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l’UQAM présente son ( ÉCRAN TOTAL )

Le Centre de design de l’UQAM présente l’exposition ÉCRAN TOTAL : Viralité, Simulation, Surveillance, Implosion


le Mardi 11 Mai 2021



Le Centre de design de l’UQAM présente l’exposition ÉCRAN TOTAL qui accueille pour la première fois au Canada les photographies du philosophe Jean Baudrillard, mises en dialogue avec les œuvres de Adam Basanta, Charlie Doyon, Clint Enns, Mishka Henner & Vaseem Bhatti, Penelope Umbrico et Xuan Ye. L’omniprésence des écrans dans nos sociétés et nos vies quotidiennes y est questionnée afin de dévoiler la part d’actualité et le potentiel critique, voire subversif, de la pensée du philosophe, utilisée et détournée par plusieurs générations d’artistes et designers de la scène internationale. « Plus de séparation, plus de vide, plus d’absence : on entre dans l’écran, dans l’image virtuelle sans obstacle. On entre dans sa vie comme dans un écran. On enfile sa propre vie comme une combinaison digitale » écrivait en 1996 Jean Baudrillard dans Écran Total un de ses textes les plus reconnus, dans lequel il développe des réflexions incisives sur les écrans, leurs usages et leurs viralités. Loué comme un visionnaire et critiqué pour sa radicalité, le philosophe français (1929-2007) offrait des analyses aiguës sur les relations entre l’image et la réalité, d’une étonnante actualité et dont le contexte pandémique aiguise encore l’acuité.

L’exposition

Alors que l’évolution fulgurante des pratiques visuelles témoigne de la transformation majeure de notre relation aux images, l’exposition explore l’écran comme une interface de viralité, de simulation, de surveillance et d’implosion. Si ces concepts de Jean Baudrillard ont pu s’incarner à travers une pratique photographique inscrite dans son époque – avant l’arrivée du Web 2.0 –, l’exposition propose d’en actualiser les principaux ressorts, thématiques et stratégies face aux technologies et aux enjeux contemporains. Ainsi les captations photographiques du philosophe partagent la scène et les écrans avec les installations de quatre artistes internationaux invités – Adam Basanta, Mishka Henner & Vaseem Bhatti et Penelope Umbrico – et les trois personnes lauréates du concours pour artistes et designers émergentes et émergents lancé pour l’occasion – Charlie Doyon, Clint Enns et Xuan Ye.  Les œuvres approfondissent et renouvellent, de façon critique et réflexive, les observations et intuitions du philosophe à l’ère du numérique et de la multiplication exponentielle des images.
 
ÉCRAN TOTAL propose trois expériences et médiations distinctes. La première est une exposition physique, bien « réelle », dans le Centre de design, où les œuvres côtoient la pensée et les images de Jean Baudrillard dans une forme d’attente silencieuse. La seconde se tient à l’extérieur – autour du Centre - où les œuvres exposées se dévoilent dans leur hyperréalité, exacerbant par proxy leur présence absente à l’expérience. La troisième expérience est la remédiation progressive de l’exposition sur ecrantotal.uqam.ca, où se découvre à distance et dans une dimension complètement fabriquée, celle de l’écran total qui aujourd’hui nous enveloppe.
 
Activités publiques

Dans le prolongement de l’exposition, se tiendront, entre le 18 et le 25 mai 2021, des conférences, tables rondes et ateliers qui interrogent les différents rôles et places de l’écran dans nos pratiques sociales et culturelles quotidiennes.

En français, anglais et interprétation LSQ simultanée pour les événements en français.
Informations : ecrantotal.uqam.ca
 
Biennale d’Architecture de Venise de 2021

ÉCRAN TOTAL sera inclus dans le programme des événements organisés par Arts Letters & Numbers (ALN) au Pavillon Virtuel de la Biennale d’Architecture de Venise de 2021. 
  
Biographies des artistes invités

Adam Basanta est un artiste, compositeur et interprète de musique expérimentale, né à Tel-Aviv, élevé dans la ville qu’on appelle Vancouver (située sur les terres des nations Tsleil-Waututh, Squamish et Musqueam) et maintenant basé à Tiohtiàke/Montréal. Il est titulaire d’un baccalauréat en composition musicale de l’Université Simon Fraser et d’une maîtrise interdisciplinaire en recherche-création des beaux-arts de l’Université Concordia. En plaçant les technologies au sein de relations non conventionnelles et absurdes les unes par rapport aux autres, il cherche à créer une faille dans leurs fonctionnements traditionnels, et ce, afin de réfléchir aux rôles de ces prothèses contemporaines avec lesquelles nous coexistons dans une écologie hybride. Ses œuvres ont été exposées dans diverses galeries et institutions, incluant le Musée des beaux-arts de Montréal, le Centre national des Arts de Tokyo et le Fotomuseum Winterthur en Suisse, et ont reçu plusieurs prix internationaux, dont le Japan Media Arts Prize, l’Aesthetica Art Prize et le prix Pierre-Ayot.
 
Jean Baudrillard (1929-2007)

Penseur-provocateur et philosophe de l’hyperréalité et de la simulation, Jean Baudrillard a enseigné la sociologie en France dans les universités de Nanterre et de Dauphine jusqu’en 1986. En dehors de sa lucidité visionnaire, il fut aussi photographe et capteur d’images (souvent avec un appareil photo jetable). Certaines de ses œuvres visuelles ont été exposées en Australie (Museum of Contemporary Art, Sydney, 1994), en France (Maison européenne de la photographie, Paris, 2001), en Allemagne (Kunsthalle Fridericianum, Kassel, 2004), aux États-Unis (Chateau Shatto, Los Angeles, 2019), en Chine (Power Station of Art, Shanghai, 2019) et maintenant à Montréal (Centre de design de l’UQAM), parallèlement à sa diffusion dans le pavillon virtuel de la Biennale d’architecture de Venise de 2021. Jean Baudrillard résume son propre parcours ainsi : « Pataphysicien à 20 ans, situationniste à 30, utopiste à 40, transversal à 50, viral et métaleptique à 60, toute mon histoire. »
 
Parmi ses nombreux ouvrages, on retrouve La société de consommation (1970), L’échange symbolique et la mort (1976), De la séduction (1979), Cool Memories I – V (1987 – 2005), Amérique (1986), Le crime parfait (1994), La transparence du mal (1990), D’un fragment l’autre (2001), Le pacte de lucidité ou L’intelligence du mal (2004), mais aussi le recueil d’essais Écran total (1996), qui est à l’origine de cette exposition.
   
Né à Glasgow, d’origine indienne et pakistanaise, Vaseem Bhatti vit et travaille entre Manchester et les Cornouailles. Également créditée sous les pseudonymes de EHQuestionmark et Bhatoptics, sa pratique est orientée vers la spécificité de l’objet, du concept et du processus. Par une approche qui n’est pas liée à une technique particulière, celle-ci vise à interroger les notions de façade et de superficialité, de vérité matérielle, de fétichisme et de hiérarchie, tout en testant les limites des doctrines de fonctionnalité et de goût. Il a été commissionné par les artistes et groupes d’artistes Lara Favaretto, Jake & Dinos Chapman, Banksy, Futurefarmers, Agnes Meyer-Brandis, Etoy, mais aussi par les musiciens MF Doom, Gruff Rhys, Danger Mouse, 808 State, Demdike Stare, Autechre et Matthew Herbert, et par des organisations telles que The Modernists Society, Warp Records, Lex Records, et Pentagram.
 
Charlie Doyon est une artiste interdisciplinaire basée à Tiohtiàke/Montréal, où elle étudie présentement l’histoire de l’art et les arts plastiques à l’Université Concordia. Dystopique par essence, son travail artistique combine pratiques matérielles, photographie et médias numériques pour explorer la nature paradoxale de l’isolement social dans un monde hyperconnecté — un phénomène qui a explosé en raison de la COVID-19. Elle s’intéresse à l’effet de la technologie sur le corps et à la façon dont la surconsommation d’images à travers les médias, la télévision et les plateformes sociales nous désensibilise aux situations du monde réel.
  
Clint Enns est un auteur, vidéaste et cinéaste qui vit et travaille actuellement à Tiohtiàke/Montréal. Il est titulaire d’une maîtrise en mathématiques de l’Université du Manitoba ainsi que d’une maîtrise et d’un doctorat en cinéma et en arts médiatiques de l’Université York. Si sa pratique prend souvent la forme d’images animées créées à l’aide de technologies désuètes et/ou brisées, elle s’inscrit aussi dans une démarche d’archéologie des médias, par l’assemblage de collections de photos vernaculaires, que ce soit en développant des pellicules argentiques achetées d’occasion ou en explorant des profils Flickr abandonnés depuis longtemps.
  
Né en Belgique, Mishka Henner est un artiste contemporain français basé à Manchester (Royaume-Uni). Il est titulaire d’une maîtrise en sociologie de Goldsmiths à l’Université de Londres.
 
En mettant l’accent sur l’absurdité d’une époque à laquelle tout est photographié et où chacune des images produites est archivée et rendue accessible à toutes et tous, son processus de création implique de vastes recherches documentaires combinées à une reconstruction méticuleuse de nouvelles images à partir d’éléments glanés sur Internet, des réseaux sociaux aux images satellites. Son travail prend la forme de livres, de films et d’installations multimédiatiques. Exposée au Musée McCord en 2013 et à la Fonderie Darling lors de la 13e édition du Mois de la Photo à Montréal, son œuvre a aussi fait l’objet d’expositions collectives au Musée d’art moderne à New York et au Metropolitan Museum of Art à New York, au Centre Pompidou à Paris, au Centre Pompidou-Metz, au Victoria and Albert Museum de Londres, à la Pinakothek der Moderne à Munich, à la Hasselblad Foundation à Göteborg et au Turner Contemporary à Margate. En 2013, le Centre international de la photographie lui a remis le prix Infinity pour l’art.
 
Penelope Umbrico est une photographe américaine. Diplômée de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario, elle est titulaire d’une maîtrise en pratique des arts de l’École d’arts visuels de New York, où elle enseigne dans le Département de photographie, vidéo et médias connexes. Dans le cadre de sa pratique, elle recontextualise des images sélectionnées et tirées de plateformes comme Flickr et Craigslist pour en interroger le rôle à l’ère de la culture numérique, et offrir un puissant commentaire sur la banalisation de la société de consommation. À travers ce travail de réappropriation, Umbrico crée un pont entre expressions visuelles personnelles et collectives.
 
L’œuvre d’Umbrico a été exposée, entre autres, au MoMA PS1 à New York, au Musée d’art moderne de San Francisco, à la Photographers’ Gallery de Londres et à la biennale de photographie de Daegu en Corée, et son travail est représenté dans des collections de musées du monde entier. Elle a été honorée par de nombreuses récompenses, dont une bourse du Guggenheim Fellowship et une dans le cadre du programme Smithsonian Artist Research Fellowship, et elle est également lauréate du prix Anonymous Was A Woman.
  
Xuan Ye est une artiste, musicienne et ingénieure actuellement basée à Tkarónto/Toronto. Née en Chine, Xuan Ye est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université York, d’une maîtrise en études des médias de l’Université de New York et d’une double licence en management et économie de SUIBE. X crée des installations et des performances multimédias synthétisant, tels des poèmes médiatiques, le langage, le code, le son, le corps, l’image, les données, la lumière et le temps. Son travail émet des bruits, dans l’espace spéculatif du sensorium, qui se couplent à des agentivités surhumaines (Internet, intelligence artificielle, électricité et circuits) et à des organismes non humains afin d’expérimenter le devenir du sens et de la construction du monde.
 






Mardi 11 Mai 2021

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