Oui, oui. La trottinette électrique, cette bête urbaine qui zigzague entre les klaxons et les tajines livrés en 10 minutes chrono, débarque fièrement dans les coins les plus reculés du Maroc. Elle arrive avec son moteur qui fait zzzzzzzzzz et son utilisateur qui fait waaay hakka khouya en évitant les poules et les flaques de boue.

Ahmed, éleveur de brebis, se rend à l’épicerie… debout sur une trottinette verte fluo.

« C’est plus rapide que mon âne, et ça mange pas de foin », dit-il, en contournant habilement un tracteur coincé dans une montée. Problème : la trottinette a besoin d’être chargée. Et au bled, la prise la plus proche se trouve… à la mosquée.

On ne parle plus ici de files de voitures. Non. On parle d’un embouteillage entre une trottinette électrique, un âne têtu et une meute de canards. Verdict ? La trottinette klaxonne (avec une appli Bluetooth), l’âne ne bronche pas, et les canards gagnent. Comme toujours.

La trottinette peut aller à 25 km/h… quand elle capte le réseau. En montée, avec une cargaison de figues et une daronne derrière, elle plafonne à 4 km/h et gémit comme un joueur de football en plein ralenti VAR.

Aucune idée. Le code de la route du bled dit simplement :
 

• Donne priorité aux vaches.
• Évite les nids-de-poules (et les vraies poules).
• Si ta trottinette tombe dans le puits, c’est ton destin.

Pendant que les citadins pestent contre les trottinettes garées n’importe comment sur les trottoirs, au village, c’est tout un symbole de modernité : silencieuse, propre, et parfaitement inutile quand il pleut. Mais qu’importe ! Le Maroc avance… parfois à pile, parfois à pied… mais toujours avec panache.