Par Rachid Boufous
Toutefois cette victoire de l’athlète algérienne n’est pas du goût de beaucoup de « puissants ». Georgina Meloni, la cheffe du gouvernement italien a dénoncé «un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité». «Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines», a-t-elle dit, selon une vidéo postée sur X après le combat.
Mais aussi Elon Musk, Trump et beaucoup de médias occidentaux lui sont tombés dessus. Motif : Imane Khelif n'est pas un athlète trans mais une boxeuse née femme, « hyperandrogène », avec des taux d'hormones masculine élevés…
De ce fait et malgré sa qualification aux jeux par le CIO qui a estimé qu’elle « remplissait les conditions requises » pour mener ses combats de boxe, Imane continue de déranger beaucoup de monde.
Certains vont jusqu’à accuser le comité olympique de favoriser les transgenres et les transsexuels, dans la droite ligne des critiques qui ont suivi l’organisation des festivités d’ouverture des jeux de Paris, qui ont vu des dragqueens et des trans exécuter des numéros artistiques.
Ce discours clairement misogyne et homophobe, trouve de plus en plus d’échos dans un monde qui n’arrive plus à tolérer la différence et veut imposer une uniformité des genres. Pourtant Imane est loin de tout ça. C’est une femme, biologiquement et génétiquement, avérée. Son tort, est d’avoir un corps qui produit trop de testostérone et de ce fait, elle serait dopée à « l’insu de son plein gré »…
C’est une attitude stupide et misogyne à l’encontre de toutes les femmes. Les femmes ne choisissent pas de naître avec telle ou telle spécificité génétique ou hormonale. Et ce n’est pas pour autant que l’on doit les condamner à être ce qu’elles ne sont pas, juste parce que leur corps ou leur têtes nous dérangent.
Je suis certain que si Imane était italienne, Meloni la défendrait bec et ongle contre la misogynie ambiante.
Sauf que Imane est une femme algérienne, arabe et musulmane, donc susceptible d’être, aux yeux de ses détracteurs occidentaux, une « tricheuse en puissance » malgré elle.
Si Imane avait décidé de faire une prière sur le ring ou juste prononcer un tonitruant « Allahou Akbar » après chaque match, on l’aurait vite accusée de terrorisme et autres gracieusetés islamophobes du même genre… On connaît à présent la musique du racisme ambiant.
Hélas, la femme continue de subir des remarques sexistes et misogynes, au sport comme ailleurs. Et tous les prétextes sont bons pour la condamner. Et pas que la femme d’ailleurs. Tout ce qui est différent dérange la « doxa uniformiste ». On cherche à uniformiser les êtres humains pour qu’ils soient tous pareils et répondent à des « canons » qui n’ont jamais existé par le passé.
Pourtant c’est la différence qui fait la richesse des civilisations. Sauf en occident où la « femme à barbe » ou Saartjie Baartman, la fameuse « Vénus hottentote » avec son immense derrière, ont longtemps constitué des curiosité des cirques et autres zoos humains…
Actuellement, dès que l’on exprime une idée, une attitude ou une façon d’être qui ne rentre pas dans les petites têtes étriquées des pourfendeurs de la différence, on subit les quolibets, les jugements assassins, les insultes et la violence verbale et physique.
On n’aime pas la différence, car elle dérange les certitudes bigotes de la pensée mondiale d’extrême droite, qui pollue de plus en plus, les esprits et qui fait son chemin partout, comme un venin mortel.
Dans quelques années et à ce rythme, plus rien ne sera possible, même de penser différemment. L’humanité est malade de son propre progrès. Les humains ne s’acceptent plus, alors que les chromosomes sont eux-mêmes différents et alors que la nature porte en elle-même ces différences.
Et c’est dommage que des intellectuels respectables et des hommes et femmes politiques en vue, combattent ces différences de genre humain.
Et ce n’est pas une hypothétique crise des valeurs qui en est la cause, mais une crise des idées. On ne réfléchit plus, on ne scrute plus les changements sociétaux comme avant.
Les intellectuels ont quitté la scène de la pensée pour celle du divertissement, du show, du buzz, des petites phrases courtes et assassines que les journalistes reprennent sans discernement ni réserve…
Pourtant, nous assistons à de grands bouleversements dans les rapports humains, dans la gouvernance, dans la cité. On ne cherche même plus à comprendre ce qui se passe. On subit.
Aujourd’hui ce sont les journalistes qui pensent sur les plateaux de télévision, au lieu de se contenter d’informer et d’analyser cette même information.
Aujourd’hui, ce sont les influenceurs et influenceuses à deux balles, qui décident de ce que les autres doivent penser et sont suivis par des millions de moutons de Panurge.
Aujourd’hui, ce sont les politiciens qui décident de ce qu’il faut faire, alors qu’ils ne savent même pas ce qu’ils font.
Aujourd’hui, ce sont les chefs d’entreprises qui dictent la pensée générale aux masses de consommateurs que nous sommes devenus et nous dictent quoi mettre, quoi manger, quoi boire et tant pis si c’est produit par des esclaves en Chine ou que ça produit des maladies incurables, Big Pharma est là pour nous vendre des médicaments qui ne soignent rien…
Et pourtant tout ce beau monde devrait laisser le monde penser librement, vivre librement, mourir librement…
Personne ne devrait édicter à autrui comment il doit être sur terre. La loi et la religion le font déjà de manière coercitive et punitive.
Le choix d’exister comme bon leur semble, devient de plus en plus problématique à tous les humains sur terre. Il y’a quelque chose de pourri sur terre, qu’il va falloir éradiquer d’urgence si nous voulons continuer de vivre ensemble …
Vive la différence et Vivement le Grand Reset !
Rédigé par Rachid Boufous