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Une enquête en cache une autre


le Mardi 29 Décembre 2020

Lecture sur les caractéristiques des ménages dans l’enquête nationale sur la population et la santé familiale

Le Ministère de la santé a réalisé sa sixième enquête nationale 2018 sur la population et la santé familiale, s’étalant entre octobre 2017 et janvier 2018. Une mise à jour des principaux indicateurs sociodémographiques et sanitaires depuis 2011. Le nombre d’individus de l’échantillon enquêté est de l’ordre de 67 795 personnes dont 50% sont de sexe féminin.



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Plusieurs informations « ressortent » de cette enquête qui passe au crible fin les caractères démographiques de la population, la situation des personnes âgées, femmes et enfants, chaque tranche selon ses spécificités.

Les indicateurs rapportés dans cette enquête donnent une idée précise sur les ménages et permettent une lecture à double tranchant, si l’on prend un angle de vision associatif. Ce sont des statistiques qui parfois différent, parfois concordent avec ceux du HCP(question d’échantillonnage).

Si l’enquête proprement dite, représentative de la population et de la santé familiale, a pour objectif  d’évaluer les politiques, stratégies et programmes mis en place, et d’apprécier les progrès réalisés en matière de santé, elle permet, en parallèle, une lecture qui peut donner des informations révélatrices de la situation des femmes.
Et qui dit santé familiale dit nutrition saine, soins spécifiques aux tout-petits dont la vaccination, mais aussi soins pour personnes âgées...

Caractères sociodémographiques de la population et indicateurs recherchés

L’enquête a touché 15 022 ménages dont 8788 en milieu urbain(MU) et 6234 en milieu rural(MR).

Sur  cet échantillonnage, les  collecteurs d’informations ont passé au crible fin les principaux indicateurs, entre caractéristiques des ménages et des femmes enquêtées ; mariage, fécondité et planification familiale ; santé maternelle ;  santé infantile ; mortalité infanto-juvénile ; violence à l’égard des femmes  et la santé des personnes âgées.

Les données recueillies permettent au Ministère de la santé d’estimer les niveaux de fécondité et de mortalité des enfants de moins de 5 ans, par milieu de résidence. Elles donnent une idée précise sur la prévalence de certaines maladies ainsi que le recours aux soins ; l’état nutritionnel à travers les mesures anthropométriques  et  l’évaluation de la couverture vaccinale des enfants.

L’enquête chez les femmes « jauge » la surveillance de la grossesse et de l’accouchement par région et les taux des méthodes contraceptives ; donne une idée sur la prévalence des maladies chroniques ; sur la santé reproductive des femmes mariées  et sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes mariées dont l’âge varie entre 15 et 46 ans.
L’évaluation touche aussi les personnes âgées.

Caractéristiques des ménages

Selon l’ENPSF VI, le ménage comprend, en moyenne, 4,5 membres en milieu urbain et rural confondus.
La proportion des femmes chefs de ménages dans les villes a été évaluée à 15,5(18,3 en urbain et 10,4 en rural). Une réalité qui a été déjà montrée par le HCP, dépassent de loin ce taux : 18,4% des chefs de ménage en 2017(cela dépend bien sûr de l’échantillonnage).

L’âge moyen au premier mariage recule d’année en année

L’enquête n’a eu affaire qu’aux femmes mariées. Les enquêtées ont un âge entre 15 et plus de 67 ans, les moins de 15 ans en constituent 28,5% et les plus de 65 ans frôlent les 7,4%.

S’il y a une évidence à se faire, c’est que l’âge matrimonial est en deçà de l’âge légal du mariage qui est normalement institué : 18 ans (les moins de 15 ans constituent 28,5%).  Aussi, les individus mariés âgés de plus de 15 ans représentent 59,1%.

L’âge moyen au premier mariage recule d’année en année. D’autres temps, d’autres mœurs, dit-on !
Il est, en moyenne, de 32 ans pour les hommes et, de 26 ans pour les femmes dont 38,4%,  des plus de 15 ans, sont analphabètes (Il y a toujours cette référence 15 ans, ce qui reflète cette réalité du mariage des mineures). 

Le célibat prolongé peut être conséquent aux conditions de vie difficiles, au chômage des hommes, aux charges financières du mariage, mais aussi à un certain libéralisme et je m’en-foutisme des filles de nos jours, surtout quand elles sont très instruites.

Les femmes mariées enquêtées dont l’âge est entre 15 à 49 ans en MU sont à 25,1% analphabètes, 92,1% mariées, 2,5% veuves, 5,4% divorcées. 17,8% en ville ont un emploi. Le niveau d’instruction laisse à désirer, surtout en milieu rural. 53% des enquêtées sont analphabètes, 5,8% travaillent. 95,2% sont mariées, 1,8% veuves et 3% divorcées.

La fécondité des femmes marocaines, soit  le rapport du nombre des naissances vivantes à l'effectif des femmes en âge de procréer,  est faible à tous les âges. Elle atteint son maximum vers 25-29 ans (soit 119 pour mille).
L’ISF durant les trois années précédant l’enquête est estimé à 2,38 enfants par femme contre 2,59 durant la période 2006-2011.  Cet Indice Synthétique de Fécondité (ISF) qui mesure le nombre moyen d'enfants nés vivants qu'aurait une femme, en fin de période féconde, montre que la fécondité a enregistré une diminution entre les deux enquêtes. Elle est plus faible en milieu urbain qu’en rural, respectivement 2,12 et 2,80.

Méthodes contraceptives

L’analyse des données relatives à l’utilisation de la contraception par les femmes mariées en âge de procréation, en marge de planification familiale, montre que sept femmes sur 10 (soit 70,8%) utilisent une méthode contraceptive. Une aptitude plus performante en MU (71,1%) qu’en MR (70,3%). La pilule reste le moyen contraceptif le plus utilisé (48,7%), suivie de la continence périodique (6,6%), du retrait (5,1%) puis du Dispositif Intra-utérin (4,6%).

Prévalence de la violence à l’égard des femmes

Pour la première fois, cette enquête a traité du phénomène de violence à l’encontre des femmes. La restitution des résultats a dévoilé que 15 % des femmes enquêtées ont déclaré avoir subi une violence au cours des 12 mois précédant l’enquête (17% en MU et 11,9% en MR). La violence physique a constitué 11,3% en moyenne.  

Dans cette population des violentées, les personne âgées ont aussi leurs lots avec, 11,7% en MU et 8,8% en MR, avec une prévalence de 40,5% de violentées dans l’espace public (rues).

Bouteina BENNANI






Mardi 29 Décembre 2020

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