Un discours fleuve pour tourner autour du pot et de la Baraka


Le Sahara est marocain, et l’a toujours été, il faut le dire, même à travers une formulation élégante, sans occulter le passé, c’est « clair, rationnel et durable », tout le reste n’est que littérature.



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Par Pr Aziza Benkirane

Monsieur le Président Emmanuel Macron, il y a comme une erreur de casting à écouter votre discours au Parlement marocain. Ce n’est pas le Maroc qui a demandé un devoir de mémoire, ou le même chiffre magique d’archives que le comptage hypothétique de martyrs.

Vous n’aviez pas besoin de témoigner de la marocanité du zellige, en passant par les poètes d’El Andalous.

Quelqu’un de malveillant vous aurait répondu « J’espérais vraiment que vous étiez mieux que des littérateurs ». Nous connaissons que trop bien notre histoire et nos Rois chérifiens.

Vous auriez pu faire l’impasse sur Gaza, puisque nous ne sommes pas dans les mêmes dispositions à ce sujet. 

Bien sûr la critique est aisée, me diriez-vous, et votre art est difficile quand l’Algérie est omniprésente, jusque dans le discours d’un président, à occuper l’espace médiatique quotidien en France, quel qu’en soient les fantaisies ou le prix.  

L’art est difficile, quand votre carte du Maroc devenue presque entière, porte encore les stigmates de l’appellation géographique de nos provinces du sud.

L’art est difficile, pour écrire un nouveau livre, ou des nouvelles pages de fictions franco-marocaines, face à la formule soviétique d’un « peuple sahraoui », tel que défini par le journal « L’humanité », pour désigner une des ethnies qui composent notre peuple marocain. 

L’art est difficile, face à la confusion dans le même sac, de tous les bougnouls d’Afrique du Nord, avec le même doute sur la réalité opérationnelle de la communication marocaine - comme en Algérie - du journal « Le Monde ». 

L’impossible est scientifique, mais pas français, face à ceux qui rêvent encore des fantasmes sur leur Ami le Roi. Bref, face aux journaleux médiatiques libres, indépendants, incapables d’intégrer notre différence, aussi ignorants, et peut-être aussi corruptibles, que les juges en pré-retraite européenne. 

Le Maroc n’a pourtant pas demandé grand-chose : ni excuses, ni repentance, ni cicatrisation financière du passé colonial, ni convocations post coloniale. Ni désaveux des frontières héritées du colonialisme, et prétendu droit international applicable aux nouvelles créations géographiques.

« Car ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » : le Sahara est marocain, et l’a toujours été, il faut le dire, même à travers une formulation élégante, sans occulter le passé, c’est « clair, rationnel et durable », tout le reste n’est que littérature. 

C’est juste pour rire de votre embarras, Monsieur le Président, car bravo pour les corridors de l’eau, de l’hydrogène vert,  …,  et du gaming. Et merci d’avoir choisi la Baraka, plutôt que la poisse et la folie de ceux que le diable de Général a su mettre en place pour les voir nous écharper.


Vendredi 1 Novembre 2024

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