Par Aziz Boucetta
Les faits. Mercredi 4 novembre, la présidence algérienne annonce dans un communiqué que trois camionneurs algériens ont été tués par l’armée marocaine trois jours auparavant, le 1er novembre. Abdelmajid Tebboune prévient que cet assassinat, perpétré avec des moyens sophistiqués, ne restera pas impuni. Le Maroc n’a pas officiellement réagi, nekhelhoum comme on dit en arabe de chez nous… hormis peut-être une petite bafouille du porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas, dont on sait que les affaires étrangères ne sont pas son affaire.
« Trois (03) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges commerciaux entre les peuples de la région », dit textuellement le communiqué présidentiel algérois (les Algériens ne semblent pas être emballés par la situation). Autant la précision des gens supposément tués est de mise, avec chiffres en lettres et en chiffres (avec le 0 pour empêcher sans doute toute falsification), autant la localisation de cette « attaque » reste vague, l’axe Nouakchott-Ouargla s’étirant sur près de 3.000 km, 3h20 en avion… La présidence précise même que le bombardement est « barbare », rompant avec cette tradition ancienne des bombardements humanistes et bienfaiteurs…
Entrant dans les détails, un site algérien précise que la chose se serait produite près de Bir Lahlou, là où il y a des mines, là où la zone est parcourue par les gens de la Minurso, qui pourraient très bien confirmer l’attaque, ce qu’ils n’ont pas fait. La zone est sous responsabilité et sous surveillance de l’ONU, et l’ONU a indiqué que les camions étaient brûlés (et non détruits comme ils devraient l’être suite « à un bombardement barbare avec un armement sophistiqué ») et qu’elle ignore ce qu’ils faisaient là (photo)…
Le Maroc n’a pas pour habitude, tradition ou réflexe de tirer sur des civils, les FAR ayant largement montré leur professionnalisme et leur discipline. Lorsque l’armée marocaine avait dégagé le passage de Guergarate, le 13 novembre 2020, l’ONU en avait été préalablement avisée et plusieurs correspondances avaient été échangées avec la Minurso et avec Antonio Guterres. De plus, les Marocains ne sont pas du genre à se mettre en délicatesse avec la communauté internationale. Cela serait plutôt une spécialité de nos voisins…
En effet, la semaine dernière, la diplomatie Laamamra avait défié le Conseil de Sécurité après le vote de la résolution 2602, en lançant des injonctions au nouvel Envoyé personnel qui devrait agir comme le veut Alger et en menaçant le monde d’une plus grande déstabilisation de la région, déjà plus que tourmentée. Le chef de l’Etat Saïd Chengriha (prononcez sangria) persiste pourtant, selon son porte-parole Abdelmajid Tebboune, à nier son implication dans la question du Sahara. L'Emir Abdelkader qui sait, lui, comment le Maroc l'avait soutenu contre les Français, devrait revenir en urgence...
Et hier 5 novembre, su une chaîne télé algérienne, un sinistre Monsieur en habit de gentleman appelle les gens du Polisario à perpétrer des actes de terrorisme au Maroc, à Casablanca et Marrakech par exemple, sans aucune réaction connue ou civilisée des autorités publiques algériennes !!
Aujourd’hui, une guerre menace entre les deux pays voisins. L’Algérie officielle tient le Maroc en joue et s’apprête à tirer, n’hésitant pas à mettre ses propres citoyens en danger. Le monde le sait, les pays voisins le savent, l’ONU s’en doute. Cela signifie trois choses :
1/ L’Algérie officielle, tout en le niant, est une partie et même LE problème de la question sahraouie,
2/ La responsabilité de la communauté internationale est désormais engagée, en cas de conflit qui serait certes court, mais aussi court que meurtrier,
3/ Persister, pour les Permanents du Conseil de Sécurité (et pour d’autres Etats qui savent, comme l’Espagne), à soutenir la thèse de la « légalité internationale » aux fins de protéger leurs intérêts, devient au mieux amoral, au pire criminel.
L’Europe doit comprendre que la déstabilisation de son flanc sud est imminente, et que si elle n’agit pas aujourd’hui, elle en paiera le prix demain, d’une manière ou d’une autre.
Le gouvernement algérien est dangereux et l’état-major de son armée est meurtrier. Ils ne jouent pas mais, en les laissant faire et en titillant la rivalité entre les deux pays maghrébins, les Européens jouent à la roulette russe.
Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com/
« Trois (03) ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges commerciaux entre les peuples de la région », dit textuellement le communiqué présidentiel algérois (les Algériens ne semblent pas être emballés par la situation). Autant la précision des gens supposément tués est de mise, avec chiffres en lettres et en chiffres (avec le 0 pour empêcher sans doute toute falsification), autant la localisation de cette « attaque » reste vague, l’axe Nouakchott-Ouargla s’étirant sur près de 3.000 km, 3h20 en avion… La présidence précise même que le bombardement est « barbare », rompant avec cette tradition ancienne des bombardements humanistes et bienfaiteurs…
Entrant dans les détails, un site algérien précise que la chose se serait produite près de Bir Lahlou, là où il y a des mines, là où la zone est parcourue par les gens de la Minurso, qui pourraient très bien confirmer l’attaque, ce qu’ils n’ont pas fait. La zone est sous responsabilité et sous surveillance de l’ONU, et l’ONU a indiqué que les camions étaient brûlés (et non détruits comme ils devraient l’être suite « à un bombardement barbare avec un armement sophistiqué ») et qu’elle ignore ce qu’ils faisaient là (photo)…
Le Maroc n’a pas pour habitude, tradition ou réflexe de tirer sur des civils, les FAR ayant largement montré leur professionnalisme et leur discipline. Lorsque l’armée marocaine avait dégagé le passage de Guergarate, le 13 novembre 2020, l’ONU en avait été préalablement avisée et plusieurs correspondances avaient été échangées avec la Minurso et avec Antonio Guterres. De plus, les Marocains ne sont pas du genre à se mettre en délicatesse avec la communauté internationale. Cela serait plutôt une spécialité de nos voisins…
En effet, la semaine dernière, la diplomatie Laamamra avait défié le Conseil de Sécurité après le vote de la résolution 2602, en lançant des injonctions au nouvel Envoyé personnel qui devrait agir comme le veut Alger et en menaçant le monde d’une plus grande déstabilisation de la région, déjà plus que tourmentée. Le chef de l’Etat Saïd Chengriha (prononcez sangria) persiste pourtant, selon son porte-parole Abdelmajid Tebboune, à nier son implication dans la question du Sahara. L'Emir Abdelkader qui sait, lui, comment le Maroc l'avait soutenu contre les Français, devrait revenir en urgence...
Et hier 5 novembre, su une chaîne télé algérienne, un sinistre Monsieur en habit de gentleman appelle les gens du Polisario à perpétrer des actes de terrorisme au Maroc, à Casablanca et Marrakech par exemple, sans aucune réaction connue ou civilisée des autorités publiques algériennes !!
Aujourd’hui, une guerre menace entre les deux pays voisins. L’Algérie officielle tient le Maroc en joue et s’apprête à tirer, n’hésitant pas à mettre ses propres citoyens en danger. Le monde le sait, les pays voisins le savent, l’ONU s’en doute. Cela signifie trois choses :
1/ L’Algérie officielle, tout en le niant, est une partie et même LE problème de la question sahraouie,
2/ La responsabilité de la communauté internationale est désormais engagée, en cas de conflit qui serait certes court, mais aussi court que meurtrier,
3/ Persister, pour les Permanents du Conseil de Sécurité (et pour d’autres Etats qui savent, comme l’Espagne), à soutenir la thèse de la « légalité internationale » aux fins de protéger leurs intérêts, devient au mieux amoral, au pire criminel.
L’Europe doit comprendre que la déstabilisation de son flanc sud est imminente, et que si elle n’agit pas aujourd’hui, elle en paiera le prix demain, d’une manière ou d’une autre.
Le gouvernement algérien est dangereux et l’état-major de son armée est meurtrier. Ils ne jouent pas mais, en les laissant faire et en titillant la rivalité entre les deux pays maghrébins, les Européens jouent à la roulette russe.
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