Mon copain !
« Mon copain ». Tel fut le qualificatif distinctif, cordial, familier, inhabituel, que Feu Sa Majesté le Roi Hassan II prêtait au président Valery Giscard d’Estaing, surnommé VGE. Un président moderniste, centriste, féministe, antigaulliste tire sa révérence à l’âge de 94 ans. « Mon copain » Un dénominatif singulier qui amusa la presse française un moment, empressé de voir si Sa Majesté ferait du président Mitterrand, successeur de VGE, un aussi bon copain. « S’il le veut, s’il l’accepte… » Finit par dire le Souverain.
Au départ, le cœur !
VGE, connu pour se délecter du verbe fin mis à la disposition de sa verve, en fit une démonstration restée dans les annales. C’est lors du débat présidentiel, du face-à-face électrique, que le président-écrivain, face à un Mitterrand non moins écrivain, donna libre cours à sa répartie taillée sur chaudrons : « Vous n’avez pas le monopole du cœur ».
Il faut dire que le cœur occupait une place haut juchée dans le vocabulaire VGE, devenu son leitmotiv. Un cœur qui pesait comme tête dans la politique qu’il menait avec tact. VGE, vouait une admiration sans tâche au Souverain, une admiration exacerbée par une nostalgie de cœur, celle d’une monarchie passée.
Notons pour appuyer ce qui sonne comme supputation, mais que les gênes, ou que l’histoire confirment, que VGE serait le descendant d’une fille adultérine de Louis XV. Que les 180 couverts mis à l’honneur de Sa Majesté, comme seuil limite des convives, au château de Versailles, œuvre maîtresse de Louis XV, à la galerie des glaces, en dit long sur la ferveur monarchique de VGE. Ce dernier, et pour finir, choisit le nom de Louis à l’un de ses fils. Hasard ou pur hasard ?
La cohabitation Maroco-française
Il fallut mettre l’œil là où il faut, pour que cœur s’ensuive, décrète le lien indélébile entre la France et le Maroc. Ceci, en se représentant Sa Majesté arborer le plein grade de la légion d’honneur française, et VGE, celui du Wissam Royal. Une allégorie mystique, qui tint lieu et plus, à la loge où les deux amis fins connaisseurs de la culture française, s’apprêtaient à goûter à une pièce théâtrale.
« Vous avez en face de vous un cent pour cent intégré » disait sa Majesté, conscient de la formation bipolaire, comme il disait, aussi solides dans les pôles, dont avaient bénéficié les marocains un moment. Une formation atypique, mais dont l’effort persiste aujourd’hui sous une forme ou sous une autre.
« Il y aura toujours une attirance particulière pour la francophonie » dixit Sa Majesté. Cette amitié entre les deux chefs d’État ne fut, compte tenu du discours prononcé par VGE lors de cette visite royale, que le prolongement obligé, inéluctable, inaltérable d’une cohabitation de longue date entre nos deux pays.
Une question de dosage !
« Les relations entre la France et le Maroc ont toujours été ce qu’elles ont été » Dit le souverain, invité cette fois, de l’heure de vérité, pour déboucher plus loin sur l’équation qui pondère nos États d’âmes : « Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes embrassés, nous n’avons jamais magouillé… ».
L’histoire franco-marocaine est toujours une question de dosage. Une fidélité dans l’amitié, une éthique que le Maroc a fait sienne, véhiculée, appuyée, perpétuée par Sa Majesté le roi Hassan II qui rappelait son amitié, sa fidélité restée intacte à l’égard de VGE, président sortant, de même qu’il eut une main tendue, toute aussi amicale, cordiale au président Mitterrand.
VGE membre de l’académie française, inscrit dans cette immortalité qui pour lui, et selon ses dires, fut un refuge, a tout aussi bien marqué les esprits par son fameux « Au revoir ». Ce moment délicat, d’une émotion sur les bords , où VGE quitta sa chaise, où venait se chercher l’hymne nationale, où VGE marchait, défait par l’émotion, à l’abri des regards. Presque Quarante ans après, VGE marche vers l’éternité. « N’est-ce pas que les grands naissent posthume ? ». Au revoir président.
Hicham Aboumerrouane / Arrissala / L'odj
« Mon copain ». Tel fut le qualificatif distinctif, cordial, familier, inhabituel, que Feu Sa Majesté le Roi Hassan II prêtait au président Valery Giscard d’Estaing, surnommé VGE. Un président moderniste, centriste, féministe, antigaulliste tire sa révérence à l’âge de 94 ans. « Mon copain » Un dénominatif singulier qui amusa la presse française un moment, empressé de voir si Sa Majesté ferait du président Mitterrand, successeur de VGE, un aussi bon copain. « S’il le veut, s’il l’accepte… » Finit par dire le Souverain.
Au départ, le cœur !
VGE, connu pour se délecter du verbe fin mis à la disposition de sa verve, en fit une démonstration restée dans les annales. C’est lors du débat présidentiel, du face-à-face électrique, que le président-écrivain, face à un Mitterrand non moins écrivain, donna libre cours à sa répartie taillée sur chaudrons : « Vous n’avez pas le monopole du cœur ».
Il faut dire que le cœur occupait une place haut juchée dans le vocabulaire VGE, devenu son leitmotiv. Un cœur qui pesait comme tête dans la politique qu’il menait avec tact. VGE, vouait une admiration sans tâche au Souverain, une admiration exacerbée par une nostalgie de cœur, celle d’une monarchie passée.
Notons pour appuyer ce qui sonne comme supputation, mais que les gênes, ou que l’histoire confirment, que VGE serait le descendant d’une fille adultérine de Louis XV. Que les 180 couverts mis à l’honneur de Sa Majesté, comme seuil limite des convives, au château de Versailles, œuvre maîtresse de Louis XV, à la galerie des glaces, en dit long sur la ferveur monarchique de VGE. Ce dernier, et pour finir, choisit le nom de Louis à l’un de ses fils. Hasard ou pur hasard ?
La cohabitation Maroco-française
Il fallut mettre l’œil là où il faut, pour que cœur s’ensuive, décrète le lien indélébile entre la France et le Maroc. Ceci, en se représentant Sa Majesté arborer le plein grade de la légion d’honneur française, et VGE, celui du Wissam Royal. Une allégorie mystique, qui tint lieu et plus, à la loge où les deux amis fins connaisseurs de la culture française, s’apprêtaient à goûter à une pièce théâtrale.
« Vous avez en face de vous un cent pour cent intégré » disait sa Majesté, conscient de la formation bipolaire, comme il disait, aussi solides dans les pôles, dont avaient bénéficié les marocains un moment. Une formation atypique, mais dont l’effort persiste aujourd’hui sous une forme ou sous une autre.
« Il y aura toujours une attirance particulière pour la francophonie » dixit Sa Majesté. Cette amitié entre les deux chefs d’État ne fut, compte tenu du discours prononcé par VGE lors de cette visite royale, que le prolongement obligé, inéluctable, inaltérable d’une cohabitation de longue date entre nos deux pays.
Une question de dosage !
« Les relations entre la France et le Maroc ont toujours été ce qu’elles ont été » Dit le souverain, invité cette fois, de l’heure de vérité, pour déboucher plus loin sur l’équation qui pondère nos États d’âmes : « Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes embrassés, nous n’avons jamais magouillé… ».
L’histoire franco-marocaine est toujours une question de dosage. Une fidélité dans l’amitié, une éthique que le Maroc a fait sienne, véhiculée, appuyée, perpétuée par Sa Majesté le roi Hassan II qui rappelait son amitié, sa fidélité restée intacte à l’égard de VGE, président sortant, de même qu’il eut une main tendue, toute aussi amicale, cordiale au président Mitterrand.
VGE membre de l’académie française, inscrit dans cette immortalité qui pour lui, et selon ses dires, fut un refuge, a tout aussi bien marqué les esprits par son fameux « Au revoir ». Ce moment délicat, d’une émotion sur les bords , où VGE quitta sa chaise, où venait se chercher l’hymne nationale, où VGE marchait, défait par l’émotion, à l’abri des regards. Presque Quarante ans après, VGE marche vers l’éternité. « N’est-ce pas que les grands naissent posthume ? ». Au revoir président.
Hicham Aboumerrouane / Arrissala / L'odj