​La fécondité au Maroc sous le seuil critique : un tournant démographique préoccupant


Rédigé par le Mardi 17 Décembre 2024

"La fécondité marocaine tombe sous le seuil critique de remplacement des générations"
"Éducation, coût de la vie et changements socioculturels : pourquoi les Marocains font moins d'enfants"
"Vieillissement et décroissance : le gouvernement appelé à agir face à l’urgence démographique"



L’annonce est désormais officielle : l’Indice synthétique de fécondité (ISF) au Maroc est passé sous la barre des 2 enfants par femme. En 2004, il atteignait 2,5 enfants, puis 2,2 en 2014, pour finalement chuter à 1,97 en 2024, selon les dernières données révélées par Chakib Benmoussa, Haut-Commissaire au Plan. Cette évolution place désormais le pays sous le seuil de remplacement des générations, fixé à 2,1 enfants par femme.

Ce recul, à première vue statistique, revêt des implications démographiques et économiques majeures. Le seuil de 2,1 est en effet le minimum requis pour qu’une population se renouvelle sans décroître. Or, avec un taux de fécondité de 1,97, le Maroc rejoint la liste des pays confrontés à un risque de vieillissement accéléré de leur population. Une tendance qui pourrait, à terme, peser lourdement sur le système social, les retraites et l’économie nationale, déjà confrontée à des défis structurels.

Pourquoi ce déclin ?

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse constante de la fécondité. D’une part, l’évolution du statut de la femme joue un rôle déterminant. L’amélioration de l’accès à l’éducation et au marché de l’emploi a favorisé le recul de l’âge du mariage et des naissances. D’autre part, les pressions économiques croissantes rendent la charge d’une famille nombreuse de moins en moins soutenable pour les ménages marocains. Enfin, les changements socioculturels et urbains encouragent des choix de vie plus individualistes et centrés sur des familles restreintes.

L’urgence d’un débat national

Pour moi, ce constat est sans appel : le Maroc doit se saisir de la question. « Le taux de fécondité étant inférieur au seuil de remplacement, il est temps pour le gouvernement de lancer un vrai débat sur le sujet ». Une réflexion nationale s’impose pour anticiper les conséquences de cette transition démographique et y répondre de manière proactive.

Cette problématique touche à la fois la politique familiale, le soutien aux jeunes ménages, mais aussi l’équilibre intergénérationnel nécessaire pour assurer la pérennité du pays. D’autres pays, notamment européens, ont déjà expérimenté des politiques natalistes pour inverser la tendance, avec des résultats contrastés.

Le Maroc se trouve donc à la croisée des chemins. Le débat ne peut plus être reporté, car les décisions d’aujourd’hui détermineront la population de demain.

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Mardi 17 Décembre 2024
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