L'histoire de la musique regorge d'instruments qui, à un moment donné, ont été appréciés et utilisés, mais qui ont peu à peu été oubliés ou abandonnés. Pourtant, ces instruments offrent des sonorités uniques et méritent d'être redécouverts. 

Cinq exemples fascinants

1. L'ophicléide

L'ophicléide est un instrument à vent en laiton qui était populaire au XIXe siècle. Il ressemble à un serpent géant et possède une tessiture étendue. Il était utilisé pour jouer des lignes mélodiques et des basses profondes. Son timbre chaleureux et puissant lui confère une sonorité unique, et bien qu'il soit rarement utilisé de nos jours, il trouve sa place dans des ensembles de musique historique.

2. Le serpent

Le serpent est un instrument à vent de la famille des cuivres qui était populaire du XVIe au XIXe siècle. Sa forme serpentine distincte lui a donné son nom. Utilisé principalement pour renforcer les voix dans les ensembles vocaux et jouer des parties de basse, le serpent possède un son velouté et unique. 

3. Le glassharmonica

Le glassharmonica est un instrument inventé par Benjamin Franklin au XVIIIe siècle. Il est composé de verres en cristal montés sur un axe rotatif. En frottant les bords des verres avec les doigts mouillés, on produit des sons cristallins et éthérés.

4. Le clavicorde

Le clavicorde est un instrument à clavier populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles. Chaque touche actionne une petite lame en laiton qui frappe une corde, produisant ainsi un son doux et expressif. 

5. L'épinette des Vosges

L'épinette des Vosges est un instrument à cordes pincées apparu au XVIIIe siècle dans la région des Vosges, en France. Sa sonorité douce et délicate, similaire à celle d'un clavecin, lui confère un charme particulier. 

Les instruments de musique ont souvent été remplacés par d'autres au fil du temps en raison de divers facteurs :

L'évolution technique : Les avancées technologiques ont permis la création d'instruments plus modernes et sophistiqués, offrant de nouvelles possibilités sonores et une meilleure facilité de jeu. Par exemple, l'ophicléide a été remplacé par le tuba, qui offre une meilleure projection sonore et une tessiture plus étendue. De même, le serpent a été supplanté par des instruments à vent plus polyvalents et techniquement avancés.

Le Changements de goûts musicaux : Les préférences musicales évoluent avec le temps, et certains instruments peuvent tomber en désuétude lorsque les styles musicaux changent. Par exemple, l'émergence de la musique orchestrale et symphonique au XIXe siècle a favorisé l'utilisation d'instruments tels que le tuba et la contrebasse, reléguant ainsi l'ophicléide et le serpent à un rôle plus marginal.

L'évolution des besoins musicaux : Les compositions musicales exigent souvent des capacités techniques spécifiques et des sonorités particulières. Les nouveaux instruments sont parfois conçus pour répondre à ces exigences. Par exemple, le clavicorde a été remplacé par le piano, qui permet une plus grande dynamique sonore et une plus grande variété d'expressions musicales.

Facilité de fabrication et de maintenance : Certains instruments ont été abandonnés en raison de difficultés de fabrication ou de maintenance. Par exemple, le glassharmonica nécessitait une manipulation délicate des verres en cristal et était considéré comme potentiellement nuisible à la santé mentale, ce qui a conduit à son abandon progressif.

Dans le contexte de la musique marocaine, certains instruments traditionnels ont pu être délaissés ou remplacés par des instruments plus modernes. Par exemple, des instruments à cordes traditionnels tels que la kamanja (rebaptisée rebab) ont été progressivement remplacés par des violons occidentaux dans certains ensembles musicaux marocains.

Cependant, il est important de souligner que la musique marocaine est profondément enracinée dans ses traditions et continue de célébrer ses instruments traditionnels. Des instruments emblématiques tels que le oud, le qanun, le bendir, la darbouka et la ghaïta sont toujours largement utilisés dans différentes formes de musique marocaine, notamment la musique gnawa, la musique arabo-andalouse et le raï.

Notons que la préservation et la promotion des instruments de musique traditionnels marocains sont également une préoccupation croissante. Des initiatives sont mises en place pour transmettre ces connaissances et ces compétences aux générations futures, afin de préserver l'authenticité et la richesse de la musique marocaine qui construit l'héritage musical du pays..