Dans le paysage mouvant des relations commerciales internationales, les crispations se multiplient autour de la présence économique croissante de la Chine dans l’espace euro-méditerranéen. Le Maroc, partenaire stratégique aussi bien de l’Union européenne que de la Chine, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un jeu de rivalités dont les enjeux dépassent largement le simple commerce. Le récent "niet" de Bruxelles à certaines opérations chinoises dans la région illustre la montée d’un protectionnisme stratégique européen teinté de préoccupations sécuritaires et géopolitiques.
Depuis une décennie, la Chine déploie une diplomatie économique agressive à travers l’Initiative "Belt and Road", ciblant en particulier les pays du Sud global, dont le Maroc. Le royaume, fort de sa stabilité politique, de sa position géographique et de ses ambitions industrielles, attire des investissements massifs, notamment dans les infrastructures, l’énergie verte et les télécommunications. Pékin finance, construit et équipe, souvent à des conditions plus compétitives que ses concurrents européens. Cette montée en puissance ne passe pas inaperçue à Bruxelles.
Face à cela, l’Union européenne, qui demeure le premier partenaire commercial du Maroc, voit d’un mauvais œil cette influence croissante. Il ne s’agit pas seulement de compétition économique. Les projets menés par des entreprises chinoises touchent souvent à des secteurs stratégiques, comme les ports (Tanger Med), les réseaux 5G ou les énergies renouvelables. Ces domaines sont désormais considérés comme relevant de la souveraineté économique. Ainsi, Bruxelles commence à exprimer ses réserves, voire à bloquer ou à conditionner certaines coopérations euro-marocaines, si la Chine y est impliquée.
Derrière ces tensions, se profile une guerre commerciale larvée entre deux grandes puissances qui veulent peser sur l’ordre mondial. L’Europe, confrontée à son propre ralentissement industriel et technologique, tente de préserver ses positions historiques dans son "voisinage Sud". La Chine, en quête de débouchés et de relais logistiques vers l’Afrique et l’Atlantique, avance méthodiquement ses pions. Le Maroc, pour sa part, joue une carte d’équilibriste : diversification de ses partenaires, captation de financements étrangers, montée en gamme industrielle. Mais cette stratégie pourrait devenir risquée si elle est perçue comme un alignement sur l’un ou l’autre camp.
La question centrale est donc celle de la souveraineté : de l’Europe, qui redoute d’être dépossédée de son influence traditionnelle ; du Maroc, qui cherche à préserver sa marge de manœuvre entre les deux géants ; et même de la Chine, qui revendique le droit d’investir et de coopérer avec qui elle veut. Jusqu’où ira cette tension ? Peut-elle dégénérer en sanctions, en représailles commerciales, voire en blocages diplomatiques ? Ou bien l’Europe et la Chine finiront-elles par définir un cadre multilatéral plus équitable dans leur voisinage commun ?
En somme, le "niet" européen n’est pas une simple réaction commerciale. Il révèle un affrontement profond sur les règles du jeu mondial, sur la nature des partenariats à venir, et sur le droit des pays tiers à choisir librement leurs alliances économiques. Le Maroc, pris entre deux feux, devra plus que jamais faire preuve de diplomatie économique, d’anticipation stratégique et de lucidité dans la conduite de ses partenariats.
Depuis une décennie, la Chine déploie une diplomatie économique agressive à travers l’Initiative "Belt and Road", ciblant en particulier les pays du Sud global, dont le Maroc. Le royaume, fort de sa stabilité politique, de sa position géographique et de ses ambitions industrielles, attire des investissements massifs, notamment dans les infrastructures, l’énergie verte et les télécommunications. Pékin finance, construit et équipe, souvent à des conditions plus compétitives que ses concurrents européens. Cette montée en puissance ne passe pas inaperçue à Bruxelles.
Face à cela, l’Union européenne, qui demeure le premier partenaire commercial du Maroc, voit d’un mauvais œil cette influence croissante. Il ne s’agit pas seulement de compétition économique. Les projets menés par des entreprises chinoises touchent souvent à des secteurs stratégiques, comme les ports (Tanger Med), les réseaux 5G ou les énergies renouvelables. Ces domaines sont désormais considérés comme relevant de la souveraineté économique. Ainsi, Bruxelles commence à exprimer ses réserves, voire à bloquer ou à conditionner certaines coopérations euro-marocaines, si la Chine y est impliquée.
Derrière ces tensions, se profile une guerre commerciale larvée entre deux grandes puissances qui veulent peser sur l’ordre mondial. L’Europe, confrontée à son propre ralentissement industriel et technologique, tente de préserver ses positions historiques dans son "voisinage Sud". La Chine, en quête de débouchés et de relais logistiques vers l’Afrique et l’Atlantique, avance méthodiquement ses pions. Le Maroc, pour sa part, joue une carte d’équilibriste : diversification de ses partenaires, captation de financements étrangers, montée en gamme industrielle. Mais cette stratégie pourrait devenir risquée si elle est perçue comme un alignement sur l’un ou l’autre camp.
La question centrale est donc celle de la souveraineté : de l’Europe, qui redoute d’être dépossédée de son influence traditionnelle ; du Maroc, qui cherche à préserver sa marge de manœuvre entre les deux géants ; et même de la Chine, qui revendique le droit d’investir et de coopérer avec qui elle veut. Jusqu’où ira cette tension ? Peut-elle dégénérer en sanctions, en représailles commerciales, voire en blocages diplomatiques ? Ou bien l’Europe et la Chine finiront-elles par définir un cadre multilatéral plus équitable dans leur voisinage commun ?
En somme, le "niet" européen n’est pas une simple réaction commerciale. Il révèle un affrontement profond sur les règles du jeu mondial, sur la nature des partenariats à venir, et sur le droit des pays tiers à choisir librement leurs alliances économiques. Le Maroc, pris entre deux feux, devra plus que jamais faire preuve de diplomatie économique, d’anticipation stratégique et de lucidité dans la conduite de ses partenariats.