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Ukraine : la Chine vainqueur, l’Europe vaincue


Rédigé par le Vendredi 25 Février 2022

La Russie frappe dur en Ukraine. Le président Zelensky appelle à l’aide les Occidentaux, prompts à dénoncer l’attaque russe, peu empressés d’envoyer des troupes au combat. Pékin sourie, Bruxelles est effrayée, les marchés s’emballent.



« Je suis sûr que vous voyez la guerre, vous tous, toute l’Europe, mais nous ne voyons pas complètement ce que vous allez en faire, comment vous allez vous défendre, alors que vous nous aidez si lentement en Ukraine», s’est demandé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Puis de souligner que : « c’est une menace pour nous tous, pour toute l’Europe ».

De fait, la réalité présente est plutôt amère. « Nous sommes tout seuls pour défendre notre pays. Qui combattra à nos côtés ? Pour être honnête, je ne vois personne », a regretté Zelensky.

L’inconsistant allié américain

Les Ukrainiens, soumis au feu battant de la puissance militaire russe, ne se font déjà plus d’illusions sur le soutien des États-Unis, qui a pourtant tant promis et tant poussé à la guerre.

Le président américain, Joe Biden, a été on ne peut plus claire. Il n’a «pas l’intention» d’envoyer des soldats se battre en Ukraine.

Même son de cloche du côté de l’Otan, dont le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a indiqué que : « l’Otan n’a pas de troupes en Ukraine et n’a aucun plan et aucune intention de déployer des troupes dans ce pays ».

L’envoi de troupes de l’Otan en Europe de l’Est et dans les pays baltes, pour «rassurer les alliés» est, bien entendu, une triste plaisanterie.

Futilité des sanctions

« L'agression de Poutine contre l'Ukraine finira par coûter très cher à la Russie, économiquement et stratégiquement », a déclaré Joe Biden en annonçant des sanctions « importantes et immédiates » contre la Russie. Sauf qu’entre temps, l’Ukraine sera détruite.

De toute manière, c’était stupide d’y croire. Pendant le conflit entre la Géorgie et la Russie, en 2008, les États-Unis n’avaient déjà pas levé le petit doigt pour éviter à leur allié une défaite écrasante et humiliante.

Même la question des sanctions contre la Russie est plus que douteuse. La Russie est auto-suffisante sur les plans alimentaire et énergétique. Un scénario à l’irakienne, avec un embargo de plusieurs années mettant le pays à genoux, n’a aucune chance de marcher dans le cas de figure.

Et une exclusion de la Russie du réseau Swift, système de paiement interbancaire transfrontalier, qualifiée d’« arme nucléaire financière » par le ministre français des finances, Bruno Le Maire, provoquerait un nuage radio actif qui attendrait également l’Europe. Comment les Allemandes vont-ils payer le gaz russe ?


De l’eau dans le gaz

Le principal perdant dans la non-certification du gazoduc Nord Stream 2, c’est encore une fois l’Europe, le gaz russe représentant 40% de sa consommation, l’Allemagne en premier.

Cette dernière s’est d’ailleurs bien gardée de stopper le flux de gaz en provenance de Russie à travers le Nord Stream 1, qui traverse justement l’Ukraine. La solidarité s’arrête là ou commencent les intérêts bien compris de chacun.

Le principal gagnant est la Chine, gros consommateur d’énergie, déjà reliée à la Russie par gazoduc à la Russie. Les deux puissances voisines, toutes deux dans le collimateur des États-Unis, viennent de signer un contrat de 30 ans pour l’exploitation d’un 2ème gazoduc. Et les restrictions des douanes chinoises sur les importations de blé russe ont été levées.

L’Europe, champ de bataille

Depuis les guerres de Yougoslavie (1991-2001), qui a vu les pays occidentaux encourager les séparatismes, bosniaque, croate et kosovar, et des frappes militaires de l’Otan contre la Serbie au nom de la « responsabilité de protéger», c’est le premier conflit armé d’une telle envergure en Europe.

Ironie de l’Histoire, cette fois-ci c’est la Russie qui soutient le séparatisme de Donetsk et  Lougansk et lance ses forces armées contre l’Ukraine au nom, également de la « responsabilité de protéger » les habitants d’ethnie russe du Donbass.

Pendant ce temps, les Marocains, déjà terrassés par le renchérissement du coût de la vie, se demandent ou et à combien le Maroc va acheter le blé qu’il se procurait jusqu’à présent en Ukraine.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 25 Février 2022

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