Un visa imposé, un rire en écho


Entre deux nations, l’absurde fait flambeau.
Des murs se dressent, mais les cœurs restent unis,
Dans l’ombre, la paix attend son heure, infinie.



Poème en musique de Adnane Benchakroun


Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun

Un jour, l’Algérie, sans rime ni raison,
Décide qu'un visa sera la nouvelle prison.
Aux frontières fermées, un rire se déploie,
Tant le geste absurde n’émeut plus aucune foi.

Pourquoi, dites-vous, serions-nous donc surpris ?
Le ridicule en Algérie est bien admis.
Depuis des années, leurs actions sans éclat,
Ne font que creuser plus profond leur trépas.

Un autre chapitre dans ce livre bien noir,
Où Maroc et voisin cultivent leur espoir.
Espoir d'une paix que l’un rejette encore,
Fermant chaque porte, scellant tous les accords.

Les frontières fermées depuis tant de saisons,
Ont fait des deux peuples de simples fantaisons.
Un mur invisible sépare ces rivages,
Mais la mer, complice, unit leurs héritages.

D’un geste brutal, ils brisent l’harmonie,
Oubliant les liens de sang et d’ombrunie.
Un visa, une barrière, qu’importe le nom,
Ce sont les citoyens qui pleurent de leur cloison.

Depuis quatre-vingt-quatorze, les routes s’étiolent,
Sous le poids de rancœurs, les nations s’affolent.
Chaque tentative de paix se heurte au mur,
D’un passé figé dans des chaînes si dures.

Le ciel algérien est fermé aux avions,
Comme l’est leur cœur aux mots de rémission.
Les bateaux, égarés, ne peuvent plus toucher,
Ces ports qui jadis faisaient des mers un sentier.

Un plat de couscous, un zellige éclatant,
Deviennent des armes dans ce conflit latent.
Même le caftan, si beau, si marocain,
Est pris dans leurs griffes, symbole souverain.

La guerre silencieuse, culturelle, avance,
Sous des airs de disputes, elle brise la danse.
Les peuples, pourtant frères, partagent ce festin,
Mais la politique, hélas, change leur destin.

Des sportifs captifs, des maillots confisqués,
Sur les terrains aussi, la haine est épiée.
Les accusations volent, sans preuves, sans fin,
Et chaque écho de rage brise le matin.

Le Maroc, accusé de mille maux cachés,
Devient l’ennemi de ce rêve fâché.
Des feux, des inondations, de sombres malheurs,
Sont imputés au royaume, terre de chaleur.

Alors, faut-il vraiment s’étonner d’un visa ?
Pas vraiment, car ici, tout devient un combat.
L’Algérie s’isole, perdue dans ses chimères,
Pendant que le Maroc contemple ses misères.

Les tentatives de paix, de grands médiateurs,
Sont écrasées par cette fièvre sans cœur.
Les deux nations, hélas, restent éloignées,
Leurs passés liés, leurs avenirs condamnés.

Mais au-delà des murs, des visas, des cris,
Les peuples, dans l’ombre, conservent leurs écrits.
Un visa n’effacera jamais cette part,
De l’histoire commune qui brûle dans l’art.

L’Algérie persiste dans son triste décor,
Mais le Maroc, serein, continue d’encore.
Rien ne surprend plus dans ce vaste roman,
Où le malheur est l’auteur permanent.

Ainsi va la vie entre voisins amers,
 

Ce poème évoque avec ironie l'annonce par l'Algérie d'imposer un visa aux Marocains, une décision perçue comme absurde et ridicule.

Il explore les relations tendues et hostiles entre les deux pays, marquées par des décennies de fermeture des frontières, de ruptures diplomatiques et d'accusations mutuelles.

La mesure du visa n’est qu’une nouvelle étape dans cette stratégie d'isolement menée par l'Algérie, affectant avant tout les citoyens ordinaires. Malgré les barrières politiques et culturelles qui se dressent, les liens historiques et culturels entre les deux peuples demeurent inaltérables.

Le poème souligne la futilité de ces actions et exprime un espoir silencieux que, malgré tout, la paix finira par triompher. Il se termine sur une note d'attente, laissant entrevoir un futur où les relations pourraient s'apaiser.

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Vendredi 27 Septembre 2024

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