Depuis sa détection le 7 avril par l’Agence météorologique espagnole (AEMET), la tempête baptisée « Olivier » attire l’attention. Attendue aux Canaries ce mercredi 9 avril, elle doit ensuite balayer la péninsule ibérique le jeudi 10, avec à la clé des pluies diluviennes, des rafales puissantes et un net rafraîchissement des températures. En Espagne, les autorités ont déjà activé plusieurs niveaux d’alerte. Et pendant ce temps, que fait le Maroc ?

La Direction Générale de la Météorologie (DGM) n’a à ce jour émis aucune alerte officielle concernant cette dépression. Pourtant, des signes laissent craindre des répercussions indirectes sur le Royaume. Plusieurs bulletins non officiels évoquent déjà des vagues atteignant 4 mètres de hauteur, des vents violents venus du sud et de l’ouest, et des perturbations localisées, notamment sur les côtes atlantiques marocaines. Alors, simple vigilance de routine ou déni institutionnel ?

Le flou persistant autour de la position des autorités soulève de nombreuses questions : avons-nous les outils de prévision adaptés pour suivre des systèmes météo en évolution rapide ? Pourquoi attendre les conséquences avant de prévenir ? Et surtout : que se passera-t-il si « Olivier » dévie légèrement sa trajectoire et touche effectivement notre territoire ?

On le sait, les tempêtes d'origine atlantique peuvent évoluer de manière imprévisible. Même si le centre dépressionnaire ne pénètre pas directement dans l’espace marocain, les effets périphériques (houle, rafales, pluies localisées) peuvent suffire à provoquer des dégâts. Inondations soudaines, érosion côtière, perturbations maritimes ou encore risques pour les pêcheurs : le manque d’anticipation peut coûter cher.

À ce titre, la prudence citoyenne devient essentielle. En l’absence d’alerte formelle, il revient aux Marocains de rester informés via des canaux fiables : bulletins de la DGM, sites spécialisés, alertes des capitaineries maritimes et observatoires internationaux. Le danger ne vient pas forcément du cœur de la tempête, mais bien de l’indifférence qu’on lui accorde.

Cette situation rappelle l’urgence d’installer au Maroc une véritable culture de prévention des risques climatiques. Le changement climatique rend ces phénomènes plus fréquents et plus intenses. Or, la réactivité des autorités reste souvent en deçà de la réalité. Il ne s’agit pas de céder à la panique, mais de se préparer à temps. Une communication proactive, même en cas d’incertitude, vaudra toujours mieux que le silence ou le retard.