D'un souci l'autre
Une autre paire de manche que celle qui pend au souci du Marocain, in extenso, citoyen du monde. un souci gros comme quatre, malléable à regret, à la torsion liberticide, aux déclinaisons avariées à force d’usure linguiste, mais dont la souche est une et indivisible: La Covid-19.
Une paire flottante, excentrique, à la mesure de la perdition citoyenne, projetée, plutôt catapultée malgré son présent rongé par l’arbitraire, dans un futur taciturne, au mieux allusif. Un futur sous pancarte d’une question crochetée à nous enquiquiner, estropiée du point, car faire le point serait une chimère : « Le vaccin est-il obligatoire ? ».
Quoi qu’il en coûte…
Acculés au pied de toute chose, chevillés à l’idée en bloc de donner un coup de branle à la marche économique, ou à la charrette de vie, certains font sacre de tout remède, fichent le feu chez nombre d’individus permissifs et boisés, pourvu que le cauchemar brûle et que vienne la lumière.
Les médias tracent, furtifs, ce qui revient dans leur expression asticotée, remâchée, comme le bout du tunnel. Une course de démesures s’éprend de ce qui reste, se traduit dans l’effort d’un verbiage simplet : « Nous voulons un remède à tout prix ».
Immunité sous-traitée
D’autres, par cynisme ou par mégarde, se requinquent de leur leitmotiv habituel : « On verra ! ». De ces adeptes de l’attentisme, soucieux de vérifier la prouesse du vaccin encensé par l’espoir, d’abord dans la chair de leurs prochains, ensuite dans le vocabulaire de leur réflexion.
Car cela ne suffirait pas, c’est que leur choix est loin d’être binaire. Preuve en est que ces curieux-là, et des nôtres, abondent dans un sens à pépins, loin de déboucher sur un « oui » court et tranché. Ces vétilleux d’une trempe à n’en plus finir, avancent, chiffres à l’appui, qu’en définitive, l’immunité de la populace, fera la leur.
Comme qui dirait un sous-traitement immunitaire. En clair, une vaccination en masse rongera, et de beaucoup, dans leur éventuelle contagion.
Vaccin ou machin ?
Mais auraient-ils le choix ? Il est des individus à cheval sur la matière légale, qui présument que, sous la houlette de la santé publique, le décor serait déjà planté, que l’obligation serait de mise. Une obligation d’abord sous-tendue par la conservation du prochain. Et que si chacun tablait sur l’immunisation de l’autre, et que cela fut du ressort de tout un chacun, personne ne se vaccinerait ou presque.
D’autres, adeptes des circuits sinueux, de la marche contournée, qui versent plutôt du côté de la carotte que celui du bâton, voient le vaccin comme un maître chanteur qui nous opposerait sur le bras d’une balance, un gros ballot où s’entremêlent le travail, les études, le voyage, documents administratifs, et tout le tintamarre, sur l’autre bras, ce refus ostentatoire qui parade nihiliste et taquin. En clair, vaccin ou machin ?
Oui, mais lequel ?
Une fois cette étape franchie, et par les plus téméraires, supposé qu’ils veuillent s’arracher un temps à leur cocon national, jeter leur ancre sur un coin de la carte, prenons la ville des lumières.
Seraient-ils autorisés à fouler le territoire français s’étant fait inoculés au vaccin Sinopharm plutôt que Pfizer ? Ou suffirait-il qu’un vaccin soit accréditée par L’OMS pour abréger les sensibilités qui s’activent autour des vaccins étiquetés de labos divers ? Affaire à suivre.
Hicham Aboumerrouane / Arrissala / Lodj