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​Pourquoi les diplômés marocains peinent-ils à s’insérer sur le marché du travail ?


Rédigé par le Jeudi 27 Février 2025

Une orientation et une gouvernance à revoir
Le manque de compétences techniques et de soft skills



Un marché du travail saturé et inadapté aux formations universitaires

Au Maroc, le chômage des jeunes diplômés est une problématique persistante qui illustre l’inadéquation entre le système éducatif et les besoins du marché du travail. Chaque année, des milliers de diplômés sortent des universités et des écoles supérieures, mais une grande partie d’entre eux se heurte à des difficultés d’insertion professionnelle. Ce phénomène soulève plusieurs questions : pourquoi le diplôme ne garantit-il plus l’accès à l’emploi ? Quels sont les blocages structurels qui empêchent une meilleure adéquation entre l’éducation et le marché du travail ?

L’un des principaux problèmes réside dans la structure du marché du travail marocain. L’économie nationale ne crée pas suffisamment d’emplois qualifiés pour absorber tous les diplômés. Les secteurs qui recrutent le plus sont souvent ceux qui demandent une main-d’œuvre peu qualifiée, comme l’agriculture, le bâtiment et certains services. À l’inverse, les secteurs innovants et à forte valeur ajoutée, comme les nouvelles technologies ou l’industrie, sont encore peu développés et peinent à absorber le flux croissant de diplômés.

De plus, de nombreuses formations universitaires sont jugées trop théoriques et déconnectées des réalités du marché du travail. Les étudiants sortent des facultés avec un bagage académique important mais sans compétences pratiques immédiatement exploitables. Cette lacune est particulièrement visible dans les formations en sciences humaines et sociales, où l’absence d’une formation professionnalisante handicape les jeunes diplômés dans leur recherche d’emploi.

Les employeurs marocains déplorent souvent un déficit en compétences techniques et en soft skills chez les jeunes diplômés. Les entreprises recherchent des candidats opérationnels, capables de s’adapter rapidement, de travailler en équipe et de faire preuve d’initiative. Or, le système éducatif marocain met encore trop peu l’accent sur ces aspects.

La maîtrise des langues, notamment du français et de l’anglais, constitue un autre obstacle majeur. De nombreux diplômés issus du public rencontrent des difficultés à s’exprimer dans une langue étrangère, ce qui réduit considérablement leurs opportunités d’emploi, notamment dans les secteurs tournés vers l’international.

Par ailleurs, le manque d’expérience professionnelle avant l’obtention du diplôme est un frein considérable. Les stages sont encore trop peu intégrés aux cursus, et les opportunités d’alternance ou de formation en entreprise restent limitées. Résultat : les jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail sans expérience significative, ce qui les rend moins compétitifs face aux employeurs.

L’orientation scolaire et universitaire joue également un rôle clé dans cette crise de l’insertion. Beaucoup d’étudiants s’engagent dans des filières généralistes sans réelle connaissance des débouchés professionnels. Il manque un accompagnement efficace pour guider les jeunes vers des choix mieux adaptés aux besoins du marché.

En outre, la gouvernance du système éducatif et de la formation professionnelle reste insuffisante. La coordination entre les universités, les entreprises et les pouvoirs publics est encore faible, ce qui empêche une adaptation rapide des programmes aux évolutions économiques et technologiques.

Quelles solutions pour améliorer l’employabilité des jeunes diplômés ?

Face à ces défis, plusieurs leviers peuvent être actionnés pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes diplômés marocains :
 
  • Réformer les curricula universitaires pour intégrer davantage d’enseignements pratiques, de stages et de formations en alternance.
  • Renforcer les soft skills et les compétences en langues étrangères dès l’enseignement supérieur pour mieux répondre aux attentes des employeurs.
  • Encourager l’orientation professionnelle dès le lycée pour éviter l’engorgement des filières saturées et favoriser les parcours adaptés aux besoins du marché.
  • Développer des partenariats université-entreprise pour faciliter l’accès aux stages et améliorer l’adéquation entre formation et emploi.
  • Stimuler l’entrepreneuriat en accompagnant les jeunes porteurs de projets et en facilitant l’accès au financement.


Le défi est de taille, mais il est crucial pour l’avenir des jeunes et pour le développement économique du Maroc. Sans une réforme en profondeur du système éducatif et une meilleure anticipation des besoins du marché du travail, le chômage des diplômés continuera d’être une menace pour la stabilité sociale et économique du pays.





Jeudi 27 Février 2025

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