Par Adnane Benchakroun
Ils en rêvent la nuit, ils s’y préparent le jour, ils en parlent en coulisses plus qu’en commissions : nos chers ministres veulent leur place dans le futur "gouvernement du Mondial". Pas pour les pelouses, rassurez-vous, elles sont déjà commandées. Pas pour les routes, elles sont déjà tracées. Non, non. Ce qu’ils veulent, c’est... la photo. La belle. Celle qui les montrera, sourires complices et écharpes protocolaires, inaugurant un vestiaire ou assistant à un tirage au sort sous les flashs.
Mais à force de courir après les projecteurs de 2030, on en oublie un détail : 2026, c’est demain. Et gouverner, ce n’est pas juste poser en maillot sur fond de stade flambant neuf. Gouverner, c’est surtout sortir du vestiaire et aller jouer sur le terrain du monde. Or, aujourd’hui, notre gouvernement fait figure d’équipe locale qui ne joue qu’à domicile. Pas de déplacement en Afrique, peu de présence dans les forums d’idées, silence radio dans les enceintes internationales. À croire qu’on craint l’extérieur comme un gazon trop glissant.
Les ambitions continentales du Maroc, elles, n’ont jamais été aussi claires : gazoducs, façades atlantiques, co-développement... mais sans ministres pour porter ces projets ailleurs, ils ressemblent à des catalogues IKEA sans mode d’emploi. Le meuble est beau, mais comment on le monte ? Nos voisins, eux, n’attendent pas le Mondial pour envoyer leurs ministres serrer des mains et défendre leurs idées dans tous les salons du monde. C’est d’ailleurs là que se décide l’avenir, pas dans le seul hémicycle de Rabat.
Pourquoi cette timidité internationale ? Est-ce une phobie administrative du passeport diplomatique ? Une allergie au Wi-Fi des aéroports ? Ou juste une confusion entre ministère de la République et comité de quartier ? Certains avancent la technocratie comme excuse : nos ministres sont des experts, pas des orateurs. Très bien. Mais le rôle d’un ministre, ce n’est pas uniquement de bien gérer une feuille Excel, c’est aussi d’exister politiquement, de représenter une vision, d’aller la vendre à l’international, d’expliquer le Maroc au monde.
On a donc une solution : confier les tableaux Excel aux technos – ils aiment ça, ils en redemandent. Et remettre le pilotage politique à des femmes et des hommes capables de parler au monde sans PowerPoint. Des figures libres et formées, qui connaissent les réalités locales et les codes globaux. Ce serait peut-être ça, le vrai gouvernement du Mondial. Pas celui des tribunes VIP, mais celui des tribunes diplomatiques. Et, qui sait, avec une telle équipe, on n’aura peut-être pas besoin d’attendre 2030 pour marquer un but dans la cour des grands.
Mais à force de courir après les projecteurs de 2030, on en oublie un détail : 2026, c’est demain. Et gouverner, ce n’est pas juste poser en maillot sur fond de stade flambant neuf. Gouverner, c’est surtout sortir du vestiaire et aller jouer sur le terrain du monde. Or, aujourd’hui, notre gouvernement fait figure d’équipe locale qui ne joue qu’à domicile. Pas de déplacement en Afrique, peu de présence dans les forums d’idées, silence radio dans les enceintes internationales. À croire qu’on craint l’extérieur comme un gazon trop glissant.
Les ambitions continentales du Maroc, elles, n’ont jamais été aussi claires : gazoducs, façades atlantiques, co-développement... mais sans ministres pour porter ces projets ailleurs, ils ressemblent à des catalogues IKEA sans mode d’emploi. Le meuble est beau, mais comment on le monte ? Nos voisins, eux, n’attendent pas le Mondial pour envoyer leurs ministres serrer des mains et défendre leurs idées dans tous les salons du monde. C’est d’ailleurs là que se décide l’avenir, pas dans le seul hémicycle de Rabat.
Pourquoi cette timidité internationale ? Est-ce une phobie administrative du passeport diplomatique ? Une allergie au Wi-Fi des aéroports ? Ou juste une confusion entre ministère de la République et comité de quartier ? Certains avancent la technocratie comme excuse : nos ministres sont des experts, pas des orateurs. Très bien. Mais le rôle d’un ministre, ce n’est pas uniquement de bien gérer une feuille Excel, c’est aussi d’exister politiquement, de représenter une vision, d’aller la vendre à l’international, d’expliquer le Maroc au monde.
On a donc une solution : confier les tableaux Excel aux technos – ils aiment ça, ils en redemandent. Et remettre le pilotage politique à des femmes et des hommes capables de parler au monde sans PowerPoint. Des figures libres et formées, qui connaissent les réalités locales et les codes globaux. Ce serait peut-être ça, le vrai gouvernement du Mondial. Pas celui des tribunes VIP, mais celui des tribunes diplomatiques. Et, qui sait, avec une telle équipe, on n’aura peut-être pas besoin d’attendre 2030 pour marquer un but dans la cour des grands.
Et pendant ce temps-là… ailleurs dans le Sud
Pendant que certains rêvent du Mondial, d’autres pays du Sud avancent à petits pas mais avec conviction. Le Kenya envoie ses ministres dans les forums sur le climat, le Rwanda participe activement à l’Union Africaine et l’Indonésie trace discrètement sa place dans les grandes conférences du G20. Ces pays misent sur une diplomatie active, pas uniquement événementielle. Ils savent que pour peser, il faut se montrer, parler, convaincre. Pas seulement construire. La mondialisation, ce n’est pas juste une question d’infrastructures, c’est aussi une affaire de présence et d’influence. À méditer, avant de trop croire que les gradins du 2030 suffiront à asseoir notre prestige.