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Le parlement somalien a approuvé, le 21 février, un accord de défense maritime conclu, le 8 février, entre la Somalie et la Turquie.
« Dans le cadre de cet accord de défense, d'une durée de 10 ans, la Turquie, membre de l'OTAN et proche alliée de la Somalie, aidera à défendre le long littoral somalien et à reconstruire les forces navales de ce pays instable de la Corne de l'Afrique », a indiqué le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud.
Cet accord intervient en réaction à un autre accord, signé le 1er janvier, entre le Somaliland et l’Ethiopie, qui confère à cette dernière le libre accès à une bande côtière de 20kms donnant sur le Golfe d’Aden pour 50 ans.
L’Ethiopie est un pays enclavé depuis que la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée a débouché sur l’indépendance de cette dernière, en 1993.
En échange de la présence militaire éthiopienne au Somaliland, Addis-Abeba reconnaît cette république qui a fait sécession de la Somalie en 1991. Jusqu’alors, aucun Etat au monde ne reconnaissait le Somaliland.
Cet accord intervient en réaction à un autre accord, signé le 1er janvier, entre le Somaliland et l’Ethiopie, qui confère à cette dernière le libre accès à une bande côtière de 20kms donnant sur le Golfe d’Aden pour 50 ans.
L’Ethiopie est un pays enclavé depuis que la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée a débouché sur l’indépendance de cette dernière, en 1993.
En échange de la présence militaire éthiopienne au Somaliland, Addis-Abeba reconnaît cette république qui a fait sécession de la Somalie en 1991. Jusqu’alors, aucun Etat au monde ne reconnaissait le Somaliland.
Le Golfe d’Aden saturé
La Somalie a, inévitablement, dénoncé cet accord, qui entérine la partition de la Somalie. Comme des officiers éthiopiens se sont déjà rendu au Somaliland pour mettre en œuvre l’accord conclu, Mogadiscio s’est dépêchée de s’allier à Ankara afin d’empêcher un tel scénario.
Les relations de coopération militaire entre la Somalie et la Turquie ne sont pas nouvelles. Cette dernière dispose déjà d’une base militaire en Somalie, le camp Turksom, construit en 2017. C’est la plus grande installation militaire turque outre-mer.
De toute évidence, il n’y a pas assez de place sur le littoral Ouest du Golfe d’Aden pour l’Ethiopie et la Turquie.
Comme la marine turque est déjà présente sur place, dans la cadre de la lutte contre les pirates somaliens, qui ont particulièrement sévi de 2005 à 2014, il est peu probable que l’Ethiopie parvienne à se frayer un chemin vers le Golfe d’Aden.
Nul besoin de rappeler que cette zone maritime pilule, depuis plusieurs années, de navires militaires de plusieurs pays (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Inde…), encore plus ces derniers temps, avec la menace que font peser les Houthis sur le trafic maritime au détroit de Bab El Mandeb et en mer Rouge.
Les deux accords conclus entre l’Ethiopie et le Somaliland, d’un côté, la Turquie et la Somalie, de l’autre, constituent une partie d’échecs en Corne africaine qui s’intègre, non volontairement, dans le Grand Jeu géopolitique de redistribution des cartes au Moyen Orient, en mer Rouge, au détroit de Bab El Mandab et en mer d’Arabie.
Ankara y place ses pions avec virtuosité.
Les relations de coopération militaire entre la Somalie et la Turquie ne sont pas nouvelles. Cette dernière dispose déjà d’une base militaire en Somalie, le camp Turksom, construit en 2017. C’est la plus grande installation militaire turque outre-mer.
De toute évidence, il n’y a pas assez de place sur le littoral Ouest du Golfe d’Aden pour l’Ethiopie et la Turquie.
Comme la marine turque est déjà présente sur place, dans la cadre de la lutte contre les pirates somaliens, qui ont particulièrement sévi de 2005 à 2014, il est peu probable que l’Ethiopie parvienne à se frayer un chemin vers le Golfe d’Aden.
Nul besoin de rappeler que cette zone maritime pilule, depuis plusieurs années, de navires militaires de plusieurs pays (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Inde…), encore plus ces derniers temps, avec la menace que font peser les Houthis sur le trafic maritime au détroit de Bab El Mandeb et en mer Rouge.
Les deux accords conclus entre l’Ethiopie et le Somaliland, d’un côté, la Turquie et la Somalie, de l’autre, constituent une partie d’échecs en Corne africaine qui s’intègre, non volontairement, dans le Grand Jeu géopolitique de redistribution des cartes au Moyen Orient, en mer Rouge, au détroit de Bab El Mandab et en mer d’Arabie.
Ankara y place ses pions avec virtuosité.