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Par Abdelghani El Arrasse

L’entrée en vigueur, ce samedi, d’un nouveau plancher universel de 10 % de droits de douane sur les importations américaines, annoncée plus tôt cette semaine par le président Donald Trump, rebat les cartes du commerce mondial. Cette mesure s’ajoute aux droits existants, mais surtout, elle sera suivie dès le 9 avril d’un durcissement tarifaire ciblé sur les principaux exportateurs vers les États-Unis : la Chine (+54 %) et l’Union européenne (+20 %).
Dans ce contexte géo-économique en recomposition, le Maroc, parmi les pays les moins taxés à seulement 10 %, se trouve face à une opportunité stratégique majeure pour consolider sa position comme plateforme industrielle et logistique entre l’Europe, l’Afrique, et les Amériques.
Alors que les pays exportateurs majeurs voient leurs produits frappés par des surtaxes punitives, les entreprises cherchent des solutions de contournement. Le Maroc, en vertu de son accord de libre-échange avec les États-Unis, offre un cadre fiscal et douanier stable, permettant d'accéder au marché américain dans des conditions préférentielles. De ce fait, le Royaume devient naturellement un terrain d’accueil stratégique pour les investissements chinois ou européens souhaitant maintenir leur compétitivité sur le marché américain.
Déjà positionné comme un acteur industriel de référence en Afrique, notamment dans l’automobile, le Maroc dispose d’un écosystème automobile mature, d’une montée en puissance des projets liés aux batteries électriques, d’un réseau logistique performant avec Tanger Med comme tête de pont vers l’Atlantique, et d’une politique énergétique tournée vers les énergies renouvelables. Tous ces atouts renforcent la crédibilité du Maroc pour accueillir des unités de production tournées vers l’exportation.
Ce contexte offre une fenêtre d’opportunité que les autorités marocaines peuvent exploiter à travers une offensive de diplomatie économique ciblée vers les entreprises européennes et asiatiques, la mise en avant du régime douanier avantageux, de la stabilité politique et des incitations fiscales, ainsi que la promotion du Maroc comme base industrielle de “relocalisation stratégique” vers les USA. Des joint-ventures marocaines avec des partenaires internationaux pourraient ainsi voir le jour dans des secteurs de pointe : batteries, composants électroniques, systèmes de gestion d’énergie, etc.
Loin d’être une menace, la nouvelle donne douanière américaine constitue une opportunité pour le Maroc, à condition de s’en saisir avec agilité. En capitalisant sur sa position géographique, ses accords commerciaux et son écosystème industriel, le Royaume peut non seulement attirer de nouveaux investissements mais aussi monter en gamme dans les chaînes de valeur mondiales. Ce serait un pas de plus vers une stratégie d’intégration économique intelligente, alignée sur les mutations du commerce international.
Recommandations stratégiques :
Pour transformer cette opportunité en levier de développement, plusieurs axes d’action sont à privilégier :
Premièrement, il est impératif d’accélérer la diplomatie économique ciblée. Cela passe par l’identification des groupes industriels européens et chinois fortement exportateurs vers les États-Unis, l’organisation de rencontres stratégiques au Maroc, et l’activation des réseaux diplomatiques et des agences de promotion de l’investissement pour promouvoir les avantages compétitifs du Royaume.
Deuxièmement, il convient de renforcer l’offre d’accueil industrielle en accélérant l’aménagement de zones dédiées aux filières de l’électromobilité, en facilitant l’accès au foncier et à l’énergie verte, et en développant des incitations spécifiques pour les industries tournées vers l’exportation américaine.
Troisièmement, la mise en place d’un guichet spécial pourrait constituer un outil opérationnel efficace. Ce guichet regrouperait les services administratifs, douaniers et fiscaux pour accompagner les investisseurs étrangers, tout en favorisant les partenariats avec les industriels marocains.
Enfin, il est essentiel d’anticiper les besoins en compétences à travers des programmes de formation adaptés, en partenariat avec les acteurs industriels et les établissements d’enseignement, afin de garantir une main-d’œuvre qualifiée dans les filières stratégiques.
Par Abdelghani El Arrasse
Dans ce contexte géo-économique en recomposition, le Maroc, parmi les pays les moins taxés à seulement 10 %, se trouve face à une opportunité stratégique majeure pour consolider sa position comme plateforme industrielle et logistique entre l’Europe, l’Afrique, et les Amériques.
Alors que les pays exportateurs majeurs voient leurs produits frappés par des surtaxes punitives, les entreprises cherchent des solutions de contournement. Le Maroc, en vertu de son accord de libre-échange avec les États-Unis, offre un cadre fiscal et douanier stable, permettant d'accéder au marché américain dans des conditions préférentielles. De ce fait, le Royaume devient naturellement un terrain d’accueil stratégique pour les investissements chinois ou européens souhaitant maintenir leur compétitivité sur le marché américain.
Déjà positionné comme un acteur industriel de référence en Afrique, notamment dans l’automobile, le Maroc dispose d’un écosystème automobile mature, d’une montée en puissance des projets liés aux batteries électriques, d’un réseau logistique performant avec Tanger Med comme tête de pont vers l’Atlantique, et d’une politique énergétique tournée vers les énergies renouvelables. Tous ces atouts renforcent la crédibilité du Maroc pour accueillir des unités de production tournées vers l’exportation.
Ce contexte offre une fenêtre d’opportunité que les autorités marocaines peuvent exploiter à travers une offensive de diplomatie économique ciblée vers les entreprises européennes et asiatiques, la mise en avant du régime douanier avantageux, de la stabilité politique et des incitations fiscales, ainsi que la promotion du Maroc comme base industrielle de “relocalisation stratégique” vers les USA. Des joint-ventures marocaines avec des partenaires internationaux pourraient ainsi voir le jour dans des secteurs de pointe : batteries, composants électroniques, systèmes de gestion d’énergie, etc.
Loin d’être une menace, la nouvelle donne douanière américaine constitue une opportunité pour le Maroc, à condition de s’en saisir avec agilité. En capitalisant sur sa position géographique, ses accords commerciaux et son écosystème industriel, le Royaume peut non seulement attirer de nouveaux investissements mais aussi monter en gamme dans les chaînes de valeur mondiales. Ce serait un pas de plus vers une stratégie d’intégration économique intelligente, alignée sur les mutations du commerce international.
Recommandations stratégiques :
Pour transformer cette opportunité en levier de développement, plusieurs axes d’action sont à privilégier :
Premièrement, il est impératif d’accélérer la diplomatie économique ciblée. Cela passe par l’identification des groupes industriels européens et chinois fortement exportateurs vers les États-Unis, l’organisation de rencontres stratégiques au Maroc, et l’activation des réseaux diplomatiques et des agences de promotion de l’investissement pour promouvoir les avantages compétitifs du Royaume.
Deuxièmement, il convient de renforcer l’offre d’accueil industrielle en accélérant l’aménagement de zones dédiées aux filières de l’électromobilité, en facilitant l’accès au foncier et à l’énergie verte, et en développant des incitations spécifiques pour les industries tournées vers l’exportation américaine.
Troisièmement, la mise en place d’un guichet spécial pourrait constituer un outil opérationnel efficace. Ce guichet regrouperait les services administratifs, douaniers et fiscaux pour accompagner les investisseurs étrangers, tout en favorisant les partenariats avec les industriels marocains.
Enfin, il est essentiel d’anticiper les besoins en compétences à travers des programmes de formation adaptés, en partenariat avec les acteurs industriels et les établissements d’enseignement, afin de garantir une main-d’œuvre qualifiée dans les filières stratégiques.
Par Abdelghani El Arrasse