Une déclaration inattendue du membre influent du Congrès américain, Joe Wilson, vient bouleverser les équilibres diplomatiques autour de la question du Sahara. Vendredi 11 avril 2025, cet élu républicain a annoncé son intention de soumettre une proposition de loi visant à inscrire le « Front Polisario » sur la liste des organisations terroristes. Une initiative inédite qui risque de profondément rebattre les cartes au sein des relations internationales, en particulier dans la région du Maghreb.

Depuis des décennies, le conflit autour du Sahara oppose le Maroc à un mouvement armé soutenu activement par l’Algérie. Mais derrière les discours officiels et les slogans indépendantistes, de nombreuses voix internationales alertent sur les dérives sécuritaires du Polisario. Enlèvements, trafics, présence d’enfants soldats, liens présumés avec des groupes extrémistes sahéliens : autant d’éléments qui ont conduit certains observateurs à remettre en cause la nature même de ce mouvement.

Le soutien financier, logistique et militaire accordé par l’Algérie au Polisario est désormais perçu, par plusieurs capitales occidentales, comme un facteur de déstabilisation régionale. Les camps de Tindouf, où vivent des milliers de Sahraouis dans des conditions précaires, demeurent fermés aux organisations indépendantes et échappent à tout contrôle réel, alimentant les soupçons sur leur militarisation et leur instrumentalisation politique.

En s’engageant à faire adopter une loi qualifiant le Polisario de groupe terroriste, Joe Wilson lance un signal fort à l’Algérie. Ce texte, s’il est voté, marquerait une rupture dans la manière dont les États-Unis perçoivent ce dossier. Il ouvrirait également la voie à d’autres pays pour suivre la même logique, isolant davantage le régime algérien sur la scène diplomatique.

De son côté, le Maroc salue cette évolution comme une reconnaissance de sa légitimité historique et de sa stabilité dans une région marquée par l’insécurité. Pour Rabat, il ne s’agit plus seulement d’une victoire symbolique, mais d’un tournant stratégique.

Au-delà des mots, ce revirement américain soulève une question capitale : l’Algérie acceptera-t-elle de réévaluer ses priorités géopolitiques ou poursuivra-t-elle son appui à un mouvement de plus en plus contesté ? Le débat est lancé, et les regards se tournent désormais vers Washington.

Si le Congrès américain approuve la loi proposée, le Polisario sera placé sur la liste des entités terroristes des États-Unis. Cela implique :

Gel de ses avoirs financiers aux États-Unis (et potentiellement dans d’autres pays alliés).
Interdiction de tout soutien matériel ou logistique à l’organisation, y compris par des ONG ou des États.
Poursuites judiciaires possibles contre toute personne ou structure coopérant avec le Polisario.
Effet domino diplomatique : d’autres pays pourraient suivre et revoir leurs relations avec l’organisation.

Implication directe pour l’Algérie :
Le régime algérien, principal soutien politique et militaire du Polisario, pourrait se retrouver accusé de complicité de terrorisme, ce qui porterait un coup très dur à sa crédibilité internationale.