Dr Anwar CHERKAOUI : Pourquoi poser cette thématique du lien entre une pharmacie hospitalière et un service clinique de prise en charge des maladies rénales, notamment l'insuffisance rénale terminale ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : C’est tout naturel puisque le pharmacien hospitalier travaille en collaboration étroite avec les autres professionnels de santé de l’hôpital (médecins, infirmiers, diététiciens…) et fait donc partie de l’équipe soignante. Nous sommes tous au service du patient.
Ses missions sont nombreuses et très variées. Il gère notamment les achats, l’approvisionnement, la détention et la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux stériles. Il s’assure que l’hôpital puisse faire face à toutes les pathologies dont les maladies rénales avec toutes leurs spécificités. Il participe également aux actions de pharmacovigilance, de matériovigilance et autres vigilances sanitaires, et c’est là encore un autre point de convergence avec les services cliniques.
Sous d’autres cieux, le pharmacien hospitalier assure aussi le contrôle de la qualité de l’eau pour hémodialyse.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quel est le rapport entre une anémie et l'insuffisance rénale terminale ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : L’anémie correspond à la baisse du nombre de globules rouges qui peut être la conséquence d’une insuffisance rénale. En effet, les reins produisent une hormone, l’érythropoïétine (EPO), qui stimule la production de globules rouges, et donc d’hémoglobine. Lorsque la fonction rénale se dégrade de manière chronique, l’organisme produit de moins en moins d’EPO. La croissance des globules rouges n’est plus stimulée et une anémie peut alors s’installer. C’est ce qu’on observe en cas d’insuffisance rénale chronique avancée.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quels sont les principaux médicaments prescrits chez un malade atteint d’une insuffisance rénale chronique (IRC) et pourquoi ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : En plus des traitements de la cause de la maladie rénale (diabète, hypertension artérielle…) et ceux destinés à ralentir la progression de la maladie rénale chronique, il y a des médicaments que nous prescrivons à des stades avancés de l’insuffisance rénale pour combler le déficit de certaines hormones habituellement produites par les reins sains telles que la vitamine D et l’érythropoïétine (EPO).
En effet, le traitement par des agents stimulants de l’érythropoïèse est utilisé pour remplacer l’EPO qui n’est plus fabriquée par les reins et restimuler la croissance des globules rouges. Les médecins néphrologues prescrivent ce traitement à administrer par voie sous-cutanée après avoir écarté les autres causes d’anémie.
Avec ce traitement, il est nécessaire de réaliser une surveillance biologique régulière afin d’adapter le traitement. Si l’augmentation d’hémoglobine dans le sang est trop rapide ou trop élevée, le patient peut courir certains risques cardiovasculaires.
Dr Anwar CHERKAOUI : Tous ces médicaments sont-ils disponibles au Maroc et sont-ils pris en charge ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAIN : Oui. Les agents stimulant l’érythropoïèse sont disponibles au Maroc depuis plusieurs années. Nous disposons d’EPO sous plusieurs formes, différents dosages, avec des durées d’action différentes. Nous avons dans les pharmacies les médicaments princeps et des biosimilaires (médicaments produits par biotechnologie, similaires au médicament biologique de référence dont le brevet a expiré), remboursables par les organismes de prévoyance sociale. Initialement très chers, les prix de ces médicaments ont baissé et sont devenus plus accessibles aux patients dialysés. Le ministère de la santé au Maroc a consenti ces dernières années des efforts importants pour mettre l’EPO gratuitement à disposition des patients dialysés dans les centres de dialyse publics.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quelles sont les principales recommandations de cette journée conjointe du 17 juillet 2021 ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : Cette journée, la deuxième du genre entre les services de la Pharmacie centrale et de Néphrologie du CHU Hassan II de Fès, a d’abord pour objectif de réunir les équipes médicales et paramédicales des deux services autour de discussions scientifiques ayant un impact direct sur l’amélioration des pratiques de soin et de la gestion médico-économique. Nous pourrons alors parler le même langage et adopter des protocoles de prise en charge communs à nos deux services, dans le strict respect des recommandations internationales de bonne pratique mais aussi en tenant compte des spécificités socio-économiques, médicales et réglementaires marocaines.
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : C’est tout naturel puisque le pharmacien hospitalier travaille en collaboration étroite avec les autres professionnels de santé de l’hôpital (médecins, infirmiers, diététiciens…) et fait donc partie de l’équipe soignante. Nous sommes tous au service du patient.
Ses missions sont nombreuses et très variées. Il gère notamment les achats, l’approvisionnement, la détention et la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux stériles. Il s’assure que l’hôpital puisse faire face à toutes les pathologies dont les maladies rénales avec toutes leurs spécificités. Il participe également aux actions de pharmacovigilance, de matériovigilance et autres vigilances sanitaires, et c’est là encore un autre point de convergence avec les services cliniques.
Sous d’autres cieux, le pharmacien hospitalier assure aussi le contrôle de la qualité de l’eau pour hémodialyse.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quel est le rapport entre une anémie et l'insuffisance rénale terminale ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : L’anémie correspond à la baisse du nombre de globules rouges qui peut être la conséquence d’une insuffisance rénale. En effet, les reins produisent une hormone, l’érythropoïétine (EPO), qui stimule la production de globules rouges, et donc d’hémoglobine. Lorsque la fonction rénale se dégrade de manière chronique, l’organisme produit de moins en moins d’EPO. La croissance des globules rouges n’est plus stimulée et une anémie peut alors s’installer. C’est ce qu’on observe en cas d’insuffisance rénale chronique avancée.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quels sont les principaux médicaments prescrits chez un malade atteint d’une insuffisance rénale chronique (IRC) et pourquoi ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : En plus des traitements de la cause de la maladie rénale (diabète, hypertension artérielle…) et ceux destinés à ralentir la progression de la maladie rénale chronique, il y a des médicaments que nous prescrivons à des stades avancés de l’insuffisance rénale pour combler le déficit de certaines hormones habituellement produites par les reins sains telles que la vitamine D et l’érythropoïétine (EPO).
En effet, le traitement par des agents stimulants de l’érythropoïèse est utilisé pour remplacer l’EPO qui n’est plus fabriquée par les reins et restimuler la croissance des globules rouges. Les médecins néphrologues prescrivent ce traitement à administrer par voie sous-cutanée après avoir écarté les autres causes d’anémie.
Avec ce traitement, il est nécessaire de réaliser une surveillance biologique régulière afin d’adapter le traitement. Si l’augmentation d’hémoglobine dans le sang est trop rapide ou trop élevée, le patient peut courir certains risques cardiovasculaires.
Dr Anwar CHERKAOUI : Tous ces médicaments sont-ils disponibles au Maroc et sont-ils pris en charge ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAIN : Oui. Les agents stimulant l’érythropoïèse sont disponibles au Maroc depuis plusieurs années. Nous disposons d’EPO sous plusieurs formes, différents dosages, avec des durées d’action différentes. Nous avons dans les pharmacies les médicaments princeps et des biosimilaires (médicaments produits par biotechnologie, similaires au médicament biologique de référence dont le brevet a expiré), remboursables par les organismes de prévoyance sociale. Initialement très chers, les prix de ces médicaments ont baissé et sont devenus plus accessibles aux patients dialysés. Le ministère de la santé au Maroc a consenti ces dernières années des efforts importants pour mettre l’EPO gratuitement à disposition des patients dialysés dans les centres de dialyse publics.
Dr Anwar CHERKAOUI : Quelles sont les principales recommandations de cette journée conjointe du 17 juillet 2021 ?
Pr Tarik SQALLI HOUSSAINI : Cette journée, la deuxième du genre entre les services de la Pharmacie centrale et de Néphrologie du CHU Hassan II de Fès, a d’abord pour objectif de réunir les équipes médicales et paramédicales des deux services autour de discussions scientifiques ayant un impact direct sur l’amélioration des pratiques de soin et de la gestion médico-économique. Nous pourrons alors parler le même langage et adopter des protocoles de prise en charge communs à nos deux services, dans le strict respect des recommandations internationales de bonne pratique mais aussi en tenant compte des spécificités socio-économiques, médicales et réglementaires marocaines.