​Guerre en Ukraine : Moins d’avions, plus de drones, l’armée du futur est déjà là

Atlas Defense : Un tournant stratégique pour l'industrie militaire marocaine


Rédigé par La Rédaction le Vendredi 31 Janvier 2025

L’Ukraine et la Russie transforment le champ de bataille avec des drones low-cost
Une révolution militaire : les chasseurs traditionnels éclipsés par la guerre numérique
Stratégie, industrie, doctrine : comment les drones redéfinissent l’art de la guerre



L’essor des drones dans le conflit ukrainien / Vers une nouvelle doctrine militaire ?

La guerre en Ukraine a marqué un tournant dans la stratégie militaire moderne. Alors que les conflits du XXe siècle étaient dominés par les avions de chasse, les chars et l’infanterie, la guerre actuelle prouve qu’une nouvelle ère est en marche : celle des drones. Des engins bon marché et faciles à produire remplacent progressivement les coûteux appareils pilotés, redéfinissant les rapports de force et la manière de mener une guerre.

Dès les premiers mois de la guerre, l’Ukraine a utilisé massivement des drones pour compenser son infériorité aérienne face à la Russie. Des modèles légers comme les drones commerciaux modifiés ont été employés pour des missions de reconnaissance et d’attaque. Parallèlement, l’armée russe, après avoir sous-estimé leur importance, a également adopté cette technologie, notamment avec les drones Shahed d’origine iranienne, utilisés pour des frappes de saturation contre les infrastructures ukrainiennes.

Ce changement stratégique a eu des conséquences majeures. Les avions de chasse, autrefois considérés comme le fer de lance des forces aériennes, sont devenus plus vulnérables. Les systèmes de défense aérienne modernes, combinés à la prolifération des drones kamikazes, rendent l’emploi de ces appareils risqué et coûteux. Un chasseur de dernière génération peut coûter plusieurs dizaines de millions d’euros, alors qu’un drone kamikaze ne dépasse parfois pas quelques milliers d’euros.

L’augmentation de l’usage des drones redéfinit non seulement les tactiques militaires, mais aussi les priorités industrielles des grandes puissances. Désormais, les États investissent massivement dans la production de drones longue portée, capables de frapper des cibles précises avec une autonomie accrue. Par ailleurs, les technologies d’intelligence artificielle et d’autonomie des drones évoluent rapidement, rendant les guerres de demain encore plus dépendantes de ces machines.

Les grandes puissances, notamment les États-Unis, la Chine et la Turquie, se positionnent en leaders de cette nouvelle course technologique. Des drones furtifs capables d’opérer sans intervention humaine directe émergent déjà, laissant entrevoir des conflits où la présence humaine sur le champ de bataille sera de plus en plus limitée.

Les enseignements de la guerre en Ukraine montrent que la supériorité militaire ne repose plus uniquement sur la possession d’une flotte d’avions de chasse ou de blindés lourds. Les armées modernes devront repenser leur organisation en privilégiant la flexibilité, la saturation électronique et les frappes de précision à distance.

La guerre de demain se gagnera peut-être sans pilotes dans le ciel, mais avec des essaims de drones coordonnés par intelligence artificielle. Une révolution militaire qui ne fait que commencer.


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Atlas Defense : Un tournant stratégique pour l'industrie militaire marocaine

L’annonce de l’installation d’Atlas Defense, filiale du géant turc Baykar, au Maroc fait couler beaucoup d’encre. Ce fabricant, connu pour ses drones Bayraktar TB2, déjà en service au sein des Forces armées royales (FAR), marque ainsi une étape clé dans l’implantation industrielle de la défense aérienne au Royaume.

Depuis 2021, les drones turcs ont prouvé leur efficacité, renforçant l'intérêt du Maroc pour cette technologie stratégique. Face à cette demande croissante, Baykar a choisi de renforcer sa présence avec la création d’Atlas Defense, dont l’enregistrement officiel remonte au 5 décembre 2024, et publié au Bulletin officiel du 29 janvier.

Avec un capital social de 2,5 millions de dirhams, l’entreprise se consacrera à la conception, fabrication et maintenance de drones et d’équipements aéronautiques. Elle développera également des solutions technologiques de défense et produira des équipements électroniques, mécaniques et robotiques.

Cette implantation renforce les capacités militaires et industrielles du Maroc, qui pourrait ainsi se positionner comme un acteur régional dans l’armement technologique. Mais elle suscite aussi des réactions géopolitiques, dans un contexte où la course à l'armement en Afrique du Nord est scrutée de près.

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Vendredi 31 Janvier 2025
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