Ukraine/Russie : deux ans de tâtonnements
Après des JO de Tokyo en 2021 et de Pékin en 2022 disputés sous bannière neutre par les Russes, sanctionnés pour une cascade de tricheries aux règles antidopage, les Jeux de Paris auraient dû permettre à cette puissance sportive majeure de retrouver ses couleurs.
Mais, à peine la cérémonie de clôture refermée en Chine et alors que la trêve olympique était encore en cours, la Russie envahissait l'Ukraine le 24 février 2022, suscitant un tel tollé en Europe qu'il s'est immédiatement répercuté dans le monde sportif, menaçant de désorganiser les compétitions.
Hymnes, drapeaux et représentants officiels de la Russie et de son allié bélarusse sont depuis bannis des compétitions internationales, qui ne peuvent plus se tenir sur leur sol, et le Comité olympique russe a de surcroît été suspendu par le CIO en octobre dernier après avoir placé sous son autorité les organisations sportives de quatre régions ukrainiennes occupées.
Mais que faire des sportifs, qui n'ont pas décidé de l'invasion et sont théoriquement protégés par la "non discrimination" inscrite dans la Charte olympique?
Le CIO les a d'abord exclus du sport mondial pour leur propre sécurité, avant d'orchestrer leur retour progressif à partir de mars 2023, puis d'autoriser en décembre leur présence aux Jeux.
Un principe assorti d'une série de conditions: les Russes et Bélarusses s'aligneront à titre individuel, sous drapeau neutre, ne pourront pas parader lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine et subiront un double contrôle. Les fédérations concernées puis le CIO devront établir qu'ils n'ont pas "activement soutenu la guerre en Ukraine" et qu'ils ne sont pas sous contrat avec l'armée ou des agences de sécurité.
Si l'Ukraine réclame depuis le début du conflit une exclusion pure et simple des Russes, elle a abandonné à l'été 2023 ses menaces de boycott, soulageant le CIO d'une perspective catastrophique.
La coexistence des délégations est donc redevenue envisageable, même si elle s'annonce limitée: "Selon le scénario le plus probable" dévoilé mi-mars par l'instance olympique, 36 Russes et 22 Bélarusses devraient pouvoir se qualifier.
Mais, à peine la cérémonie de clôture refermée en Chine et alors que la trêve olympique était encore en cours, la Russie envahissait l'Ukraine le 24 février 2022, suscitant un tel tollé en Europe qu'il s'est immédiatement répercuté dans le monde sportif, menaçant de désorganiser les compétitions.
Hymnes, drapeaux et représentants officiels de la Russie et de son allié bélarusse sont depuis bannis des compétitions internationales, qui ne peuvent plus se tenir sur leur sol, et le Comité olympique russe a de surcroît été suspendu par le CIO en octobre dernier après avoir placé sous son autorité les organisations sportives de quatre régions ukrainiennes occupées.
Mais que faire des sportifs, qui n'ont pas décidé de l'invasion et sont théoriquement protégés par la "non discrimination" inscrite dans la Charte olympique?
Le CIO les a d'abord exclus du sport mondial pour leur propre sécurité, avant d'orchestrer leur retour progressif à partir de mars 2023, puis d'autoriser en décembre leur présence aux Jeux.
Un principe assorti d'une série de conditions: les Russes et Bélarusses s'aligneront à titre individuel, sous drapeau neutre, ne pourront pas parader lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine et subiront un double contrôle. Les fédérations concernées puis le CIO devront établir qu'ils n'ont pas "activement soutenu la guerre en Ukraine" et qu'ils ne sont pas sous contrat avec l'armée ou des agences de sécurité.
Si l'Ukraine réclame depuis le début du conflit une exclusion pure et simple des Russes, elle a abandonné à l'été 2023 ses menaces de boycott, soulageant le CIO d'une perspective catastrophique.
La coexistence des délégations est donc redevenue envisageable, même si elle s'annonce limitée: "Selon le scénario le plus probable" dévoilé mi-mars par l'instance olympique, 36 Russes et 22 Bélarusses devraient pouvoir se qualifier.
Gaza : rester neutre
A l'inverse du conflit ukrainien, le CIO s'efforce de rester totalement à l'écart de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas et se retranche derrière sa propre mise en pratique de la "solution à deux Etats", puisque les comités nationaux olympiques (CNO) israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo.
Israël n'a pour l'heure violé aucune trêve olympique et son CNO n'a pas annexé d'organisation sportive palestinienne -soit les motifs avancés pour sanctionner la Russie-, mais ses bombardements, menés en représailles à l'attaque sanglante du 7 octobre perpétrée par le Hamas, ont détruit les sièges des principales institutions sportives palestiniennes et tué des personnalités du monde olympique, dont l'entraîneur de l'équipe de football.
A aucun moment pourtant, les Palestiniens ou des Etats arabes n'ont menacé de boycotter des compétitions si les Israéliens y participaient, laissant le CIO adopter une double approche: l'attention à la sécurité des délégations, comme à chaque édition olympique depuis la prise en otage meurtrière de 11 athlètes israéliens aux JO-1972 de Munich par un commando palestinien, et compter sur son système de "places d'universalité" pour garantir la présence de représentants palestiniens, même s'ils peinent à franchir les qualifications classiques.
Israël n'a pour l'heure violé aucune trêve olympique et son CNO n'a pas annexé d'organisation sportive palestinienne -soit les motifs avancés pour sanctionner la Russie-, mais ses bombardements, menés en représailles à l'attaque sanglante du 7 octobre perpétrée par le Hamas, ont détruit les sièges des principales institutions sportives palestiniennes et tué des personnalités du monde olympique, dont l'entraîneur de l'équipe de football.
A aucun moment pourtant, les Palestiniens ou des Etats arabes n'ont menacé de boycotter des compétitions si les Israéliens y participaient, laissant le CIO adopter une double approche: l'attention à la sécurité des délégations, comme à chaque édition olympique depuis la prise en otage meurtrière de 11 athlètes israéliens aux JO-1972 de Munich par un commando palestinien, et compter sur son système de "places d'universalité" pour garantir la présence de représentants palestiniens, même s'ils peinent à franchir les qualifications classiques.
Afghanistan : pressions discrètes
Le retour des talibans au pouvoir à Kaboul, à l'été 2021, a mis les instances sportives face à un dilemme: comment aider les athlètes et leur entourage restés au pays, alors que les restrictions à la pratique féminine du sport violent les principes olympiques les plus élémentaires?
Depuis fin 2022, le CIO a choisi de doser dialogue et pressions en exigeant des autorités afghanes qu'elles garantissent "l'accès au sport en toute sécurité pour les femmes et les jeunes filles", en fournissant une aide financière directe aux athlètes, et en se laissant la possibilité de sévir à tout moment contre le CNO du pays, par exemple en n'accréditant aucun officiel à Paris.
Mi-mars, l'instance olympique assurait "tout mettre en oeuvre" pour qu'une équipe afghane "respectant la parité hommes-femmes" soit envoyée aux JO-2024. Après "un certain nombre de discussions" avec les athlètes afghanes, le CIO "ne pense pas qu'isoler la communauté sportive afghane en ce moment soit la bonne approche", plaidait face à la presse James Macleod, son directeur de la Solidarité olympique.
Depuis fin 2022, le CIO a choisi de doser dialogue et pressions en exigeant des autorités afghanes qu'elles garantissent "l'accès au sport en toute sécurité pour les femmes et les jeunes filles", en fournissant une aide financière directe aux athlètes, et en se laissant la possibilité de sévir à tout moment contre le CNO du pays, par exemple en n'accréditant aucun officiel à Paris.
Mi-mars, l'instance olympique assurait "tout mettre en oeuvre" pour qu'une équipe afghane "respectant la parité hommes-femmes" soit envoyée aux JO-2024. Après "un certain nombre de discussions" avec les athlètes afghanes, le CIO "ne pense pas qu'isoler la communauté sportive afghane en ce moment soit la bonne approche", plaidait face à la presse James Macleod, son directeur de la Solidarité olympique.