La Mer de Chine est actuellement l'une des zones de tension les plus risquées au monde
« Attendre en se reposant que l’ennemi s’épuise », tel est le 4ème des « 36 stratagèmes », célèbre traité de stratégie chinois datant du temps de la dynastie Ming.
Les Etats-Unis sont conscients que c’est la démarche actuellement adoptée par la Chine à leur encontre et ceci les met drôlement en rogne.
Taïwan a été invité par les Etats-Unis à participer, avec 109 autres pays, au Sommet pour la démocratie, qui va se tenir virtuellement en décembre. Pékin s’en est offusqué et les médias en ont fait leurs choux gras.
Le Covid ne fait plus recette, alors que commenter la crise énergétique ou de l’inflation est trop déprimant, aussi, va pour un scénario de guerre hollywoodien, histoire d’anesthésier les citoyens-consommateurs, vaccinés ou pas.
Les Etats-Unis sont conscients que c’est la démarche actuellement adoptée par la Chine à leur encontre et ceci les met drôlement en rogne.
Taïwan a été invité par les Etats-Unis à participer, avec 109 autres pays, au Sommet pour la démocratie, qui va se tenir virtuellement en décembre. Pékin s’en est offusqué et les médias en ont fait leurs choux gras.
Le Covid ne fait plus recette, alors que commenter la crise énergétique ou de l’inflation est trop déprimant, aussi, va pour un scénario de guerre hollywoodien, histoire d’anesthésier les citoyens-consommateurs, vaccinés ou pas.
Une partie de ‘Go’
Pour résumer la situation, imaginez Mao Tsé-toung, président du Parti communiste chinois de 1943 à 1976, attablé avec le Général Tchang Kaï-Chek, président de la République de Chine de 1943 à 1975, autour d’une partie de ‘Go’ (jeu de stratégie chinois).
Assis en spectateur, Richard Nixon, président des Etats-Unis de 1969 à 1974, qui avait reconnu, en 1972, l’existence d’une seule Chine, même si avec deux gouvernement, l’un communiste sur le continent, l’autre démocratique à Taïwan.
A ses côtés Henry Kissinger, secrétaire d’Etat (1973-1977) et conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis (1969-1975), le géopoliticien qui a su placer un coin entre la Chine et l’URSS, les deux plus grandes puissances communistes de l’époque.
L’instabilité durable était, alors, astucieusement entretenue par les Américains en Asie de l’Est.
Assis en spectateur, Richard Nixon, président des Etats-Unis de 1969 à 1974, qui avait reconnu, en 1972, l’existence d’une seule Chine, même si avec deux gouvernement, l’un communiste sur le continent, l’autre démocratique à Taïwan.
A ses côtés Henry Kissinger, secrétaire d’Etat (1973-1977) et conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis (1969-1975), le géopoliticien qui a su placer un coin entre la Chine et l’URSS, les deux plus grandes puissances communistes de l’époque.
L’instabilité durable était, alors, astucieusement entretenue par les Américains en Asie de l’Est.
Chinoiseries
Les petits camarades de Mao étaient, en effet, parvenus à chasser du pouvoir les nationalistes du parti Kuomintang, menés par le Général Tchang Kaï-Chek, qui ont du se replier avec armes et bagages sur l’île chinoise de Taïwan, autrefois appelée Formose par les Portugais.
Depuis lors, la partie a été gelée, Pékin misant sur le temps pour se réapproprier Taïwan, dont les dirigeants ont cessé de rêver, depuis longtemps, de débarquer un jour sur le continent pour reprendre le pouvoir aux communistes.
Les Américains, pour leur part, étaient bien contents d’exploiter cette situation juridiquement floue pour maintenir une tête de pont ‘démocratique’ à 150 kms de la Chine communiste.
Aussi, quand Joe Biden s’approche de la table des joueurs et essaye de placer ses pions comme sur un jeu d’échec, le subtil équilibre savamment mis en place depuis près d’un demi-siècle semble menacé.
Depuis lors, la partie a été gelée, Pékin misant sur le temps pour se réapproprier Taïwan, dont les dirigeants ont cessé de rêver, depuis longtemps, de débarquer un jour sur le continent pour reprendre le pouvoir aux communistes.
Les Américains, pour leur part, étaient bien contents d’exploiter cette situation juridiquement floue pour maintenir une tête de pont ‘démocratique’ à 150 kms de la Chine communiste.
Aussi, quand Joe Biden s’approche de la table des joueurs et essaye de placer ses pions comme sur un jeu d’échec, le subtil équilibre savamment mis en place depuis près d’un demi-siècle semble menacé.
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Avoir les moyens de sa politique
Promettre à Taïwan la couverture des Etats-Unis en cas d’agression chinoise, c’est peut être bon pour remonter la côte de popularité en déclin du président américain, mais aucun expert militaire n’a prit les déclarations de Joe Biden à ce sujet au sérieux.
Pékin n’a peut être pas (encore ?) les moyens militaires nécessaires pour envahir Taïwan, mais elle dispose sûrement déjà d’un arsenal suffisant pour dissuader tout adversaire.
Des salves continues de missiles antinavires chinois tirés sur les porte-avions américains est la partie prendrait alors l’allure d’un jeu de quille. La Chine dispose également de quatre divisions de défense contre-aérienne dotées de S400 russes.
Pour les généraux américains, ce n’est donc même pas la peine d’y penser. A moins de passer directement à l’option nucléaire.
Mais là encore, le récent test par la Chine d’un missile de croisière hypersonique, aussi peu précis soit-il, démontre que la puissance asiatique a réalisé des progrès technologiques dans le domaine militaire que les Etats-Unis peinent à rattraper.
Pékin n’a peut être pas (encore ?) les moyens militaires nécessaires pour envahir Taïwan, mais elle dispose sûrement déjà d’un arsenal suffisant pour dissuader tout adversaire.
Des salves continues de missiles antinavires chinois tirés sur les porte-avions américains est la partie prendrait alors l’allure d’un jeu de quille. La Chine dispose également de quatre divisions de défense contre-aérienne dotées de S400 russes.
Pour les généraux américains, ce n’est donc même pas la peine d’y penser. A moins de passer directement à l’option nucléaire.
Mais là encore, le récent test par la Chine d’un missile de croisière hypersonique, aussi peu précis soit-il, démontre que la puissance asiatique a réalisé des progrès technologiques dans le domaine militaire que les Etats-Unis peinent à rattraper.
Se tenir par la barbichette
Pour revenir dans le monde réel, il faut être naïf pour s’imaginer que les Etats-Unis iront plus loin que l’escalade verbale contre la Chine, son second créancier étranger. Que Pékin vienne à liquider ses avoirs en bons du Trésor US et Washington déclare faillite.
Les Chinois, non plus, n’ont pas intérêt à en venir aux poings avec les Américains, même s’ils sont capables de se défendre, parce qu’alors, ils peuvent mettre une croix sur plus de 1.100 milliards de dollars de créances.
D’ailleurs, on ne fait pas la guerre à un bon client, les Etats-Unis étant le 3ème marché pour les produits chinois, après ceux des pays d’Asie et de l’Union européenne.
Au jeu de ‘go’, chaque joueur essaye de cerner les pions de l’adversaire avec les siens pour gagner la partie. La Chine, qui a des relations stratégiques avec la Russie, malgré leurs quelques différents, étend par ailleurs ses tentacules autour de l’Eurasie, à travers son projet de nouvelles Routes de la soie.
Les Chinois, non plus, n’ont pas intérêt à en venir aux poings avec les Américains, même s’ils sont capables de se défendre, parce qu’alors, ils peuvent mettre une croix sur plus de 1.100 milliards de dollars de créances.
D’ailleurs, on ne fait pas la guerre à un bon client, les Etats-Unis étant le 3ème marché pour les produits chinois, après ceux des pays d’Asie et de l’Union européenne.
Au jeu de ‘go’, chaque joueur essaye de cerner les pions de l’adversaire avec les siens pour gagner la partie. La Chine, qui a des relations stratégiques avec la Russie, malgré leurs quelques différents, étend par ailleurs ses tentacules autour de l’Eurasie, à travers son projet de nouvelles Routes de la soie.
Se planter contre une montagne
La stratégie d’endiguement de la Chine déployée par les Etats-Unis, à travers la Corée du Sud, le Japon et Taïwan, les Philippines et le Viêtnam étant beaucoup plus tièdes, soutenue à l’arrière par la nouvelle alliance anglo-saxonne Aukus (Etats-Unis, Grande Bretagne, Australie), n’est vraiment tenable qu’à la condition d’être figée.
Avancer ses pièces sur l’échiquier de la Mer de Chine pour entretenir l’illusion du parapluie américain de protection auprès des alliés et gagner quelques points de sondage sur le plan interne n’est pas vraiment une politique avisée.
Le 2 octobre dernier, un sous-marin américain de la classe Seawolf, l’USS Connecticut, a heurté un fond marin en Mer de Chine, soit parce que les cartographes de l’US Navy ont mal fait leur travail, soit parce que la qualité du commandement de l’équipage laissait à désirer.
Toujours est-il qu’il s’en ai fallu de peu pour que l’incident tourne au désastre dans une zone hautement sensible.
A force de chinoiseries, Joe Biden risque d’en perdre son mandarin.
Avancer ses pièces sur l’échiquier de la Mer de Chine pour entretenir l’illusion du parapluie américain de protection auprès des alliés et gagner quelques points de sondage sur le plan interne n’est pas vraiment une politique avisée.
Le 2 octobre dernier, un sous-marin américain de la classe Seawolf, l’USS Connecticut, a heurté un fond marin en Mer de Chine, soit parce que les cartographes de l’US Navy ont mal fait leur travail, soit parce que la qualité du commandement de l’équipage laissait à désirer.
Toujours est-il qu’il s’en ai fallu de peu pour que l’incident tourne au désastre dans une zone hautement sensible.
A force de chinoiseries, Joe Biden risque d’en perdre son mandarin.