Et si ce que nous laissons derrière nous valait parfois autant, sinon plus, que ce que nous construisons ?
L’œuvre est composée de cendres. Pas n’importe lesquelles : celles d’une pipe, fumée lentement, rituellement, jour après jour. Ces résidus calcinés, que l’on balaie d’ordinaire sans y penser, ont été ici rassemblés, ordonnés, presque cartographiés sur une surface blanche. Le résultat ? Une trace organique, sombre, mouvante, ouverte à l’interprétation. Un autoportrait involontaire. Ou peut-être une lettre sans mots.
Dans le cadre d’une consultation artistique et psychologique, cette œuvre a été analysée comme un acte de mémoire, de transmutation du temps en matière. Elle parle de ce que le feu a consumé, mais aussi de ce qu’il a révélé.
La vidéo que nous vous proposons retrace ce cheminement.
Et à la demande de Monsieur Benchakroun, le tableau est présenté dans son intégralité à la fin, afin de vous laisser l’espace d’une contemplation libre.
Peut-être que votre regard apportera une nuance, une émotion, un éclairage qui a échappé au créateur… et à nous aussi, pendant cette séance.
Vos commentaires seront lus, reçus, et très attendus. Un artiste n’est jamais seul quand ses cendres trouvent des échos.
Commentaire de Madame Zineb B.
D'après la prophétie boudhiste des guerriers shambala, il arrivera un temps où une qualité d'hommes apparaîtra et sera nécessaire pour ce temps. Le shambala n'a pas l'allure d'un guerrier, ni il s'exprime comme un guerrier.
Le shambala a la maîtrise de sa raison (clarté sur l'état du monde, qualité de discernement mais dont l'énergie est limitée par son calme et sa tiédeur) alliée avec sa passion (amour pour la vie qui le consume et qui sans la raison pourrait le brûler).
J'ajouterai que le compostage des cendres crée du vide et de l'espoir propice à l'émergence du nouveau dans les idées et les manières d'être dans un temps où l'humain est en crise d'imagination d'un monde meilleur.