Au point qu'il a bien fallu enclencher tout un programme pour atténuer, tant soit peu, l’impact de ce déficit sur le secteur agricole et venir en aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés.
Pour la DEPF, il y a lieu aussi de relever d'autres tendances sectorielles beaucoup plus favorables dont les activités secondaires qui confirment leur redressement, particulièrement au niveau du secteur de l’énergie électrique (Production : +3,4 % à fin janvier), du secteur du BTP (Ventes de ciment : +5,8 % à fin février) et du secteur extractif qui tire profit de la demande extérieure adressée au Maroc au niveau des activités de l’OCP.
Trend haussier
A ce niveau, la DEPF fournit des chiffres : La production de phosphate affiche une hausse de 1,8 % au terme de l’année 2021, après +6,1 % une année plutôt. Et au premier mois de l’année 2022, les exportations de phosphate et dérivés se sont appréciées, en valeur, de 123,7 %.
Laquelle appréciation fait suite à une hausse de 57,1 % à fin 2021 et de 13,3 % une année plus tôt. Et ce, en raison de l’accroissement des ventes à l’étranger des dérivés de phosphates de 135,9 % et de phosphate roche de 34,4 %.
Le tout dans une nette mouvance de renchérissement des prix à l’export de ces produits, notamment, les prix des engrais (+148,6 %), ceux de l’acide phosphorique (+104,9 %) et ceux du phosphate roche (+106 %).
Une véritable aubaine
Il va sans dire qu'au vu de la situation qui prévaut en Russie et des conséquences des sanctions économiques occidentales qu'elle subie en tant que gros exportateur du secteur, les perspectives d’offre et de demande du phosphate et produits dérivés seront, davantage, bouleversées et ne manqueront pas de présenter une réelle opportunité pour les autres gros exportateurs.
Le groupe OCP, dont l'offre est essentiellement dédiée à l'export, en fait partie.
L'aubaine se présente d'autant plus que d'une part, comme le rappelle d'ailleurs la DEPP, la Russie représente, en temps normal, environ 13 % du commerce mondial des principaux nutriments intermédiaires (ammoniac, phosphate roche, soufre) et près de 16 % du commerce mondial des principaux engrais finis.
A ce niveau, aussi, la DEPF rappelle que la Russie est, en temps normal, un gros fournisseur mondial de phosphates (roche et dérivés) représentant environ 17 % des exportations mondiales d’engrais phosphatés finis.
L'Europe est son principal client avec une part estimée aux alentours de 30 %.
Il y a aussi lieu de noter que les cours des phosphates et des engrais, déjà au plus haut, devraient encore poursuivre leur trend haussier et figurent, de ce fait, en bonne place parmi les meilleures performances du marché des matières premières.