Une 3ème dose au forceps




Par Pr Aziza Benkirane à lire ou à écouter en podcast

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Alors que les marocains espéraient enfin une reprise économique, après deux longues années de confinement, l’ancien-nouveau ministre de la santé, et le nouveau gouvernement les jettent dans la rue, et réveille leur démon historique : la Siba, face à l’autoritarisme.

Sachant, dans l’état actuel des connaissances, que le vaccin n’empêche pas la contamination et la transmission du virus, qu’il ne fait que diminuer le nombre d’hospitalisations, et protéger les personnes vulnérables, du fait de leur âge ou de leurs morbidités, ou du retard diagnostic, à développer des formes graves de la Covid-19. Il s’agit donc d’un problème d’économie des moyens de Santé Publique.

Mais y-avait-il urgence ? Assurément NON.

Sachant que le pays est relativement bien vacciné, que les marocains se sont montrés dociles, alors que le vaccin n’était même pas obligatoire de par la loi. Que les capacités sanitaires du pays ne sont pas dépassées actuellement, notamment en matière de réanimation. Pourquoi ne pas continuer à sensibiliser l’opinion publique, en l’informant honnêtement, chiffres à l’appui, sur ce qui se passe dans le pays et ailleurs. Pourquoi vouloir créer une situation d’urgence à obliger le consentement au forceps à la 3ème dose, et en interdisant aux personnes valides et non vulnérables de travailler et circuler sans pass-vaccinal ?

A l’ère de tous les doutes, des antipass, des antivax, des covidosceptiques, des anti G20, anti Cop26,  … dans une région en ébullition, ou l’instabilité à nos frontières est de règle, l’économie fragilisée, le mieux est l’ennemi du bien.

Espérons, qu’après ce début chaotique, notre beau gosse de premier ministre saura rétropédaler, faire confiance et ne pas tourner le dos à ceux qui l’ont élu, et qui ont le droit de respirer enfin, même psychologiquement. 


Mardi 2 Novembre 2021

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