Par Bargach Larbi
Karl Marx, pour faire très simple, avait sur la base d’observations historiques avait prédit la chute naturelle du système capitaliste, comme avant lui le système féodal sur le simple déclenchement de la lutte des classes. Les classes dominées de plus en plus nombreuses et de mieux en mieux structurées finissent toujours par renverser le système dominant pour prendre le pouvoir.
Avec la même logique la classe ouvrière de plus en plus opprimée allait finir par se révolter pour renverser le pouvoir bourgeois et s’accaparer des moyens de productions et instaurer dans ce qui est considéré comme la fin de l’histoire, une société égalitaire basée sur la force de travail mise au service de ceux qui la détenait.
Il n’avait pas imaginé que la bourgeoisie allait réagir et lutter pour garder la main mise sur le Capital en concédant quelques avantages et droits aux travailleurs. Il ne savait pas non plus que les pays dits communistes allaient instaurer des dictatures innommables, sobrement appelée Dictature du Prolétariat, et surtout inefficaces économiquement, on sait partager la richesse mais pas la créer.
La chute du mur de Berlin marquait définitivement la supériorité économique du monde libéral sur le monde communiste.
Le Roi Hassan II, libéral convaincu a lutté toute sa vie contre l’idéologie communiste. Cela s’est fait au détriment de l’instauration d’une véritable démocratie et au prix d’une répression sauvage qui a beaucoup marqué les générations précédentes. Ce n’est qu’après cette victoire d’un monde sur l’autre qu’il a bien voulu consentir un peu plus de pouvoir à son opposition.
Bien lui en a pris, l’arrivée au poste de premier ministre d’une des figures les plus emblématiques de l’opposition marocaine a consolidé son pouvoir et a permis plus tard une transition sereine dont profitera le Roi Mohammed VI pour lancer tous les chantiers de réformes qui font la fierté du pays. Il y a eu d’abord des réformes sociétales, la Moudawana, le code de la famille, la mise en place de l’Instance Vérité et Réconciliation, une nouvelle constitution avec plus de responsabilité pour le Premier Ministre, l’arrivée de plusieurs titres de presses au ton plus libre et le lancement de chantiers d’infrastructures d’une grande importance.
C’est un véritable plan Marshall, nom attribué à la reconstruction de l’Europe post 2ème guerre mondiale, qui va être lancé.
Tous les acquis de ces chantiers sont aujourd’hui niés par un grand nombre d’économistes nostalgiques d’un socialisme marqué par l’échec. Certes l’économie libérale au Maroc, dont les réalisations sont précieuses, est victime de son pendant qui s’est développé parallèlement, c’est l’affairisme de certains milieux et la corruption qui malgré une législation plus contraignante, continue à entraver le développement du pays. Cet affairisme, et la corruption, a clairement fait perdre quelques points de PIB à notre pays.
Il faut le souligner et lutter pour le voir disparaitre, mais on ne peut pas nier à longueur d’intervention tout ce qui a été réalisé.
Pour être crédible, le regard que l’on doit porter sur l’état de la nation doit être suffisamment subtil pour distinguer le verre à moitié vide du verre à moitié plein.
Le podcast ci-dessous est une réflexion sur les choix économiques du Maroc sous forme d'un débat sur l'article ci-dessus de Bargach Larbi
Le débat porte sur ces trois questions essentielles :
Quelle est la critique principale de l'auteur concernant le modèle économique du Maroc?
Comment l'auteur compare-t-il les systèmes communiste et capitaliste, et quel impact cela a-t-il sur le Maroc?
Quelles sont les raisons pour lesquelles l'auteur considère les réformes économiques au Maroc comme un succès, et quelles sont les limitations qu'il souligne?