À quelques mois de l’Aïd al-Adha 2025, les prix des moutons s’annoncent nettement plus élevés qu’en 2024. Une hausse alimentée par l’augmentation continue des coûts des aliments pour bétail, conséquence directe des faibles précipitations et de l'envolée des prix des fourrages.

Les moutons de race "sardi", prisés pour cette fête religieuse, affichent des tarifs oscillant entre 85 et 120 dirhams par kilogramme, avec certaines têtes atteignant des sommets de 7.000 dirhams. Malgré une légère baisse des prix observée récemment, les coûts restent globalement élevés, renforçant l’inquiétude des éleveurs et des consommateurs.

Cette situation économique tendue pèse lourdement sur les éleveurs, qui redoutent les répercussions des rumeurs concernant une possible annulation de l’Aïd. Une telle mesure pourrait représenter une véritable catastrophe pour leurs investissements, déjà mis à rude épreuve par les aléas climatiques et la flambée des coûts de production.

Dans ce contexte, les prix des moutons devraient se stabiliser dans une fourchette comprise entre 3.000 et 7.000 dirhams, selon la taille et la qualité de l’animal. Cependant, ces tarifs restent préoccupants pour de nombreuses familles marocaines, qui pourraient être contraintes de revoir leurs dépenses pour cette fête essentielle.

Avec l’approche de l’Aïd al-Adha, l’évolution des prix suscite des interrogations sur la capacité des éleveurs et des autorités à contenir les effets d’une conjoncture difficile. Les précipitations, bien qu’insuffisantes cette année, et les éventuelles aides au secteur pourraient jouer un rôle crucial dans l’équilibre du marché.

En attendant, les familles marocaines et les éleveurs surveillent de près les évolutions des prix, tout en espérant un dénouement qui permette de préserver les traditions sans sacrifier l’équilibre financier des ménages.

Face à l’augmentation significative des prix des moutons au Maroc à l’approche de l’Aïd al-Adha 2025, l’importation d’animaux d’Australie revient au cœur des débats. Cette mesure, autorisée par les autorités marocaines, vise à stabiliser le marché local et à offrir des alternatives économiques aux consommateurs marocains. Mais quelles en sont les implications réelles ?

L’Australie est l’un des plus grands exportateurs de moutons dans le monde, bénéficiant de vastes pâturages et de coûts de production compétitifs. Les moutons australiens, réputés pour leur qualité, pourraient répondre à la demande croissante au Maroc tout en atténuant la flambée des prix.

En 2023, une opération similaire avait été envisagée pour pallier les effets combinés de la sécheresse et de la hausse des coûts des aliments pour bétail. L'importation d'animaux étrangers permet d'offrir une solution immédiate à la pression sur le marché, mais elle soulève également des questions logistiques, sanitaires, et économiques.

L'importation de moutons d'Australie semble être une réponse rapide à une crise ponctuelle, mais elle ne peut se substituer à des politiques structurelles pour soutenir l'élevage local. Investir dans des solutions durables telles que la modernisation des pratiques agricoles, la subvention des aliments pour bétail et la gestion efficace de l’eau reste essentiel pour sécuriser ce secteur clé à long terme.