Les difficultés rencontrées par de grands constructeurs européens comme Audi et Volkswagen illustrent cette crise. Audi, par exemple, fermera son usine à Bruxelles, entraînant la perte de plus de 2.900 emplois. De son côté, Volkswagen envisage de réduire ses investissements dans l'électrique et pourrait supprimer jusqu'à 30.000 postes en Allemagne. Ces décisions témoignent d'une adaptation nécessaire face à un marché en déclin, où la demande pour les véhicules électriques ne répond pas aux attentes.
Parallèlement, le secteur des batteries, essentiel pour soutenir cette transition, fait face à des revers. Northvolt, un fournisseur clé, a annoncé des réductions d'effectifs et la suspension de projets d'expansion. Les prévisions de production de batteries lithium-ion en Europe d'ici 2030 sont désormais menacées, avec des retards et des réductions anticipés.
Les infrastructures de recharge, quant à elles, sont bien en deçà des objectifs fixés par la Commission européenne. Selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), il faudrait multiplier par huit le nombre de bornes de recharge pour respecter les délais. Ce manque d'infrastructures, couplé à la forte dépendance de l'Europe aux importations de batteries, notamment de Chine, complique davantage la situation.
Face à ces défis, des pays comme l'Italie et l'Allemagne appellent à un réexamen urgent de l'interdiction de vente de voitures à moteur thermique. Le ministre italien des Entreprises a exprimé ses craintes quant à la menace que représente cette politique pour des centaines de milliers d'emplois en Europe. Alors que la Commission européenne doit trancher sur ces questions cruciales, les constructeurs automobiles adoptent une approche pragmatique, maintenant leurs motorisations thermiques tout en développant leur offre électrique. Dans ce contexte, la relance de la compétitivité de l'industrie européenne pourrait entrer en conflit avec les objectifs écologiques, rendant l'avenir de la voiture électrique en Europe incertain.