Par Adnan Debbarh Essayiste politique
Pour les historiens de la durée, vingt-cinq années de règne suffisent pour interroger les réalisations.
Les 25 premières années du règne du roi Mohamed VI auront contribué à changer les rapports du Marocain à l’espace. Ayant enduré quatre siècles de relatif isolement, les Marocains ont développé une mentalité «insulaire» vis-à-vis de l’étranger et même, dans une certaine mesure, entre les régions à l’intérieur.
Active, la diplomatie conduite par le Souverain a ouvert d’autres horizons, multiplié nos partenaires. Nous sommes désormais présents dans les cinq continents, avec des accords de libre-échange, des flux commerciaux, des ambassades, des consulats, des lignes aériennes et des ressources humaines. À l’intérieur, nous nous sommes réapproprié notre part de Méditerranée après une longue absence. Réconciliation avec les populations, nouveaux ports, tourisme, industrie… la physionomie des territoires du Nord a été transformée.
Les avancées de la régionalisation, les routes, l’électrification, les moyens de transport et les télécommunications ont ouvert de nouvelles opportunités pour les territoires, les rendant plus attrayants, et chassé le sentiment de marginalisation chez leurs habitants.
Le séisme d’Al Haouz a été l’occasion d’une réconciliation avec la montagne, d’en faire un espace de développement et non plus un simple refuge. Même dynamique pour la mer: l’Atlantique est devenu un espace d’ouvertures et d’opportunités, après avoir été de longs siècles un vecteur de peurs et d’angoisses.
Les progrès multiples réalisés au Sahara marocain ont eux aussi contribué à changer les mentalités sur la «stérilité naturelle» des territoires arides.
La population au Maroc a connu des évolutions positives notoires durant ces vingt-cinq dernières années. Elle a augmenté de 10 millions en nombre, son taux de reproduction de 2,3 permet une croissance positive de 1% par an et la durée moyenne de vie a gagné 10 ans, passant de 67 à 77 ans. C’est une population qui est bien vaccinée (>95%), chez qui on ne retrouve pratiquement plus de rougeole, poliomyélite ou méningite. Le taux de mortalité infantile a baissé par rapport au voisinage, et le taux de suicide est aussi relativement bas. Bien que des efforts restent à faire, c’est une population plus alphabétisée et mieux soignée.
La richesse nominale produite par le Maroc (PIB) a été multipliée par 3,5 entre 2000 et 2023 et le revenu par habitant a été multiplié par 2,5 sur la même période. Le taux d’ouverture de l’économie (échanges extérieurs/PIB) est passé de 25 à 45%, avec une diversification notable de nos exportations. L’industrie occupe désormais la première place des exportations grâce à l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire et le textile. Le tourisme s’est développé et les transferts des Marocains du monde se sont accrus. L’investissement public, indicateur principal du niveau de présence de l’État dans l’économie, a été multiplié par 4,5 sur un quart de siècle, passant de 70 milliards à 330 milliards de dirhams.
L’autre volet de l’intervention de l’État, le champ social, s’est substantiellement renforcé avec l’ambitieux projet d’État social. Porté à son aboutissement, ce projet va faire changer chez beaucoup de Marocains leur vision craintive de l’État, véhiculée depuis la nuit des temps. D’un appareil de contrôle externe, l’État s’est transformé en un organe d’assistance et d’accompagnement. Le Marocain va s’approprier l’État avec toute la légitimité politique qui en découle.
Le Maroc de 2000 à 2024 s’est davantage urbanisé, on dénombre plus de 24 millions de Marocains vivant dans les villes, soit 64% de la population. L’urbanisation, quelle que soit sa cause, transforme la société de manière complexe et multidimensionnelle et pose de nombreux défis. Un effort important a été fourni pour mettre en place de nouvelles infrastructures et de nouveaux projets urbains, tout en tenant compte de la durabilité environnementale et des inégalités socio-économiques qui peuvent se déclarer. La gestion équilibrée et inclusive de l’urbanisation mise en place dans les principales villes du Royaume commence à donner ses fruits.
Comment terminer cette première partie de la série de chroniques sur 25 années de règne du roi Mohamed VI sans évoquer la dimension culturelle et ses avancées? La réappropriation de la culture et la langue amazighe et les découvertes archéologiques sont venues enrichir le patrimoine national. La construction de théâtres, la multiplication des musées, la mise en valeur de notre artisanat, le développement de l’industrie culturelle à travers les divers festivals et la libéralisation des médias ont marqué l’imaginaire collectif des Marocains. Avec un plus notable, une affirmation plus prononcée et plus construite de notre identité nationale.
Espace, population, économie, société, urbanisation et culture, des champs ayant connu une profonde mutation durant ces vingt-cinq années de règne. Une simple chronique ne peut qu’effleurer le sujet. À suivre.
Par Adnan Debbarh / firstly on fr.le360.ma/
Les 25 premières années du règne du roi Mohamed VI auront contribué à changer les rapports du Marocain à l’espace. Ayant enduré quatre siècles de relatif isolement, les Marocains ont développé une mentalité «insulaire» vis-à-vis de l’étranger et même, dans une certaine mesure, entre les régions à l’intérieur.
Active, la diplomatie conduite par le Souverain a ouvert d’autres horizons, multiplié nos partenaires. Nous sommes désormais présents dans les cinq continents, avec des accords de libre-échange, des flux commerciaux, des ambassades, des consulats, des lignes aériennes et des ressources humaines. À l’intérieur, nous nous sommes réapproprié notre part de Méditerranée après une longue absence. Réconciliation avec les populations, nouveaux ports, tourisme, industrie… la physionomie des territoires du Nord a été transformée.
Les avancées de la régionalisation, les routes, l’électrification, les moyens de transport et les télécommunications ont ouvert de nouvelles opportunités pour les territoires, les rendant plus attrayants, et chassé le sentiment de marginalisation chez leurs habitants.
Le séisme d’Al Haouz a été l’occasion d’une réconciliation avec la montagne, d’en faire un espace de développement et non plus un simple refuge. Même dynamique pour la mer: l’Atlantique est devenu un espace d’ouvertures et d’opportunités, après avoir été de longs siècles un vecteur de peurs et d’angoisses.
Les progrès multiples réalisés au Sahara marocain ont eux aussi contribué à changer les mentalités sur la «stérilité naturelle» des territoires arides.
La population au Maroc a connu des évolutions positives notoires durant ces vingt-cinq dernières années. Elle a augmenté de 10 millions en nombre, son taux de reproduction de 2,3 permet une croissance positive de 1% par an et la durée moyenne de vie a gagné 10 ans, passant de 67 à 77 ans. C’est une population qui est bien vaccinée (>95%), chez qui on ne retrouve pratiquement plus de rougeole, poliomyélite ou méningite. Le taux de mortalité infantile a baissé par rapport au voisinage, et le taux de suicide est aussi relativement bas. Bien que des efforts restent à faire, c’est une population plus alphabétisée et mieux soignée.
La richesse nominale produite par le Maroc (PIB) a été multipliée par 3,5 entre 2000 et 2023 et le revenu par habitant a été multiplié par 2,5 sur la même période. Le taux d’ouverture de l’économie (échanges extérieurs/PIB) est passé de 25 à 45%, avec une diversification notable de nos exportations. L’industrie occupe désormais la première place des exportations grâce à l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire et le textile. Le tourisme s’est développé et les transferts des Marocains du monde se sont accrus. L’investissement public, indicateur principal du niveau de présence de l’État dans l’économie, a été multiplié par 4,5 sur un quart de siècle, passant de 70 milliards à 330 milliards de dirhams.
L’autre volet de l’intervention de l’État, le champ social, s’est substantiellement renforcé avec l’ambitieux projet d’État social. Porté à son aboutissement, ce projet va faire changer chez beaucoup de Marocains leur vision craintive de l’État, véhiculée depuis la nuit des temps. D’un appareil de contrôle externe, l’État s’est transformé en un organe d’assistance et d’accompagnement. Le Marocain va s’approprier l’État avec toute la légitimité politique qui en découle.
Le Maroc de 2000 à 2024 s’est davantage urbanisé, on dénombre plus de 24 millions de Marocains vivant dans les villes, soit 64% de la population. L’urbanisation, quelle que soit sa cause, transforme la société de manière complexe et multidimensionnelle et pose de nombreux défis. Un effort important a été fourni pour mettre en place de nouvelles infrastructures et de nouveaux projets urbains, tout en tenant compte de la durabilité environnementale et des inégalités socio-économiques qui peuvent se déclarer. La gestion équilibrée et inclusive de l’urbanisation mise en place dans les principales villes du Royaume commence à donner ses fruits.
Comment terminer cette première partie de la série de chroniques sur 25 années de règne du roi Mohamed VI sans évoquer la dimension culturelle et ses avancées? La réappropriation de la culture et la langue amazighe et les découvertes archéologiques sont venues enrichir le patrimoine national. La construction de théâtres, la multiplication des musées, la mise en valeur de notre artisanat, le développement de l’industrie culturelle à travers les divers festivals et la libéralisation des médias ont marqué l’imaginaire collectif des Marocains. Avec un plus notable, une affirmation plus prononcée et plus construite de notre identité nationale.
Espace, population, économie, société, urbanisation et culture, des champs ayant connu une profonde mutation durant ces vingt-cinq années de règne. Une simple chronique ne peut qu’effleurer le sujet. À suivre.
Par Adnan Debbarh / firstly on fr.le360.ma/