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Par Rachid Boufous
Vivement que cette année s’en aille enfin. Même l’annonce de l’organisation de la coupe du monde conjointement avec le Portugal et l’Espagne en 2030 n’a pas eu l’effet escompté. Cela vire même à l’indifférence comme si c’était dans l’ordre des choses, à force de l’attendre vainement depuis tant d’années.
Pourtant nous avions vécu une année 2022 dans l’euphorie, avec le merveilleux résultat de notre équipe nationale de football arrivée en demi-finale, faisant ainsi éclater en mille morceaux la malediction des « pays de merde » comme nous gratifiait Donald Trump, d’arriver à un tel niveau dans cette compétition.
On s’était dit, qu’en 2023, les choses allaient bien évoluer en usant, naïvement, de la fameuse « Nya » insufflée par « tête d’avocat », Oualid Regragui, le merveilleux coach de cette équipe historique.
Très vite on allait déchanter, la réalité rattrapant et démolissant le rêve de cet agréable moment d’unité nationale, où on a vu le Souverain partager la joie et l’allégresse du peuple marocain et recevoir fastueusement les joueurs et leurs mamans au Palais Royal, après les avoir décorés.
La réalité c’est d’abord cette inflation qui a troué les poches des marocains, faisant basculer toute la classe moyenne, un cran en dessous, dans l’échelle sociale.
Pourtant l’inflation au Maroc, on en connaît les causes : échec du plan Maroc vert, des années de sécheresses continues et successives, désorganisation des circuits de distribution agricoles, une absence de contrôle des prix, pourtant possible grâce à la loi sur la concurrence et enfin une facture énergétique de plus en plus lourde à supporter, malgré la baisse des prix de pétrole à l’international et à l’absence cruciale d’une raffinerie de pétrole au pays, après les soubresauts judiciaire de celle de la Samir à Mohammedia…
Le séisme, survenue le 08 septembre à 22h11 min2,2s, a été terrible, détruisant plus de 60.000 logements et provocant 2.960 morts et 6.125 blessés, en quelques secondes de temps, principalement dans les province d’El Haouz et de Taroudant.
Le lendemain, une formidable chaîne de solidarité nationale s’est mise en branle pour venir en aide aux sinistrés.
À ce jour, la plupart des rescapés sont toujours sous les tentes, faute de pouvoir reconstruire rapidement leurs maisons, malgré les aides octroyées par l’état.
En tant qu’architecte, connaissant bien ce genre de situations, j’ai publiquement préconisé la construction de villages avec de nouveaux logements sûrs par l’état, qui à mon sens, doit assumer ses responsabilités régaliennes, pleines et entières, vis-à-vis des sinistrés, et ne pas se contenter de leur verser de l’argent en leur demandant de se débrouiller pour reconstruire leurs logements dans les lieux mêmes où ils ont vu leurs famille et bétail périr en un clin d’œil.
Pour moi, ces nouveaux logements construits par l’État auraient été la garantie d’avoir des toits sûrs et parasismiques. C’est la seule solution pour équiper ces nouveaux villages, regroupés en grappes et construits selon une architecture typique du sud, de les doter d’infrastructures de santé et d’éducation, d’y ramener l’eau potable et d’y installer l’assainissement dans des conditions décentes et respectables.
Un état moderne ferait cela. Apparement nous n’y sommes pas encore…Dommage !
Le 07 octobre des fédayins du Hamas attaquent l’état d’israël provoquant la mort de 1000 personnes et kidnappant plus de 250 hommes, femmes, enfants et vieillards. Conséquence de cette attaque, l’armée d’Israël rase la bande de Gaza dans sa grande majorité tuant plus de 20.000 personnes, détruisant toutes les infrastructures vitales, coupant l’eau l’électricité et le gaz, sans arriver, malgré les 13.000 tonnes de bombes larguées, à éradiquer la résistance Palestinienne.
C’est la preuve indiscutable qu’Israël fait fausse route avec les palestiniens, qui, contrairement aux israéliens, n’ont rien à perdre, leur terre leur ayant déjà été spoliée par l’état hébreu, quant à leurs vies, elles sont vite remplacées par d’autres, plus vindicatives et violentes que les précédentes.
À ce rythme, le cycle de violence en Palestine n’est pas prêt de s’arrêter et Israël devrait se résigner à s’attabler avec les palestiniens pour bâtir une paix durable, car la guerre n’est pas la solution nulle part et n’a jamais été la solution, depuis la nuit des temps.
Nous avons assisté à la plus longue grève du personnel enseignant de l’histoire contemporaine du Maroc. La cause ? Une demande d’augmentation des salaires et la décision du gouvernement d’instaurer une loi qui révise le statut des enseignants, leur imposant la contractualisation, le contrôle continu, l’interdiction de travailler dans l’enseignement privé tout en étant dans le public et la formation sanctionnée par des examens d’aptitude.
La loi en elle-même est une excellente chose, car on ne peut pas continuer à déverser 70 milliards de dirhams par à dans un secteur qui ne produit que des chômeurs ou des ratés.
Le dernier indice Pisa est à ce titre éloquent puisque les élèves marocaines ont beaucoup de difficultés à savoir lire, compter ou écrire.
Le gouvernement a fini par céder, augmentant les instituts de 1500 Dh par mois sur deux ans et a enterré ladite loi, sinon les gamins allaient vers une année blanche, les professeurs et instituteurs refusant tout compromis et n’ayant rien à battre de l’avenir scolaire de nos gamins…
On finit l’année en beauté si je puis dire. 25 personnes dont des hommes politiques de premier rang, des policiers des gendarmes, une notaire, un patron de club de foot, un président de région et une couturière ont été incarcérés juste avant Noel, dénoncés par leur complice, un trafiquant de drogue surnommé « le Malien », ex-mari d’une chanteuse renommée. Ce fait divers aurait été banal si c’était des complices de seconde zone. Ici, il s’agit de grands personnages publics dans les domaines du BTP, de la politique et du sport.
Il s’agit de trafic de très grandes quantités de drogue durant au moins dix ans, de milliards de dirhams blanchis dans le football, l’immobilier ou les travaux routiers. C’est peut-être le signal donné de la fin de l’impunité pour quiconque veut détruire ce pays de l’intérieur, quelle que soit sa position ou sa fortune. C’est aussi un sévère avertissement envoyé aux partis politiques et à leurs dirigeants de continuer à coopter des gens louches en leurs seins.
Les jours à venir feront certainement éclore de nouvelles révélations sur ce gangstérisme à la sauce locale, où l’argent douteux a fini par détruire une bonne part de l’économie du pays et où des gens sans foi ni loi auraient introduit au pays des dévoués dures inconnues jusqu’à présent au bled comme le crack, localement appelée « Pouffa » ou d’orgue des pauvres et qui fait des ravages dans les basses classes sociales et qui est vendue aux portes des écoles.
Si cela est démontré par la justice, alors il faudra appliquer les plus lourdes sanctions judiciaires contre ces criminels. L’éclatement de cette affaire n’aurait peut-être pas été possible sans la réforme du parquet et l’instauration de son indépendance par rapport au ministère de la justice. C’est une grande avancée quand on sait que le parti dont sont issus ces parlementaires détenus est justement présidé par le ministre de la justice lui-même…
Pourtant nous avions vécu une année 2022 dans l’euphorie, avec le merveilleux résultat de notre équipe nationale de football arrivée en demi-finale, faisant ainsi éclater en mille morceaux la malediction des « pays de merde » comme nous gratifiait Donald Trump, d’arriver à un tel niveau dans cette compétition.
On s’était dit, qu’en 2023, les choses allaient bien évoluer en usant, naïvement, de la fameuse « Nya » insufflée par « tête d’avocat », Oualid Regragui, le merveilleux coach de cette équipe historique.
Très vite on allait déchanter, la réalité rattrapant et démolissant le rêve de cet agréable moment d’unité nationale, où on a vu le Souverain partager la joie et l’allégresse du peuple marocain et recevoir fastueusement les joueurs et leurs mamans au Palais Royal, après les avoir décorés.
La réalité c’est d’abord cette inflation qui a troué les poches des marocains, faisant basculer toute la classe moyenne, un cran en dessous, dans l’échelle sociale.
Pourtant l’inflation au Maroc, on en connaît les causes : échec du plan Maroc vert, des années de sécheresses continues et successives, désorganisation des circuits de distribution agricoles, une absence de contrôle des prix, pourtant possible grâce à la loi sur la concurrence et enfin une facture énergétique de plus en plus lourde à supporter, malgré la baisse des prix de pétrole à l’international et à l’absence cruciale d’une raffinerie de pétrole au pays, après les soubresauts judiciaire de celle de la Samir à Mohammedia…
Le séisme, survenue le 08 septembre à 22h11 min2,2s, a été terrible, détruisant plus de 60.000 logements et provocant 2.960 morts et 6.125 blessés, en quelques secondes de temps, principalement dans les province d’El Haouz et de Taroudant.
Le lendemain, une formidable chaîne de solidarité nationale s’est mise en branle pour venir en aide aux sinistrés.
À ce jour, la plupart des rescapés sont toujours sous les tentes, faute de pouvoir reconstruire rapidement leurs maisons, malgré les aides octroyées par l’état.
En tant qu’architecte, connaissant bien ce genre de situations, j’ai publiquement préconisé la construction de villages avec de nouveaux logements sûrs par l’état, qui à mon sens, doit assumer ses responsabilités régaliennes, pleines et entières, vis-à-vis des sinistrés, et ne pas se contenter de leur verser de l’argent en leur demandant de se débrouiller pour reconstruire leurs logements dans les lieux mêmes où ils ont vu leurs famille et bétail périr en un clin d’œil.
Pour moi, ces nouveaux logements construits par l’État auraient été la garantie d’avoir des toits sûrs et parasismiques. C’est la seule solution pour équiper ces nouveaux villages, regroupés en grappes et construits selon une architecture typique du sud, de les doter d’infrastructures de santé et d’éducation, d’y ramener l’eau potable et d’y installer l’assainissement dans des conditions décentes et respectables.
Un état moderne ferait cela. Apparement nous n’y sommes pas encore…Dommage !
Le 07 octobre des fédayins du Hamas attaquent l’état d’israël provoquant la mort de 1000 personnes et kidnappant plus de 250 hommes, femmes, enfants et vieillards. Conséquence de cette attaque, l’armée d’Israël rase la bande de Gaza dans sa grande majorité tuant plus de 20.000 personnes, détruisant toutes les infrastructures vitales, coupant l’eau l’électricité et le gaz, sans arriver, malgré les 13.000 tonnes de bombes larguées, à éradiquer la résistance Palestinienne.
C’est la preuve indiscutable qu’Israël fait fausse route avec les palestiniens, qui, contrairement aux israéliens, n’ont rien à perdre, leur terre leur ayant déjà été spoliée par l’état hébreu, quant à leurs vies, elles sont vite remplacées par d’autres, plus vindicatives et violentes que les précédentes.
À ce rythme, le cycle de violence en Palestine n’est pas prêt de s’arrêter et Israël devrait se résigner à s’attabler avec les palestiniens pour bâtir une paix durable, car la guerre n’est pas la solution nulle part et n’a jamais été la solution, depuis la nuit des temps.
Nous avons assisté à la plus longue grève du personnel enseignant de l’histoire contemporaine du Maroc. La cause ? Une demande d’augmentation des salaires et la décision du gouvernement d’instaurer une loi qui révise le statut des enseignants, leur imposant la contractualisation, le contrôle continu, l’interdiction de travailler dans l’enseignement privé tout en étant dans le public et la formation sanctionnée par des examens d’aptitude.
La loi en elle-même est une excellente chose, car on ne peut pas continuer à déverser 70 milliards de dirhams par à dans un secteur qui ne produit que des chômeurs ou des ratés.
Le dernier indice Pisa est à ce titre éloquent puisque les élèves marocaines ont beaucoup de difficultés à savoir lire, compter ou écrire.
Le gouvernement a fini par céder, augmentant les instituts de 1500 Dh par mois sur deux ans et a enterré ladite loi, sinon les gamins allaient vers une année blanche, les professeurs et instituteurs refusant tout compromis et n’ayant rien à battre de l’avenir scolaire de nos gamins…
On finit l’année en beauté si je puis dire. 25 personnes dont des hommes politiques de premier rang, des policiers des gendarmes, une notaire, un patron de club de foot, un président de région et une couturière ont été incarcérés juste avant Noel, dénoncés par leur complice, un trafiquant de drogue surnommé « le Malien », ex-mari d’une chanteuse renommée. Ce fait divers aurait été banal si c’était des complices de seconde zone. Ici, il s’agit de grands personnages publics dans les domaines du BTP, de la politique et du sport.
Il s’agit de trafic de très grandes quantités de drogue durant au moins dix ans, de milliards de dirhams blanchis dans le football, l’immobilier ou les travaux routiers. C’est peut-être le signal donné de la fin de l’impunité pour quiconque veut détruire ce pays de l’intérieur, quelle que soit sa position ou sa fortune. C’est aussi un sévère avertissement envoyé aux partis politiques et à leurs dirigeants de continuer à coopter des gens louches en leurs seins.
Les jours à venir feront certainement éclore de nouvelles révélations sur ce gangstérisme à la sauce locale, où l’argent douteux a fini par détruire une bonne part de l’économie du pays et où des gens sans foi ni loi auraient introduit au pays des dévoués dures inconnues jusqu’à présent au bled comme le crack, localement appelée « Pouffa » ou d’orgue des pauvres et qui fait des ravages dans les basses classes sociales et qui est vendue aux portes des écoles.
Si cela est démontré par la justice, alors il faudra appliquer les plus lourdes sanctions judiciaires contre ces criminels. L’éclatement de cette affaire n’aurait peut-être pas été possible sans la réforme du parquet et l’instauration de son indépendance par rapport au ministère de la justice. C’est une grande avancée quand on sait que le parti dont sont issus ces parlementaires détenus est justement présidé par le ministre de la justice lui-même…
2023 aura été aussi l’année où une réforme tant attendue de la Moudawana et du statut personnel a été enclenchée.
Il faut se résigner à réformer la société de fond en comble, de donner leurs droits pleins et entiers aux femmes en faisant d’elles les tutrices légales de leurs enfants au même titre que leurs maris ou ex-maris, de leur permettre la garde de leurs enfants mineurs, si après un divorce, elles décidaient de refaire leurs vies, d’instaurer une meilleure équité dans l’héritage entre les hommes et les femmes, d’interdire cet héritage à toute personne loin des enfants et du couple, comme les oncles, les tantes, et les cousins proches ou lointains, d’interdire définitivement la polygamie et le mariage des mineurs garçons ou filles, sans possibilité de dérogation octroyée aux juges et enfin instaurer l’équité dans le travail.
Nous ne pouvons pas devenir une grande nation, si plus de la moitié de la population, constituée de filles et de femmes, souffre d’inégalités aussi criantes. Les idées rétrogrades, sexistes et misogynes, doivent être combattues avec la plus grande sévérité.
Le Maroc a toujours démontré, depuis toujours, sa capacité à s’adapter merveilleusement avec son temps, toutefois il est resté immobile sur ces questions du statut personnel pour des impératifs culturels et surtout religieux. Mais si nous passons nos journées à psalmodier que Dieu est juste, magnanime et miséricordieux, comment pouvons-nous, simples créatures de ce même Dieu, être si injustes et si peu empathiques envers la gente féminine.
Dieu ne nous en voudra certainement pas d’améliorer la condition des femmes. Osons le faire, Dieu nous aimera encore plus…
À toutes et à tous mes ami(e)s, je vous souhaite les meilleurs vœux de bonheur, de bonne santé et de quiétude pour la nouvelle année 2024, que je souhaite plus heureuse et moins stressante, pour nous tous…
Rédigé par Rachid Boufous Il faut se résigner à réformer la société de fond en comble, de donner leurs droits pleins et entiers aux femmes en faisant d’elles les tutrices légales de leurs enfants au même titre que leurs maris ou ex-maris, de leur permettre la garde de leurs enfants mineurs, si après un divorce, elles décidaient de refaire leurs vies, d’instaurer une meilleure équité dans l’héritage entre les hommes et les femmes, d’interdire cet héritage à toute personne loin des enfants et du couple, comme les oncles, les tantes, et les cousins proches ou lointains, d’interdire définitivement la polygamie et le mariage des mineurs garçons ou filles, sans possibilité de dérogation octroyée aux juges et enfin instaurer l’équité dans le travail.
Nous ne pouvons pas devenir une grande nation, si plus de la moitié de la population, constituée de filles et de femmes, souffre d’inégalités aussi criantes. Les idées rétrogrades, sexistes et misogynes, doivent être combattues avec la plus grande sévérité.
Le Maroc a toujours démontré, depuis toujours, sa capacité à s’adapter merveilleusement avec son temps, toutefois il est resté immobile sur ces questions du statut personnel pour des impératifs culturels et surtout religieux. Mais si nous passons nos journées à psalmodier que Dieu est juste, magnanime et miséricordieux, comment pouvons-nous, simples créatures de ce même Dieu, être si injustes et si peu empathiques envers la gente féminine.
Dieu ne nous en voudra certainement pas d’améliorer la condition des femmes. Osons le faire, Dieu nous aimera encore plus…
À toutes et à tous mes ami(e)s, je vous souhaite les meilleurs vœux de bonheur, de bonne santé et de quiétude pour la nouvelle année 2024, que je souhaite plus heureuse et moins stressante, pour nous tous…