On voulait baisser les prix de la viande, on a surtout relevé les températures. Entre les “ayez de la compassion !” à la télé et les chiffres qui valsent comme une entrecôte en plein souk, on se croirait dans une série politique où tout le monde parle… sauf celui censé diriger l’orchestre. Résultat ? La cacophonie est totale, et le bœuf continue à coûter un bras.

Mais voilà que l’opposition, en mode sauveur de la République (et du couscous du dimanche), demande une commission d’enquête. Le hic ? Ils sont trop peu nombreux pour lancer la machine. Et comme toujours, les grands partis dansent autour du sujet : un pas en avant, deux en arrière, et beaucoup de regards vers le plafond.

Pendant ce temps, le consommateur regarde sa barquette en promo avec la même méfiance qu’un deal trop beau pour être vrai sur Internet. La question n’est plus “où est passé le bœuf ?”, mais “où est passée l’éthique politique ?”

Dans d’autres pays, quand le prix d’un produit de base flambe sans raison valable, des institutions indépendantes interviennent rapidement. Chez nous, trois acteurs auraient pu jouer ce rôle : le Conseil de la concurrence (en hibernation ?), la justice (muette), et le Parlement (bavard mais souvent impuissant). Résultat : le citoyen paie l’addition d’une viande trop chère et d’un système d’alerte trop lent. Ce dossier relance la question d’un véritable “Conseil du pouvoir d’achat”, apolitique et réactif, pour empêcher les abus bien avant que le gigot devienne un produit de luxe.