Un nouveau Gdeim Izik en zone tampon ?


Rédigé par le Vendredi 13 Septembre 2024

Deux polisariens auraient été éliminé et un troisième blessé, le 12 septembre, par un drone de Forces Royales Air, selon le polisario. La volonté des polisariens d’imposer à tout prix leur présence en zone tampon pourrait cacher de sombres desseins.



Une image du tristement célèbre camp de Gdeim Izik, temporairement établi en 2010 à 12 kms de Laâyoune, transformé en foyer de terrorisme par les polisariens
Les deux polisariens récemment éliminés par tir de drone des Forces Royales Air (FRA) ne sont ni les premiers, ni les derniers d’une longue liste de mercenaires envoyés par les dirigeants du polisario se faire tuer par l’armée marocaine. 

L’hécatombe dans les rangs de la milice du polisario a commencé depuis qu’il a annoncé la fin du cessez-le-feu, en fin d’année 2020.

Il est intéressant de souligner que les Forces Armées Royales restent totalement muettes au sujet des frappes de drones visant les miliciens polisariens infiltrés en zone tampon, telle que tracée, en 1991, sous l’égide de la Minurso.

Chair à canon

Des enregistrements audio de discussions entre polisariens, exfiltrés occasionnellement des camps de Tindouf, en Algérie, démontrent que les simples combattants et leurs familles sont outrés par la stratégie de la chair à canon sacrifiable à souhait adoptée par les dirigeants du polisario.

Nul besoin d’être lauréat d’une école d’état-major pour se rendre compte que la stratégie suivie par le polisario contre l’armée marocaine n’a littéralement aucune chance de réussir, elle est tout simplement suicidaire.

Ne disposant pas, dans leur arsenal datant des années 70, de moyens d’artillerie permettant des tirs de longue portée, les miliciens du polisario sont obligés de traverser la frontière avec le Maroc, en passant par la Mauritanie, pour pouvoir pénétrer dans la zone tampon, se rapprocher du « mur de sécurité » et avoir une chance de lancer quelques roquettes, avant de se retirer.

Cela a marché une fois seulement, fin octobre 2023, quand des roquettes tirés par des polisariens ont atteint la ville de Smara, faisant un mort et trois blessés, tous des civils.
 
Faute d’une couverture radar et contre-aérienne digne de ce nom, les miliciens du polisario envoyés à bord de simples véhicules tout-terrain au casse-pipe en zone tampon, se font le plus souvent « cueillir » par les drones des FRA sans la moindre difficulté.

Sable mouvant

Les 11 agents des forces de l'ordre et de la protection civile, tous désarmés, assassinés lors des évènements de Gdeim Izik par des terroristes polisariens
Cette stratégie ayant prouvé son inefficacité sur le terrain, pour quelles raisons les dirigeants du polisario et leurs parrains de la junte militaire algérienne persistent-ils, donc, à l’appliquer ?

Les dirigeants algériens sont sûrement stupides, comme le laisse voir leur gouvernance du pays voisin de l’Est, mais ils sont surtout entêtés et sournois.

Après que le polisario ait appelé, à plusieurs reprises, les habitants des provinces du Sud du royaume à « se soulever contre l’occupant marocain » et mener des opérations terroristes, en vain, les dernières nouvelles en provenance des camps de Tindouf font état d’un nouveau plan machiavélique qui a germé dans les esprits tordus des généraux algériens.

Il serait question de mobiliser des milliers d’habitants des camps de Tindouf, en Algérie, surtout des femmes et des enfants, et de les envoyer en zone démilitarisée y établir un camp.

Il s’agit de refaire, en quelque sorte, le coup du camp de Gdeim Izik, en 2010, mais cette fois-ci sous la protection des casques bleus de la Minurso. En fait, peu importe le résultat d’une telle opération pour les généraux algériens.

Utiliser des civils comme boucliers humains est scandaleux, mais le risque de voir noircir son image de marque à l’échelle internationale existe surtout pour les forces armées qui auront à gérer une telle situation, intrinsèquement ingérable.

Même si une telle opération venait à échouer, cela fera toujours des individus en moins installés dans les camps de Tindouf, situés en Algérie, et de ce fait sous la responsabilité juridique des autorités algériennes.

Bête blessée

Une approche simpliste consisterait à dire qu’il suffirait, alors, d’intégrer ces populations déplacées depuis les camps de Tindouf, en Algérie, au Maroc. Mais c’est vite oublier que la plupart des habitants desdits camps de la honte ne sont pas originaire des provinces du Sud du royaume, mais plutôt du Nord de la Mauritanie et du Mali et du Sud-est de l’Algérie.

N’étant pas des marocains et n’ayant aucune attache dans les provinces du Sud pour se prétendre des séparatistes, ces étrangers n’ont aucun intérêt à la mise en œuvre du plan d’autonomie proposé par le Maroc, qui les exclut d’office. 

Leur seule chance de se frayer une place au soleil sur les plages de l’Atlantique serait de semer le chaos dans les provinces du Sud et d’appeler, suite aux réactions prévisibles et évidentes des forces de sécurité marocaines, à une intervention internationale.

Stopper des miliciens armés du polisario dans la zone tampon et leur faire regretter amèrement leur aventurisme est chose facile pour les Forces Armées Royales. 

Gérer un flux de populations civiles, infiltrées par des individus mal intentionnés et près au pire, et ce sans porter préjudice aux innocents derrière lesquels se cachent des terroristes, est une tout autre paire de manches.

Le polisario est une bête mortellement blessée, dont même les parrains algériens cherchent désormais à se débarrasser. Il faudrait alors, comme le dit si bien le proverbe, tout particulièrement s’en méfier.




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Vendredi 13 Septembre 2024
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