnant cet instrument."

Le Festival de Fès de musique sacrée du monde, qui met à l'honneur l'Espagne en tant qu'invitée d'honneur, se poursuit jusqu'au 1er juin avec une programmation riche et variée, ouverte sur les cultures du monde entier. De grands noms de la musique tels que la star de la musique soufie Sami Yusuf et le maître du flamenco Vicente Amigo, surnommé le "Cheikh de Cordoue", sont attendus.

Le festival s'achèvera en beauté le samedi 1er juin avec un concert exceptionnel du Gospel Philharmonic Experience, un ensemble vocal dirigé par la diva américaine Kim Burrell, accompagné par l'Orchestre Contemporain dirigé par Pascal Oreka.

Parallèlement aux concerts et aux spectacles qui se tiendront à Bab Al Makina et au Jardin Jnan Sbil, le festival accueillera le Forum de Fès. Cette année, les débats porteront sur le thème "L'universalisme et l'humanisme dans l'âme andalouse", en présence d'intellectuels venus du monde entier, notamment du Maroc et d'Espagne.