23 septembre 2024 – Le Liban fait face à une intensification sans précédent des frappes israéliennes, tandis que le Hezbollah riposte en lançant une pluie de roquettes sur le nord d'Israël. La situation humanitaire et militaire dans le pays est critique. Les estimations israéliennes indiquent que la moitié des missiles à longue et moyenne portée du Hezbollah auraient été détruits dans les récentes frappes, mais le Hezbollah reste résilient, ayant tiré 210 roquettes depuis le début de la journée.
Les sirènes ont retenti à Haïfa et dans plusieurs autres villes du nord d'Israël, forçant des centaines de résidents à courir vers des abris. Le réseau de diffusion israélien a confirmé que des avions de chasse israéliens avaient effectué 650 sorties aériennes au cours des dernières 24 heures, visant plus de 1 100 cibles au Liban, particulièrement les positions présumées du Hezbollah dans le sud du pays et autour de Beyrouth.
Le Hezbollah, loin d'être affaibli, continue de riposter avec une violence accrue. Les roquettes qu’il a lancées sur Haïfa et d'autres villes israéliennes ont provoqué plusieurs blessés et renforcent la gravité du conflit, qui semble désormais échapper à tout contrôle. Les scènes de civils courant pour se mettre à l’abri dans les deux pays deviennent tristement courantes, rappelant les heures sombres des guerres précédentes.
Une situation humanitaire désastreuse
Au Liban, la situation humanitaire se dégrade rapidement. Dr. Tania Baban, directrice de l'ONG MedGlobal, a déclaré à CNN que plus de 100 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'offensive. Les organisations humanitaires sur le terrain, comme MedGlobal, s'efforcent de fournir des kits alimentaires, des produits d'hygiène et des kits de dignité pour les femmes et les jeunes filles. Les écoles et instituts publics sont transformés en abris de fortune, accueillant des familles qui ont fui les zones de combat.
Dr. Baban souligne l’urgence de la situation : « Ces scènes ne devraient pas être normalisées. Chaque minute qui passe augmente le nombre de déplacés. Nous cartographions actuellement les écoles pour héberger ces familles. » L'appel aux secours résonne tandis que les frappes israéliennes ne montrent aucun signe d’apaisement.
Réactions internationales et craintes d'une guerre régionale
Les réactions internationales commencent à se faire entendre face à l’escalade dramatique du conflit. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit profondément alarmé par le nombre croissant de victimes civiles, réclamant un cessez-le-feu immédiat. Ayman Safadi, ministre jordanien des Affaires étrangères, a exhorté le Conseil de sécurité à intervenir pour mettre fin à l'agression israélienne. Selon lui, Israël pousse la région vers une guerre totale, une crainte partagée par de nombreux acteurs internationaux.
Du côté de l’Iran, la condamnation est tout aussi virulente. Le président iranien a déclaré que l'escalade israélienne est une réponse directe aux appels à la retenue et aux négociations, la qualifiant de « fou ». Il a averti que l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran par les forces israéliennes « ne restera pas sans réponse » et que l’Iran reste prêt à soutenir le Hezbollah dans cette bataille. Le président iranien a ajouté que la seule voie pour la paix et la stabilité dans la région est l'arrêt immédiat des crimes israéliens au Liban, à Gaza, et dans d'autres régions.
Les États-Unis appellent à la désescalade
À Washington, le président Joe Biden a indiqué qu'il suivait de près la situation et qu'il travaillait à une désescalade entre Israël et le Liban. Cependant, cette tentative de médiation reste pour le moment inefficace, alors que le Pentagone a confirmé l'envoi de renforts supplémentaires au Moyen-Orient en réponse à la détérioration rapide de la situation. Les États-Unis se retrouvent ainsi dans une posture délicate, cherchant à calmer les tensions tout en soutenant Israël dans ses actions militaires.
Un conflit qui échappe à tout contrôle
L’armée israélienne a annoncé qu'elle se prépare aux « prochaines phases » de l'offensive contre le Hezbollah, alors que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que l’objectif était de « détruire les capacités militaires du Hezbollah accumulées depuis 20 ans ». Ces déclarations laissent peu d’espoir pour une trêve à court terme, alors que le spectre d'une guerre régionale plus vaste se profile.
Les appels internationaux à la retenue semblent de plus en plus éloignés de la réalité du terrain, où la destruction et les souffrances humaines s’intensifient. Les civils libanais et israéliens, pris au piège de cette violence, sont les premières victimes de cette guerre implacable.