Par Mustapha Sehimi
Ce siècle sera celui de la télévision. Après le cinéma durant la seconde moitié du XXème, voici donc le secteur audiovisuel qui consolide sa place et son impact. Il faut dire qu'il est tiré par l'innovation continue : c’est là le corollaire du progrès technologique. La télévision change, elle doit faire face à des enjeux répétés : le passage de l’analogique au numérique, la programmation d’émission à la demande sur Internet, les medias "lean back" (passif) aux médias "lean forward" (actifs), des contenus produits par des services spécifiques, etc.
Fini pratiquement le téléspectateur solitaire de naguère ; voici venu le temps du téléspectateur dans des réseaux sociaux et même dans ses communautés. C'est l'innovation qui est le vecteur de ces changements – sans nul doute une valeur ajoutée. Le rythme s'accélère. De quoi demain sera-t-il fait ? Que sera la télévision de 2050 et au-delà ?
Le téléspectateur et sa liberté
Rien d'étonnant que le système médiatique, audiovisuel en l'occurrence, soit fortement bousculé. Le produit médiatique en subit les conséquences ; le flux de son contenu se décline autour de multiples plates-formes de production et de diffusion. D'où la difficulté pour la télévision de mieux appréhender la consommation audiovisuelle, ses tendances actuelles et celles pouvant prévaloir à terme.
L'enjeu ? La fidélisation des téléspectateurs sur la base des comportements du public. Coûte que coûte, il faut en effet être à l'écoute - une veille constante des télédiffuseurs. Complexité de la tâche alors que s'accentue la convergence des médias et de la digitalisation et que s'imposent de plus en plus une autre forme et une autre pratique de la consommation audiovisuelle. La grille de télévision avec des contenus programmés à des heures fixes et imposées ? C'était dans une autre vie, pourrait-on dire.
De nouvelles tendances s'imposent: visionnage autonome à la carte, des interfaces connectées, sans oublier la participation en ligne. Le téléspectateur s'est quelque peu libéré d'un certain format; il a évolué vers l'auto-programmation jusqu'à faire prévaloir "sa" liberté dont l'expression est de regarder ce qu'il veut, quand il veut et n’importe où. C'est qu'il a en mains désormais de multiples contenus audiovisuels disponibles, à portée de main poste de télévision, écran d'ordinateur, tablette, smartphone, etc.).
L’on mesure l'intérêt économique et financier de l'étude du comportement public pour les télédiffuseurs. Quels facteurs explicatifs peuvent être retenus dans le choix des téléspectateurs ? Il s'agit là d'un acte social. Quels motifs identifier à cet égard ? Des auteurs avancent des conclusions variables. Ce serait, pour certains de satisfaire des besoins - mais lesquels ? Pour d'autres, il conviendrait plutôt de privilégier l'excitation et l'affect, voire même la gestion de l'humeur.
Mais peut-on pour autant minorer voire évacuer les multiples traits de la personnalité du téléspectateur dans le choix d'un média ou d'un média ? Et quelle pondération accorder à des facteurs sociologiques (sexe, niveau de vie, âge) ? Il faut pousser plus loin et affiner la notion même de fidélité des téléspectateurs. Celle-ci n’est pas univoque mais plus complexe et ce suivant différents niveaux d’analyse : la fidélité à la télévision comme média ; à une chaîne ou au télédiffuseur avec des programmes ou encore entre les chaînes, au type de programmes ou encore la fidélité à un programme spécifique.
Une approche multiplateforme
Au Maroc, qu'en est-il ? Peu d'études de marché et de public, sauf durant le mois de Ramadan; peu de mesure d'audience si ce n'est de manière pratiquement très globale, en pointillés et de manière confidentielle... Ce que l'on sait a trait à la durée d'écoute quotidienne par individu de l'ordre de 3h40mn et à une audience cumulée des chaines nationales de 50 % (Al Aoula, Al Aoula internationale, 2M, 2M monde, Arryadia, Al Maghribia, Tamazight, Assadissa) - sans MEDI I TV qui n'a pas signé avec le Centre interprofessionnel d'audience des médias (CIAUMED).
Cela dit, par-delà les modes d'usage des médias, quels facteurs peuvent éclairer la fidélité des téléspectateurs ? Ce qui conduit à cette interrogation : quelles stratégies d'innovation des téléviseurs pour prendre en charge dans une approche multiplateforme ? L'on fait volontiers référence à un nouveau type de récepteur, la télévision "hybride"- ou encore télévision "connectée"- assurant la réception des chaînes de télévision tout en pouvant se connecter à Internet. Une convergence entre l'informatique et la télévision. Reste l'épineux problème de la publicité avec le risque de détournement du téléspectateur des publicités classiques au profit d'une publicité sur le Net au coût tellement réduit.
Il faut aussi mentionner le multi screening relatif à une campagne publicitaire digitale simultanément sur les trois types principaux d'écrans digitaux (ordinateur, tablette et écran de smartphone).
De grands enjeux donc pour les télédiffuseurs nationaux mettant à l'ordre du jour la réforme du pôle public audiovisuel annoncé depuis des lustres. Un nouveau système à réarticuler dans l'ensemble de le chaîne de valeur façonnant l'avenir de la télévision et de la vidéo dans des plateformes de production et de distribution. Question de souveraineté des télédiffuseurs, non ?
Fini pratiquement le téléspectateur solitaire de naguère ; voici venu le temps du téléspectateur dans des réseaux sociaux et même dans ses communautés. C'est l'innovation qui est le vecteur de ces changements – sans nul doute une valeur ajoutée. Le rythme s'accélère. De quoi demain sera-t-il fait ? Que sera la télévision de 2050 et au-delà ?
Le téléspectateur et sa liberté
Rien d'étonnant que le système médiatique, audiovisuel en l'occurrence, soit fortement bousculé. Le produit médiatique en subit les conséquences ; le flux de son contenu se décline autour de multiples plates-formes de production et de diffusion. D'où la difficulté pour la télévision de mieux appréhender la consommation audiovisuelle, ses tendances actuelles et celles pouvant prévaloir à terme.
L'enjeu ? La fidélisation des téléspectateurs sur la base des comportements du public. Coûte que coûte, il faut en effet être à l'écoute - une veille constante des télédiffuseurs. Complexité de la tâche alors que s'accentue la convergence des médias et de la digitalisation et que s'imposent de plus en plus une autre forme et une autre pratique de la consommation audiovisuelle. La grille de télévision avec des contenus programmés à des heures fixes et imposées ? C'était dans une autre vie, pourrait-on dire.
De nouvelles tendances s'imposent: visionnage autonome à la carte, des interfaces connectées, sans oublier la participation en ligne. Le téléspectateur s'est quelque peu libéré d'un certain format; il a évolué vers l'auto-programmation jusqu'à faire prévaloir "sa" liberté dont l'expression est de regarder ce qu'il veut, quand il veut et n’importe où. C'est qu'il a en mains désormais de multiples contenus audiovisuels disponibles, à portée de main poste de télévision, écran d'ordinateur, tablette, smartphone, etc.).
L’on mesure l'intérêt économique et financier de l'étude du comportement public pour les télédiffuseurs. Quels facteurs explicatifs peuvent être retenus dans le choix des téléspectateurs ? Il s'agit là d'un acte social. Quels motifs identifier à cet égard ? Des auteurs avancent des conclusions variables. Ce serait, pour certains de satisfaire des besoins - mais lesquels ? Pour d'autres, il conviendrait plutôt de privilégier l'excitation et l'affect, voire même la gestion de l'humeur.
Mais peut-on pour autant minorer voire évacuer les multiples traits de la personnalité du téléspectateur dans le choix d'un média ou d'un média ? Et quelle pondération accorder à des facteurs sociologiques (sexe, niveau de vie, âge) ? Il faut pousser plus loin et affiner la notion même de fidélité des téléspectateurs. Celle-ci n’est pas univoque mais plus complexe et ce suivant différents niveaux d’analyse : la fidélité à la télévision comme média ; à une chaîne ou au télédiffuseur avec des programmes ou encore entre les chaînes, au type de programmes ou encore la fidélité à un programme spécifique.
Une approche multiplateforme
Au Maroc, qu'en est-il ? Peu d'études de marché et de public, sauf durant le mois de Ramadan; peu de mesure d'audience si ce n'est de manière pratiquement très globale, en pointillés et de manière confidentielle... Ce que l'on sait a trait à la durée d'écoute quotidienne par individu de l'ordre de 3h40mn et à une audience cumulée des chaines nationales de 50 % (Al Aoula, Al Aoula internationale, 2M, 2M monde, Arryadia, Al Maghribia, Tamazight, Assadissa) - sans MEDI I TV qui n'a pas signé avec le Centre interprofessionnel d'audience des médias (CIAUMED).
Cela dit, par-delà les modes d'usage des médias, quels facteurs peuvent éclairer la fidélité des téléspectateurs ? Ce qui conduit à cette interrogation : quelles stratégies d'innovation des téléviseurs pour prendre en charge dans une approche multiplateforme ? L'on fait volontiers référence à un nouveau type de récepteur, la télévision "hybride"- ou encore télévision "connectée"- assurant la réception des chaînes de télévision tout en pouvant se connecter à Internet. Une convergence entre l'informatique et la télévision. Reste l'épineux problème de la publicité avec le risque de détournement du téléspectateur des publicités classiques au profit d'une publicité sur le Net au coût tellement réduit.
Il faut aussi mentionner le multi screening relatif à une campagne publicitaire digitale simultanément sur les trois types principaux d'écrans digitaux (ordinateur, tablette et écran de smartphone).
De grands enjeux donc pour les télédiffuseurs nationaux mettant à l'ordre du jour la réforme du pôle public audiovisuel annoncé depuis des lustres. Un nouveau système à réarticuler dans l'ensemble de le chaîne de valeur façonnant l'avenir de la télévision et de la vidéo dans des plateformes de production et de distribution. Question de souveraineté des télédiffuseurs, non ?
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid