Saveurs d’Orient
La narrative à ce sujet tourne autour des obligations contenues dans ledit accord, que l’Iran ne respecte plus. Pas besoin de souligner qu’un tel argument ne tient pas la route.
Ce sont les Etats-Unis qui ont dénoncé l’accord en premier, sachant aussi que ledit accord stipule que si l’une des parties ne respecte pas ses engagements, l’autre est en droit de revenir également sur les siens.
Mollahs Shahs
Tout entêtement de Téhéran à continuer de soutenir le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, les Houtis du Yémen et autres joyeux lurons du même acabit sévissant en Irak ou ailleurs signifierait plus d’hostilité de la part de Washington.
Les 17 miliciens chiites irakiens tués dans le bombardement mené par les Américains, le 25 février aux frontières entre la Syrie et l’Irak, est un message adressé à Téhéran autant qu’à Tel-Aviv. La voie d’approvisionnement terrestre du Hezbollah par l’Iran est ciblée.
Faux calculs
Hassan Rohani s’était fait élire et réélire, en 2013 et 2017, sur la promesse d’un accord avec les Etats-Unis qui allait permettre la levée des sanctions et pouvoir relancer ainsi l’économie.
L’éventuel échec électoral du courant des réformateurs iraniens, que Rohani représente, sonnerait le glas de toute possibilité d’entente avec les Etats-Unis. Mais cela ne voudra pas dire pour autant une guerre contre l’Iran.
Les Américains savent parfaitement que les Iraniens sont capables d’infliger de lourdes pertes à leurs alliés dans la région. Et avec la présence prochainement renforcée de troupes de l’OTAN en Irak, la liste des cibles pour les missiles iraniens ne fera que s’enrichir.
Faîtes la guerre, pas la paix
Depuis la conclusion de l’accord entre les Etats-Unis et les Talibans, le 29 avril 2020 à Doha, au Qatar, ces derniers se contentaient de s’en prendre aux (piètres) soldats de l’armée afghane, formés par les Américains.
Si les soldats et mercenaires américains ne ramassent pas leurs paquetages et détalent à la date convenue, ils vont redevenir des cibles pour les Talibans.
Quant à prétendre gagner cette guerre contre les insurgés afghans, il faut juste rappeler que même avec près de 100.000 paires de bottes sur le terrain, les pays de l’OTAN n’y sont pas parvenu, en quelque 20 années d’affrontements.
Ignorants de l’Histoire
Le grand problème qui se pose avec les insurgés afghans est qu’ils sont trop primitifs pour être sensibles aux chants de sirènes des médias et agences de communication d’Occident.
Ces incultes, au lieu d’écouter l’ode à la démocratie et d’y croire aveuglément, s’évertuent à voir les dirigeants afghans installés par les Américains au pouvoir, à Kaboul, pour ce qu’ils sont : des seigneurs de la guerre narcotrafiquants et corrompus.
Il faut avouer que les Démocrates ont été très déçus par la politique extérieure de Donald Trump. Contrairement à ses prédécesseurs, dont le Nobel de la paix Barack Obama, il n’a déclenché aucun nouveau conflit armé. Peut-on imaginer pire atteinte à la démocratie et aux droits de l’Homme ?
Dans les pattes de l’Ours
Aussi, Joe Biden veille à combler cette lacune. Avec son pote, le prétendant au titre de sultan néo-ottoman Erdogan, qu’il aime d’ailleurs tellement qu’il a déjà commencé à livrer des armes de pointe aux séparatistes kurdes, le président américain compte convaincre Volodymyr Zelensky, l’ancien comique devenu président de l’Ukraine, de rallumer le conflit du Donbass.
La déroute totale de l’armée ukrainienne, formée par les Américains, ne fait, pour les experts militaires, aucun doute face à l’armée russe. Il existe même un risque réel que Moscou refasse le coup de la Crimée, en 2014 : intégrer les provinces ukrainiennes russophones dans son territoire.
C’est ce qui fait que jusqu’à présent, les habitants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dorment encore en paix.
Les dollars de la gloire
Tant qu’on ne demande pas aux généraux américains de gagner une guerre contre une armée bien équipée, pourquoi se priver de bonnes commissions ? Pour amuser la galerie, il y a toujours moyen de taper sur des petits poucets.
Par Ahmed NAJI
(*) Mars est le dieu de la guerre dans la mythologie romaine